Faire un pitch impactant

♪ (musique électronique) ♪ Pratiquement tous les entretiens de recrutement démarrent par : « Pouvez-vous vous présenter rapidement ? » Cela vaut donc la peine de bien préparer cette présentation de vous-même que l'on appelle également « pitch ». Le pitch, c'est votre bande-annonce qui, comme au cinéma, doit donner envie de connaître la suite de l'histoire. Face à un pitch réussi, le recruteur va avoir tendance à vous poser des questions faciles pour valider le fait qu'il pense que vous êtes la bonne personne. Au contraire, un pitch raté le poussera à tenter de vous piéger avec des questions difficiles pour se conforter que vous n'êtes pas le bon candidat. Il est donc dans votre intérêt de réussir l'exercice. Je vous conseille de ne pas dépasser trois minutes de présentation car c'est le temps maximum de concentration de votre interlocuteur, avant qu'il ne subisse sa première coupure d'attention. Trois minutes, c'est à la fois court et long. Utilisez pleinement ce temps car cette question très ouverte est le seul espace de liberté dont vous disposerez durant tout l'entretien. Un pitch réussi passe par une préparation minutieuse à l'écrit, sur un ordinateur, ce qui permet de l'enrichir au fur et à mesure. Évitez le pitch chronologique qui donnera au recruteur l'impression que vous lui faites la lecture de votre CV alors qu'il l'a déjà sous les yeux. Bannissez les mots connotés négativement : « difficulté », « problème », « chômage », « demandeur d'emploi », « licenciement », les négations : « ne pas », « ne plus », « jamais », et dans la mesure du possible, l'utilisation du passé : « j'étais », « je faisais », « dans mon ancien poste ». Le recruteur n'est ni votre psy, ni votre ami et votre but est de lui donner envie. Affrontez la page blanche en démarrant par « Je suis » et valorisez uniquement les missions qui ont un rapport avec le poste auquel vous postulez. Organisez votre présentation en deux ou trois paragraphes. Par exemple : « Je suis dans l'assistanat depuis plus de dix ans et mon expérience s'articule autour de trois grands piliers : mes compétences organisationnelles, rédactionnelles et relationnelles. » Déclinez-les en décrivant uniquement ce que vous aimez faire et ce qui intéresse le recruteur. Et donnez des exemples de réalisations pour rendre votre présentation plus vivante. N'oubliez pas de rajouter les qualités qui vous ont permis de mener à bien vos missions. Si vous n'êtes pas du genre à vous mettre en avant, servez-vous du regard des autres pour vous valoriser : « Mes managers disent de moi », « selon mes clients », « mes collègues pensent ». Au cours de votre présentation, vous serez peut-être amené à évoquer des postes et des missions anciennes. Lors de ces flash-back, ne racontez pas toute votre vie et choisissez les éléments qui rajoutent de la légitimité et de la valeur à votre expertise. Par exemple : « Le fait d'avoir rédigé de nombreux documents dans tel poste me donne une aisance rédactionnelle utile au poste que j'occupe aujourd'hui. » Soignez la conclusion afin que le soufflé ne retombe pas. Vous pouvez choisir d'utiliser un mot qui marquera la fin de votre présentation, comme « Aujourd'hui », « Pour conclure », « En résumé ». Amplifiez-le avec un silence pour réveiller le recruteur et enchaînez par un court résumé de tout ce que vous avez dit précédemment : « En résumé, ce que je vous propose, c'est de mettre à votre disposition mon expérience de X années dans le domaine de... mes compétences en... et mes qualités de... » En lui résumant votre offre de service, vous ferez ainsi du recruteur votre allié, surtout s'il enchaîne les rendez-vous avec les candidats et les pitchs plus ou moins réussis. En fonction de votre état d'esprit du moment et de votre niveau de confiance, vous pouvez même tenter : « Avez-vous des questions ? » C'est un peu osé, mais de toute façon, le recruteur aura des questions et c'est ce que ferait un professionnel dans un rendez-vous professionnel.