🟢 Le loup est dans la bergerie... et ne s'en cache plus ! La récente nomination de Niamh Sweeney à la Data Protection Commission irlandaise (DPC) soulève une inquiétude majeure pour toute l’Union européenne. Pourquoi ? Parce que l’Irlande, siège des géants du numérique, est le régulateur principal des GAFAM pour l’ensemble du marché européen. Problème : avant de rejoindre la DPC, Niamh Sweeney a travaillé plus de six ans… chez Meta. À des postes clés de lobbying. Elle défendait alors les intérêts de Facebook et WhatsApp, notamment en pleine tempête Cambridge Analytica. Aujourd’hui, la même personne pourrait piloter les recours juridiques engagés contre Meta, pour des amendes cumulées de plus d'un milliard d’euros. Un conflit d’intérêts flagrant, aux conséquences directes pour la protection des données de 450 millions d’Européens. Ce n’est pas qu’un symbole. C’est un test de crédibilité pour l’application du RGPD et un rappel brutal que l’indépendance des régulateurs n’est pas un luxe, mais une condition indispensable à l’État de droit numérique. 👉 L’article complet décrypte cette affaire et ses enjeux pour la souveraineté européenne : https://lnkd.in/e2GATQiX
⌜ Arthur Renard ⌟ l'autre façon de lire cette nomination c'est : enfin un profil qui est précisément au fait de la réalité opérationnelle des bigTechs, le reproche habituellement formulé étant une déconnexion des régulateurs qui ne connaissent ni la tech ni les enjeux des déclinaisons opérationnelles .... Peut-être lui laisser une chance de faire ses preuves avant de la condamner ? For example: j'ai moi-même commencé dans l'industrie biométrique ;)
N’est elle pas bien placé justement pour mieux comprendre et anticiper et analyser les GAFAM ? Ces décisions seront analysées à la loupe et toute faiblesse seraient immédiatement visible non ?
Elle a quitté Facebook il y a 6 ans (un job de Public Policy) et a eu de nombreuses autres expériences avant et après. En quoi cela la disqualifierait-elle pour le job ?
Souvenons nous, en 2018 la DPC était considérée trop complaisante dans le traitement des plaintes contre les GAFAM, elle avait été considérée à l'époque comme le ver dans le fruit RGPD notamment dans le cadre de la bataille entre Max Schrems et la DPC pour l'invalidation du Privacy Shield (2013 -> 2020). Ces dernières années, elle avait (un peu plus) démontré sa capacité à sanctionner. Mais l'histoire semble se répéter ... 🙄
Nommer une ex-lobbyiste de Meta à la tête du régulateur censé sanctionner Meta ? Le RGPD ne mérite-t-il pas mieux ?
L'UE et son règlementarisme ne peut en aucun cas faire contrepoids aux GAFAM. Ceux qui ont lu les textes dystopiques qu'elle a pondus dans le domaine du contrôle numérique ont pu comprendre noir sur blanc qu'elle ne fait que négocier les conditions de sa reddition auprès des GAFAM. S'ils ne l'ont pas compris, c'est sans doute par aveuglement volontaire. Il n'y aura jamais de souveraineté numérique européenne. Pour une raison de principe et par l'effet d'une limitation concrète de compétence : 1. L'UE n'a aucune légitimité politique. Sa souveraineté a beau être technocratiquement décrétée, elle est nulle et non avenue. Faut-il rappeler que la souveraineté émane de la Nation et que seul un État national peut en faire l'exercice ? Être souverain, c'est comme être enceinte : on l'est totalement ou pas du tout. 2. L'UE est incapable de constituer la totalité des éléments indispensables à la souveraineté numérique : incapable de construire l'infrastructure, les plateformes, les modèles. Pourquoi ? Parce que seul un État stratège peut le faire. Une technocratie ne peut pas agir en État ni en stratège. Voilà pourquoi la Chine et les USA ont réussi et que l'UE a échoué. Mais la France hors de l'UE et sous un autre régime réussira.
Je n'avais pas vu passer cette information. Merci!
l'UE joue un peu sa crédibilité sur le sujet de la protection des données. Plus exactement, au-delà de la validation de cette personne, la capacité de l'UE en cas d'inaction de l'Irlande à utiliser les mécanismes prévus par le RGPD dans ces situations sera très attentivement étudiée.
Ce n’est pas une erreur, ce n’est pas un manque de courage, c’est un choix politique, un gage. Merci pour l’info.
Consultante en protection des données
3 sem.Un DPO sans indépendance, c’est déjà un problème... Un régulateur sans indépendance, c’est tout le RGPD qui vacille !