3 salles, 3 ambiances
Jour 26 – Amantea – Torre Orsaia
160 km – 8h28 – 1487 D+
Le récit de mon road trip de 5000 km solo à vélo 🇫🇷 🇪🇸 🇩🇿 🇹🇳 🇮🇹 🇫🇷
Ce matin, c’est moi -même qui me mets un coup de pied aux fesses. Réveil à 5h, je ne veux pas subir les évènements mais au contraire les maîtriser. Ça pique quand même, je m’apprête à m’offrir 10 minutes de plus avec le rappel de sonnerie, lorsque je me rends compte que mon téléphone ne s’est pas chargé. Il a de plus en plus de mal, j’ai l’impression qu’il n’a pas bien supporté les différentes conditions de ce voyage. Du coup, ça me met encore un deuxième coup de pied aux fesses, ça doit être le titre d’hier ! Je me lève d’un bon et je branche mon tel sur un autre câble le temps que je prépare tout. Bon, j’ai pas le brossage de dent car j’ai réellement oublié ma brosse à l’étape précédente !
Je prends la route, il est 5h40, c’est mon départ le plus précoce je crois. Je me retrouve à nouveau sur cette route nationale avec ses longues lignes droites monotones. Heureusement, le vent est tombé. Vingt minutes après mon départ, je vois un petit café ouvert non loin de la route, je m’arrête et je me prends un bon café et une pâtisserie étouffe-chrétien qui va bien me tenir au corps. Je repars sur ma ligne droite, et ça dure bien 20 kilomètres, c’est long, j’ai envie de finir ma nuit en plus, c’est la première fois qu’un léger sentiment de lassitude m’envahit. A un moment je consulte ma carte car j’en ai vraiment ma claque de cette route et je vois que je peux devancer le moment où je longe la mer, je quitte l’itinéraire Komoot pour me retrouver dans une petite ville de pêcheurs, ça change tout. L’ennui disparait, c’est très beau en plus, je suis content de faire les kilomètres, et du coup ils passent beaucoup plus vite. Et ça va continuer comme ça sur des kilomètres et des kilomètres. Je sais que j’ai un long passage dans le parc national Cliento Vallo Di Diano Alburni, et j’aimerais essayer de le négocier au mieux. Pas simple je pense car je vais me retrouver à plus de 1000 mètres d’altitudes. Pas sûr du tout de le traverser entièrement aujourd’hui.
Pendant toute la première partie de l’étape, ce sont de longues plages à perte de vue et une route sans difficulté. J’avance bien et je profite du spectacle de la mer qui se remplit petit à petit de baigneurs. Sur ce terrain plutôt facile et avec mon départ matinal, à 10h j’ai déjà fait 75 km, je me fais une petite pause dans un bar dans le petit village de Diamante et une demi-heure plus tard c’est reparti. Je me fais avoir par Komoot, j’avais mis des points de passage pour longer la côte, mais je n’avais pas assez grossi la carte, le point est sur un sentier de montagne, impossible avec Black et son poids. Je suis bon pour faire demi-tour et me taper une bonne côte gratos. Juste après ça, je quitte les Calabres pour la région Basilicate. Je bascule dans un tout autre type de paysage, entre mer et montagne avec une route qui devient beaucoup plus exigeante. A partir de Maratea, c’est très dur mais tellement beau. J’ai des points de vue exceptionnels et avec le vélo, c’est facile de se glisser de l’autre côté de la route pour prendre un cliché. Ce sont de vraies petites routes de montagne avec la mer juste en contre-bas. Elle se décline dans tous les tons de bleus avec de très jolis turquoises.
Il est 13h environ quand je me dis qu’après 125 kilomètres, il est temps de se nourrir un peu. Autant tout à l’heure, il y avait des restaurants partout, autant là c’est un peu plus dur. J’arrive à trouver une pizzeria, qui ne sert pas de pizza à midi, c’est pas le première fois que ça m’arrive ici. Je me prends l’un de mes péchés mignons : tomates Mozarella di bufala et Basilic. Les tomates sont savoureuses et avec tout ce vélo, je suis mort de faim. Après ce sont des Penne all’arrabbiata. C’est parfait pour repartir à l’assaut. La route est beaucoup plus difficile que je ne le croyais sur toute cette partie, je pensais que les difficultés m’attendaient dans le parc national mais pas du tout. Du coup les kilomètres passent beaucoup moins vite. J’espérais faire 180 kilomètres aujourd’hui, pas simple, mais on verra. J’ai toujours des paysages de rêve sous les yeux, je passe dans certains endroits en me disant que ça doit être paisible d’y passer des vacances à rien faire. Moi je ne fais que passer, c’est assez drôle je trouve d’être un observateur de beaucoup de petites scènes. J’ai coché deux ou trois lieux quand même.
J’arrive bientôt dans la troisième partie de ma journée qui va m’emmener dans ce fameux parc national. J’ai vraiment des incertitudes sur comment ça va se passer, et même peut-être de trouver un logement. Je suis prêt dans ma tête à refaire une nuit en tente. Dans Policastro, la dernière ville côtière avant de bifurquer, je me prends 1,5 litres d’eau et une brosse à dent ! Je suis d’attaque. Dès que je laisse la mer derrière moi ça grimpe immédiatement, le compteur est plus souvent entre 8 et 10 km/h. C’est ce qui est compliqué, sur ce type de terrain, faire 20 kilomètres peut vraiment prendre deux heures. Je passe les 145 kilomètres dans la journée. Je commence à réfléchir à la suite. Le temps est très menaçant, j’ai même pris quelques gouttes et depuis quelques kilomètres mon mollet gauche me donne quelques motifs d’inquiétude, les prémices d’une contracture. Le genre de truc qui pourrait mettre à mal la fin de mon road-trip. J’ai trop fait d’action jusqu’au-boutiste dans ma vie. Je suis en train d’accepter de réduire mon objectif de kilomètres. J’arrive plus très loin du village de Torre Orsaia. Je check Booking, il y a un hôtel dans cette ville, puis un BnB à 10 kilomètres. Mon compteur est presque à 160 kilomètres et ça fait plus de 8h de vélo déjà. Je me dis que si ces dix kilomètres sont très costauds, ça va être chaud. Je décide de pousser jusqu’à Torre Orsaia. Au moins je serai fris demain matin pour affronter les difficultés. Et pour une fois je termine une étape avant 18 heures. C’est bon de prendre un peu plus son temps et de se poser.
J’arrive dans le centre de ce petit village où une jolie église se dresse devant moi. L’hôtel n’est pas loin, la Lanterna Verde, c’est vraiment le petit hôtel tout simple, ce sera parfait pour cette nuit, le patron est accueillant et je peux y manger. Pas besoin de clim en plus, il fait bien frais. J’ai enfilé ma veste chaude, ça n’a pas été si souvent. Et comme j’ai pas regretté d’avoir stoppé car une quarantaine de minutes plus tard il pleuvait à seaux.
Au final, une étape très sympa avec vraiment trois tableaux très différents, les plages à perte de vue, les petites criques au milieu des massifs montagneux et enfin la montagne du parc national. 3 salles, 3 ambiances ! En tout cas je fonce vers Rome, mais il me reste 392 kilomètres, je ne pense pas que ce soit faisable en 2 jours, je ne vais pas me mettre dans une situation de stress pour ça. Tous les chemins mènent à Rome, mais pas forcément en deux jours, si c’est trois, c’est bien aussi. C’est mon point d’arrivée de ce projet à la base, j’en suis vraiment plus très loin. Allez, je vais pas tarder à manger, je vais prendre soin de mon mollet douloureux et essayer de dormir plus tôt. Je ne sais pas pourquoi, tout à coup après 26 jours il me fait des noises… Mais je connais, je vais gérer. Désolé, j’ai plus trop de galères à vous raconter depuis quelques jours, j’espère que vous ne vous ennuyez pas…
A demain pour le 27, ça passe trop vite je vous jure.
Professeur d'EPS, Éducatrice sportive en gymnastique (GAF) et Coach sportive ainsi que Préparatrice Mentale du sportif
2 moisBravo, quelle aventure et quel courage 💪. Bonne continuation et prends bien soin de toi 😉
Dirigeant fondateur PLATINIUM Cabinet CONSEILS-RECRUTEMENT & FORMATION certifiante /diplômant/alternance & service RH depuis 2009.
2 moisEncore une très belle étape avec des ambiances différentes J’ai noté que tu as repéré quelques spots sympas pour des vacances farniente Dans cette région. Je suis preneur Bon courage et soigne ton mollet Jp