Avant/Après : comment panser les cicatrices laissées par le Covid 19 ?
Le virus a changé en profondeur nos vie répandant partout la peur de la maladie. Pour conjurer cette peur et penser à demain, est né le débat sur le « monde d'après ». Mais l’Après est déjà là !
Avant l'information était variée. Il y avait des rubriques : économie, politique environnementale, faits divers, sports, culture. Après il n'y a plus qu'une seule rubrique, Covid 19, déclinée jusqu'à épuisement sous les formes les plus diverses.
Avant le droit du travail était complexe et le chômage le spectre à éloigner. Après le droit du travail est beaucoup plus complexe et le chômage partiel est devenu la bouée de plus de 12 millions de salariés qui ne savent plus très bien s’ils ont un travail et qui est en capacité de payer leurs salaires, leurs entreprises comme l’Etat semblant bien démunis !
Avant l'éducation nationale était une obligation et un droit pour les de moins de 16 ans. Après l'éducation nationale est devenue une option. Quelques enfants ont retrouvé leurs classes mais, rien qu’en Ile de France, 620 000 collégiens sont laissés à l’abandon et les 400 000 lycéens n’ont pas beaucoup plus de données sur leur futur proche.
Avant les jeunes manifestaient pour le climat, emmenés par l’icône suédoise Greta Thunberg. Après ils ont disparu des radars remplacés par les pensionnaires des EPADH et les icônes centenaires qui ont vaincu le virus.
Avant les transports en commun n’étaient pas assez nombreux et paralysés par les grèves. Après, les stations de métro parisiennes sont fermées pour en limiter l’accès et y maintenir des distances sociales que le port du masque creuse de toutes façons …
Avant les vacances étaient un choix personnel quand on avait les moyens de partir. Proches ou lointaines, à la mer pour les uns à la campagne pour les autres, chaque famille décidait. Après c'est le gouvernement qui fixe les règles, décide de la distance à parcourir, de la position sur le sable et surtout de la destination : France uniquement !
Il est assez fascinant d'observer la facilité avec laquelle les citoyens français se plient à une transformation radicale de leurs vies au nom de la préservation de leur santé. Pour les plus optimistes cela augure de leur capacité à accepter des changements tout aussi radicaux pour protéger le climat et restaurer la biodiversité. Les plus pessimistes s’inquiètent, en revanche, de constater qu'il n'y a pas de résistance à la mise en place de l'état d'urgence ou à la disparition de l’éducation nationale, remplacée par une armée de parents télétravailleurs !
Il va falloir une énergie politique puissante pour rétablir l’envie de se projeter dans un futur désirable. La multiplication des plateformes sur le monde d’Après montre que nombreux sont ceux qui veulent partager des idées. En revanche, il manque toujours un(e) Franklin Roosevelt ou un(e) Nelson Mandela contemporain(e)s, capables de renverser la table et d'éviter la guerre des mondes d'après redoutée par l'équipe de Relations d'Utilité Publique.
Les voix qui portent sur la lutte contre la pauvreté sont celle de deux acteurs, Vincent Lindon en France, et Emma Thompson en Grande Bretagne. Les dirigeants politiques devraient pourtant comprendre que la crise du Covid 19 leur offre la possibilité de jouer leur plus beau rôle : reconstructeur d'un monde d'Après, plus résilient et durable.
IT Business Partner chez Amadeus | MBA en Stratégie et Management
5 ansMerci Anne-Catherine Husson-Traore pour cet article. Pouvez-vous ajouter le lien de la 'guerre des mondes d'apres' auquel vous faites référence?
Rédacteur en chef de la RGN chez Sfen | Journalisme, Énergie
5 ansPuisque qu on parle de Politique en France, à defaut de Roosevelt ou Mandela, cherchons un Mendès France ou un Clemenceau :-). Merci pour le texte !