Entreprises, exerçons à plein nos pouvoirs pour agir pour l’environnement et la société !


L’intérêt général appelle à une mobilisation collective aujourd’hui. Il est nécessaire que les entreprises agissent pour l’environnement et la solidarité. Chacun le sait, les défis qui se dressent devant nous sont immenses : le changement climatique est déjà bien réel et nos concitoyens attendent davantage de cohésion sociale dans nos villes comme dans nos campagnes. Ces défis exigent des réponses nouvelles.

 

[Changer de paradigme pour agir pour l’environnement et la solidarité]

 

Pour relever ces défis, il faut rompre avec l’ordre établi. Casser les habitudes.

 

Les chiffres sont connus. Le rapport Pisani-Mahfouz nous dit que la France doit investir 70 milliards d’euros par an pour décarboner son économie. Antoine Peillon, Directeur général adjoint d’IDEX et ancien secrétaire général à la planification écologique, le sait mieux que quiconque : cette somme est considérable, y compris pour l’Etat, alors qu’il fait ses meilleurs efforts pour trouver 40 milliards d’euros pour boucler son budget. Eric Chenut, qui préside brillamment la Fédération Nationale de Mutualité Française ne le contredira pas.

 

Ces investissements à financer sont vitaux pour notre intérêt collectif. Et pourtant, ils ne sont pas considérés comme suffisamment rentables au regard de critères financiers usés, pour ne pas dire obsolètes. Face à l’excès d’individualisme et la pensée de court terme, nos concitoyens attendent pourtant une alternative crédible. Directrice générale de Clariane, Sophie Boissard et son groupe montrent la voie.

 

[Ce que nous avons fait au Crédit Mutuel]

 

Chez Crédit Mutuel Alliance Fédérale, nous avons voulu prendre notre part. En 2020, nous sommes devenus la première banque à s’engager dans l’entreprise à mission. C’est une démarche exigeante qui a conduit à nous remettre en cause et finalement à nous renforcer. Merci à Fleur Pellerin, Présidente de Korelya Capital, Présidente indépendante du Comité de mission de Crédit Mutuel Alliance Fédérale et du CIC, qui y a grandement contribué.

 

Avec nos élus et nos salariés, nous sommes fiers d’être entreprise à mission et nous l’avons gravé dans le marbre de nos statuts. Nos missions forment un tout : les clients, les salariés et élus, la technologie, les territoires, l’environnement et la solidarité.

 

Dans « entreprise à mission », il y a d’abord « entreprise ». C’est en étant performant que nous assurerons notre pérennité et notre développement. La performance n’est pas un gros mot. Nous recherchons le profit et nous sommes fiers d’être la banque française la plus efficace. Au Crédit Mutuel, notre modèle permet à notre collectif de se dépasser. Car chacun a bien compris que c’est en étant toujours plus performant que nous pourrons être davantage solidaires.

Notre objectif commun est de démontrer que « performance » et « solidarité » vont de pair. C’est pour cela que nous avons créé et lancé le Dividende sociétal, ici-même, en 2023. Il mobilise 15 % de notre résultat net chaque année pour construire un monde plus juste et plus durable. Deux ans plus tard, ce sont plus de 1 milliard d’euros qui ont été engagé avec des investissements à impact dans nos régions, avec des offres solidaires et avec une politique de mécénat et de partenariat de pointe auprès du monde associatif.

 

[Ce que nous annonçons en matière d’environnement]

 

Mais soyons clairs : au Crédit Mutuel, l’entreprise à mission n’est pas un mausolée auprès duquel chacun vient se prosterner comme devant une relique. C’est une dynamique, une exigence, une attente. Elle n’a de sens que dans l’initiative, la rupture et l’innovation.

 

L’environnement est l’urgence de notre génération. Comme Jean-François Rial, président directeur général de Voyageurs du Monde, nous l’intégrons pleinement dans notre modèle d’affaires, sans céder au prétendu « appel à la raison » en Europe sur le green deal ou à la pression de l’administration Trump outre-Atlantique.

C’est pour cela que je suis heureux de rendre publique notre feuille de route pour nous maintenir dans la trajectoire de l’Accord de Paris sur le Climat. Préparé par Laurent Berger et son Institut Mutualiste pour l’Environnement et la Solidarité, il précise notre plan pour permettre à tous nos sociétaires et clients de prendre ce virage. Avec autant de conviction que Véronique Bédague, présidente directrice générale de Nexity.

 

[Ce que nous proposons]

 

Sur ce chemin, aucun dirigeant d’entreprise n’a encore trouvé la recette miracle. Nous devons chacun nous inspirer de ce qui fonctionne ailleurs dans une saine émulation.

 

J’ai la conviction que le modèle du Crédit Mutuel n’est pas réservé aux entreprises de l’économie sociale et solidaire. Il est aussi transposable aux grandes entreprises capitalistes.

 

Pour nourrir vos échanges, je veux vous partager trois convictions :

 

D’abord, toutes les entreprises devraient s’engager dans l’entreprise à mission. Cela créé un formidable élan en interne. Mais seules 1 600 entreprises, et peu de grandes entreprises, ont adopté ce statut. On doit faire beaucoup mieux, et pourquoi pas renforcer ce statut, avec une doctrine fiscale qui devrait être adaptée à la loi PACTE, et non potentiellement pénalisante comme aujourd’hui. En contrepartie d’un socle d’engagements exigeants. Evidemment, et je crois que cela doit s’imposer à tous, le respect de l’accord de Paris sur le climat, mais aussi la biodiversité, la parité et un dialogue social fort.

 

Ensuite, il faut que les entreprises créent toujours plus de valeur et la partage davantage et mieux avec la société qui les entoure. Depuis notre annonce de 2023, quelques entreprises ont créé un équivalent du Dividende sociétal, comme la MAIF ou la MAE. Il faut aller bien plus loin. Si 200 entreprises de la taille de Crédit Mutuel Alliance Fédérale se dotaient de leur propre Dividende sociétal – ou d’un dispositif proche – , nous aurions les moyens de financer la transition écologique dont nous avons tant besoin.

 

Enfin, l’Etat doit jouer à plein son rôle. Nous avons besoin de l’Etat stratège qui soutient les entreprises qui investissent et créent de l’emploi en France. Nous avons aussi besoin d’un Etat qui décourage l’optimisation fiscale et les logiques spéculatives.

 

[Conclusion]

 

Pour conclure, notre Ministre de l’Economie, des Finances et de la Souveraineté Industrielle et Numérique nous a rappelé il y a quelques mois, avec malice, « qu’un grand pouvoir implique de grandes responsabilités ». Il nous fera l’honneur de conclure nos échanges.

 

Soyons à la hauteur de ces mots. Les entreprises disposent d’un pouvoir immense – économique, technologique, territorial, humain. Exerçons à plein nos pouvoirs. Car la responsabilité n’est pas qu’une charge, c’est aussi une chance. Alors ne perdons pas de temps à attendre un grand soir. Agissons ensemble, maintenant !

 

 

Extraits de mon intervention en ouverture de la conférence du dividende sociétal « Agir pour l’environnement et la société » organisée par Crédit Mutuel Alliance Fédérale au siège du Conseil économique, social et environnemental.

 

 

Marianne SOURISSE

Cyprès PRODUCTION "L'Humain est incontournable ... Notre expertise aussi !"

4 mois

👍 🚀 Nous devons travailler ensemble ; Nous unir pour dégager de la force !

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