Le monde d'après est déjà là mais les Etats continuent à croire que celui d'avant va revenir!
Dans sa « La leçon de #GretaThunberg» le philosophe #BernardStiegler analysait l’incapacité des entreprises et des Etats à répondre à la colère de sa génération contre l’inaction climatique. Pour lui «même s’ils le voulaient, les Etats n’auraient pas les concepts pour changer." La crise sanitaire l'illustre.Les décisions politiques sont prises avec les experts médicaux, sans faire appel à d'autres disciplines pour en évaluer les impacts. Elles ciblent de plus en plus précisément, la prévention du #COVID19 et, pour le reste, appliquent des vieilles recettes.
La croissance reste officiellement une terre promise mais avec un PIB à- 13,8% au second trimestre 2020, la décroissance est là. Les appels à une consommation plus sobre menaceraient l'économie mais avec les restrictions de circulation et la crise sociale, la consommation est d'ores et déjà différente. L'écologie punitive avec ses interdictions de pesticides et de transports polluants, serait inacceptable mais canicule et pollution assignent à résidence des populations menacées de 135 euros d'amende si elles ne portent pas masque dans l'espace public. La société punitive pour raison sanitaire est donc la avec un taux d'acceptation remarquable.
Le coronavirus transforme en profondeur la société mais le discours politique patine. Il pourrait pourtant profiter de cette opportunité de repenser le monde pour faire face à des évolutions radicales auxquelles les citoyens semblent s'adapter beaucoup plus rapidement que leurs dirigeants. La pandémie n'est qu'un élément d'un bouleversement beaucoup plus large auquel Bernard Stiegler tentait de nous préparer avec une pensée construite collectivement et de façon transgénérationnelle.
Il est fréquent que les politiques soient les derniers à embrasser les nouvelles visions du monde hélas. L'histoire l'a déjà prouvé à plusieurs reprises...