Le paradoxe de l'IA, trois ans après ChatGPT - Lambda #40

Le paradoxe de l'IA, trois ans après ChatGPT - Lambda #40

Cher investisseur,

Bienvenue dans la 40ème édition de Lambda, votre newsletter Ramify pour le mois d'octobre 2025. Dans cette newsletter, nous abordons :

1) Le paradoxe économique de l'Intelligence Artificielle

2) Neocloud, dette privée : la mutation de l'investissement dans les datacenter

3) Notre revue de presse du mois de septembre 2025

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Le paradoxe de l'IA, trois ans après ChatGPT

Depuis le lancement de ChatGPT en novembre 2022, une conviction domine le monde économique et les indices boursiers :

L'intelligence artificielle va révolutionner nos modes de production et générer des gains de productivité considérables.

En juin 2024, le cabinet PWC estimait ces gains potentiels à 6 600 milliards de dollars d'ici 2030 (la Banque Mondiale évalue le PIB mondial à 111 000 milliards).

 Néanmoins on peut faire le constat suivant en 2025 : 

  • Les investissements réalisés sont considérables (485 milliards $ de 2022 à 2024, 1 400 milliards attendus de 2025 à 2027).
  • L'utilisation explose (61 % des Américains l'ont utilisé dans les 6 derniers mois)
  • Les revenus générés restent faibles au regard des attentes.

Une industrie toujours en phase d'amorçage

Des revenus qui restent modestes

 La visibilité sur les revenus réellement générés par l'IA demeure étonnamment faible :

  • Les Magnificent 7 tireraient environ 35 milliards de dollars par an de l'IA, selon une compilation d'estimations d'analystes. Aucun chiffre officiel n'existe.
  • Les deux leaders des modèles de langage — OpenAI (ChatGPT) et Anthropic (Claude) — projettent respectivement 13 et 5 milliards de dollars de chiffre d'affaires, tout en restant largement déficitaires.
  • Peu d'autres acteurs atteignent des revenus significatifs, et aucun n'est rentable : Anysphere (Cursor, outil de programmation, 500 millions de dollars de revenu annualisé), Midjourney (génération d'images, 200 millions), ou encore Perplexity, Ironclad et Replit (150 millions chacun).

Pour donner un ordre d'idée, l'entreprise Nike a réalisé environ 51 milliards de $ de chiffre d'affaires en 2024.

Des gains de productivité encore incertains

Une étude du MIT publiée en 2025 sur 300 entreprises révèle que si 90 % avaient sérieusement étudié l'intégration de l'IA dans leur activité, 95 % des projets n'ont pas encore dégagé d'économie ou de gain notable.

Pour citer l'étude : "l'adoption est élevée mais la transformation rare".

 Ce constat n'est pas nécessairement alarmant : il reflète peut-être simplement le temps d'adaptation nécessaire à toute technologie de rupture.

 Mais aujourd'hui, il faut avoir conscience que la croissance de l'IA provient essentiellement de la construction d'infrastructures destinées à soutenir une demande future plutôt que de l'usage immédiat.

Un financement qui se complexifie

Selon le Financial Times, les investissements technologiques expliquent 92 % de la croissance du PIB américain depuis janvier.

Ils sont portés par 2 types d'acteurs : 

  • Les hyperscalers : des acteurs technologiques leaders (Amazon, Meta, Google, Microsoft, Oracle) qui réinvestissent leurs profits.
  • Les neoclouds : des acteurs émergents spécialisés qui se reposent principalement sur des financements externes.

Le plus emblématique des Neoclouds, CoreWeave, a été introduit au Nasdaq début 2025.

D'autres comme Lambda, Nscale ou Nebius suivent une trajectoire similaire.

Fait notable : Nvidia, qui fournit les puces à ces néoclouds, investit également massivement dans ces acteurs et figure parmi leurs principaux clients.

En simplifiant exagérement : Nvidia réinvestit aujourd'hui ses profits pour financer ses clients (neocloud mais aussi openAI).

Les fonds de dette privée injectent également 50 milliards de dollars par trimestre selon UBS, avec des structures inédites pour les puces Nvidia servent de collatéral aux financements.


Les technologies de rupture ont historiquement nécessité du temps avant de transformer profondément l'économie.

 Si les profits attendus par la diffusion de l'IA tardent trop à se matérialiser, la dynamique d'investissement actuel pourrait finir par ralentir, avec des conséquences importantes :

  • Baisse du revenu de Nvidia (fournisseur n°1 des datacenters, et 1ère entreprise mondiale).
  • Impact sur la croissance du PIB américain.
  • Mise en difficulté des acteurs endettés (Oracle, Neocloud ...).

À long terme, les implications potentielles de l'Intelligence Artificielle restent considérables.

À court terme en revanche, une correction n'est pas à exclure.


La revue de presse

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