Mise en contexte de la RSO
La responsabilité sociétale un levier pour surmonter la crise covid 19
(Texte rédigé en marge de la conférence ORSEM TALK #2 du 06/05/2020)
Notre mobilisation collective, globalement structurée, face à un phénomène surprenant, quasiment impensée sous cette forme, suscite intérêt et interrogation profonde du paradigme d’une vulnérabilité dépendante du potentiel économique !
Les faits et réactions constatés ailleurs, ne serait-ce qu’au début, exceptés les quelques nations qui auraient vécus des sinistres similaires et où la mémoire collective mobilise les mécanismes d’autodéfense acquis, laissent entendre que le maitre mot est le manque de moyens, le dépassement, la déstabilisation, et l’inhibition face au KO.
Que peut-on avancer comme explication ou interprétation lorsque tout notre potentiel s’est mis en phase pour faire face à la menace et surmonter des difficultés jamais vécues par notre génération ?
Cette question peut être vue de différents angles et chaque interprétation aura sans doute ses raisons. Dans cette perspective et pour tenter d’y répondre je me place du côté des adeptes de la responsabilité sociétale, non seulement comme horizon d’avenir, tel a été pressenti par certains, mais également comme amortisseur et levier de cette mobilisation collective.
Partant tout d’abord des principes de cette responsabilité où l’éthique, la transparence et la redevabilité, à propos des faits engendrés par l’épidémie, ont empreint le discours officiel de toute la crédibilité requise et conduit le citoyen à en faire sa source principale d’évaluation et de suivi.
Non loin des précédents principes, le strict attachement à la légalité est sans équivoque. En effet, quoi qu’elles soient admises et même sollicitées par le citoyen, en cette conjoncture, le respect des intérêts des parties prenantes l’était dans la légalité absolue. La machine législative s’est en effet mise à l’œuvre, malgré l’urgence, dans le respect des impératifs constitutionnels, avec comme seul soucis le respect de l’intérêt général et celui de l’Etat de droits.
Dans ce contexte de crise mondiale le Maroc ne s’est pas délié de ses engagements par la prise en compte des normes internationales de comportement. Dans le strict respect de sa souveraineté, le pays a harmonisé ses mesures au contexte international et affiché sa disponibilité, selon les moyens dont ’il dispose, à son assistance africaine et internationale.
Malgré la « pseudo-légitimité » que confère la situation aux gouvernements, à prendre des mesures excessives sous la houlette de l’intérêt national, le principe des droits humains, fragile dans ce genre de conjonctures, n’a pas été étouffé comme en témoigne les prises de positions exprimées par les institutions en charge des droits de l’homme et le débat sociétal à propos du « projet » relatif aux réseaux sociaux imposants sa révision.
Pour donner un sens à cette cohérence avec la responsabilité sociétale nous allons examiner les fondamentaux de celle-ci à travers un ensemble de faits :
La gouvernance de cette crise a montré une cascade de résolutions en phase avec les spécificités propres de notre pays qui incarnent une complicité ancestrale du roi et de son peuple, ralliant l’acquis de son histoire à son ouverture moderne. La décision royale sans équivoque pour la primauté de la santé des citoyens et la fermeté de ses orientations, dans un engagement constitutionnel fondé sur une philosophie rappelant le pacte de nos ancêtres, a donné le coup de sifflet à la mobilisation de toutes les institutions et organisations, publiques comme privées, qui en sus de leurs obligations respectives ont fait tourner à plein régime leur machines pour assurer une mobilisation ininterrompue et totale dans un contexte d’engagement sociétal.
Ce volet de gouvernance n’a omis aucune facette de cette responsabilité notamment la prise en compte de tous les aspects socio-économiques causés et pour toutes catégories des parties prenantes. Egalement le style de bonne gouvernance n’a pas fait défaut par le renforcement de l’assistance nécessaire, le suivi de proximité et l’évaluation des actions.
La question des droits de l’hommes a été promue à son sens le plus évolué et orientée vers la préservation de la vie et de la dignité humaine, la satisfaction des besoins fondamentaux par l’octroi de soutien économique aussi bien aux entreprises qu’aux citoyens démunis, la garantie de la sécurité physique et alimentaire, le maintien des activités vitales et le droit de circulation pour les nécessités essentielles.
Les conditions du travail sont devenues une priorité dans les structures économiques, sans difficulté pour celles responsables qui ont optés pour le respect des dispositions de la sécurité et santé au travail. Dans ce cadre surgit la transversalité de la responsabilité sociétale qui allie la performance au droit à un milieu de travail salubre, grâce à la volonté patronale pour la protection des salariés et le renforcement du contrôle et d’inspections gouvernementales.
La responsabilité environnementale, bien qu’elle apparait comme bénéficiaire de cette crise par la réduction de la pollution suite à l’arrêt de plusieurs activités consommatrices des ressources et génératrice d’émissions et de nuisances, peut être vue également comme un facteur protecteur des écosystèmes qui ont fait de la préservation de l’environnement une priorité. L’origine de la dégradation de la santé du fait des impacts environnementaux et populationnels n’est plus à démontrer.
Dans cette crise émerge également une dimension jusqu’au la occultée : la loyauté des pratiques et le respect des règles déontologiques. Elle pouvait passer sous silence mais la transparence et le renforcement du contrôle rivalisent la fraude et les pratiques malsaines qui par ailleurs exposent à de sévères sanctions et sans discrimination. Ainsi le consommateur et à l’inverse du commun en pareilles situations se trouve soutenu.
Pour souligner l’aspect holistique de la responsabilité sociétale on note l’implication individuelle dans une dimension communautaire, qui fait de l’intérêt collectif une priorité et engage l’unité au service du développement de l’ensemble auquel elle appartient et par ricochet sa propre performance. Ceci offre la meilleure garantie possible de cohésion et fournit le cadre adéquat à l’amortissement de tels chocs.
Faiblir cette solidarité avant la certitude confirmée de cette stabilité, notamment le processus de sortie de crise et la phase post crise, c’est une remise profonde de cette responsabilité. Elle doit être maintenue surtout en ce moment où la confiance optimiste a besoin d’être renforcée.
Ces propos purement subjectifs invitent les Organisations en charge de la responsabilité sociétale et les instances de recherche à une évaluation méthodologique et objective de son impact, comme perspective d’avenir après cette rude épreuve, pour un retour serein à une nouvelle vie tributaire des enseignements tirés.
Médecin spécialiste en médecine du travail chez Médecin Spécialiste en Médecine du Travail
5 ansRamadane Moubarak
Chef Service hygiène Sécurité et Environnement immeuble IGHW2-direction générale
5 ansMerci docteur, la rse est un levier dand le contexte covid-19, l'après et pour le futur pour les organisations qui fondent une assise solide face aux multiples risques actuels et potentiels
Président Fondateur ARM CONSULTANTS
5 ansRamadan Moubarak Ssi TARIQ