N°3 : Juin 2025

N°3 : Juin 2025

Bonjour ,

Alors que le mois de juin est déjà bien entamé, les initiatives en faveur de la transition écologique continuent de se déployer, à toutes les échelles. Du retour de la consigne en verre à grande échelle à l’émergence d’une filière inédite pour dépolluer les ballons d’eau chaude, les signaux d’action se multiplient.

 Dans cette édition, on vous parle aussi des avancées réglementaires côté textile, des premiers chiffres sur le tri des biodéchets en France, et de quelques temps forts comme les Assises de la transition énergétique à Strasbourg.

Bonne lecture, l'équipe urbyn ! ♻️


🔎 À LA UNE

🥛 Le retour de la consigne en France : la phase d'expérimentation débute le 12 juin

À partir du 12 juin, la consigne pour réemploi fait son retour à grande échelle dans quatre régions françaises : les Pays de la Loire, la Bretagne, la Normandie et les Hauts-de-France. Pendant 18 mois, cette expérimentation menée par Citeo impliquera 750 magasins, 55 millions d’emballages et jusqu’à 16 millions de consommateurs.

Le principe est simple : 10 centimes pour les petits contenants, 20 centimes pour les grands, remboursés une fois les emballages rapportés. Une petite étiquette violette “rapportez-moi pour réemploi” permettra d’identifier facilement les bouteilles concernées.

 L’objectif : Atteindre 10 % d’emballages réemployés d’ici 2027, comme le prévoit la loi Agec.

Derrière cette démarche, ce sont huit grandes enseignes (Carrefour, Système U, Intermarché, Leclerc, Monoprix, Auchan, Biocoop, Brasserie du Bout du Monde) et plus de 50 industriels, notamment des brasseurs, qui s’engagent dans un virage vers des modèles plus circulaires.

 🎯 Pourquoi c’est structurant : Le réemploi permet de réduire jusqu’à 80 % des émissions de CO₂ par rapport au recyclage classique. Des initiatives pionnières comme Consign’Up, dans la région toulousaine, ou Oenoco, dans la filière viticole, montrent que le mouvement est déjà bien amorcé.


🚰 La France inaugure une première mondiale pour dépolluer les ballons d’eau chaude

Les ballons d’eau chaude (BEC) cachent un véritable défi environnemental. Utilisés dans plus de 16 millions de foyers français, ces équipements contiennent des gaz fluorés jusqu’à 12 000 fois plus puissants que le CO₂. Des gaz qui, s’ils sont libérés lors du broyage non maîtrisé en fin de vie, peuvent provoquer des émissions massives de gaz à effet de serre.

📍 Bonne nouvelle : à partir du printemps 2025, la France inaugure la toute première filière industrielle mondiale dédiée à la dépollution des ballons d’eau chaude. Portée par ecosystem et ses partenaires industriels, cette initiative inédite permettra de capturer, liquéfier et détruire ces gaz dans des conditions contrôlées.

Une ambition climatique forte

Chaque ballon (54kg env) traité permettra d’éviter en moyenne 200 kg de CO₂ équivalent, soit 900 km en voiture. À terme, 400 000 tonnes de CO₂eq/an pourront être évitées grâce à ce nouveau dispositif, soit plus de 10,8 millions de tonnes d’ici à 2050. En intégrant aussi les équipements froids (frigos, climatiseurs…), ce chiffre monte à 15 millions de tonnes évitées.

 Pour rappel, la France est le premier pays au monde en nombre de chauffe-eau électriques par habitant, héritage de son parc nucléaire. Ce gisement représente des dizaines de milliers de tonnes de BEC à traiter chaque année.

Un réseau de centres spécialisés

Le premier site a été inauguré au Vigeant (Vienne), en partenariat avec les établissements Decons. Quatre autres centres suivront d’ici fin 2025 à Lesquin (59), Bonneuil-sur-Marne (94), Cheminot en Moselle (57) et Saint-Pierre-de-Chandieu (69). Ces sites effectueront un traitement confiné, grâce à des hottes de captation, des systèmes de liquéfaction et d’incinération des gaz capturés.

 💶 Ce déploiement représente plus de 60 M€ d’investissement industriel ( principalement porté par les principaux acteurs de la filière : DerichebourgDecons et CoolRec ), ecosysteme consacrera 50 M€/an pour assurer la continuité de la dépollution.

Un écosystème mobilisé

 Cette nouvelle filière ne fonctionne pas seule : elle s’appuie sur un maillage d’acteurs déjà en lien avec les BEC en fin de vie :

  • Plombiers, chauffagistes et entreprises de maintenance,
  • Récupérateurs de métaux désormais liés par contrat aux éco-organismes,
  • Fabricants et distributeurs, comme le Groupe Atlantic, qui mobilise son réseau pour flécher les anciens chauffe-eau vers les bons circuits.

Pour aider les professionnels, une carte interactive des points de dépôt agréés est disponible, et un documentaire primé a été diffusé pour sensibiliser le public à cet enjeu invisible mais crucial.

📍 Tous les points de collecte partenaires sont disponibles ici : Carte ecosystem

🎬 Ces gaz qui soufflent le chaud et le froid, un documentaire signé ecosystem, sur les gazs fluorés présents dans les ballons d'eau chaude. 

Contenu de l’article

Pour aller plus loin :

🔍 Une révolution initiée depuis 2006

2006 : début de la filière DEEE. 2015 : les récupérateurs de métaux doivent contractualiser avec les éco-organismes → explosion de la collecte. 2018–2022 : expérimentation et appel à projets. 2025 : lancement opérationnel des premiers centres de traitement.

⚙️ Comment fonctionne le traitement des BEC ?

  1. Collecte : via déchetteries (10 %) ou reprise par les professionnels (90 %).
  2. Regroupement : stockage sécurisé dans des bennes dédiées.
  3. Captage : broyage en salle confinée, aspiration et liquéfaction des gaz.
  4. Neutralisation : incinération en four spécialisé pour destruction totale.


🎙️ LES ÉVÈNEMENTS URBYN

Accédez au replay de notre webinaire sur les éco-organismes et la gestion des DEEE !

🎥 Merci à tous les participants de notre webinaire du 15 mai !

 Vous étiez nombreux à nous rejoindre pour ce temps d’échange autour des DEEE et du rôle des éco-organismes, coanimé par Urbyn et Ecologic.

 Ce webinaire a permis de faire le point sur :

  • le rôle des éco-organismes,
  • les obligations liées à la REP DEEE,
  • et les leviers pour simplifier sa gestion tout en restant conforme.

Un grand merci à Enora Beurier (Urbyn) et Romuald Ribault (Ecologic) pour leurs éclairages concrets et à toutes les personnes ayant posé des questions en direct 🙌

📩 Le replay vidéo ainsi que le support de présentation sont désormais disponibles ici :

👉 Accédez aux ressources du webinaire


📝 Comprendre la gestion des déchets en entreprise

 Nouveau sur notre site : un article complet pour mieux appréhender les enjeux de la gestion des déchets en milieu professionnel. Réglementation, responsabilité, acteurs impliqués, bonnes pratiques…

Cet article vous aide à y voir plus clair et à structurer une stratégie adaptée et conforme.

👉 Lire l’article


📜 TENDANCES & RÈGLEMENTATIONS

Enquête nationale sur le tri à la source des biodéchets : Résultats 2024 (ADEME)

L’ADEME mène, de 2024 à 2026, une enquête annuelle sur le tri des biodéchets par les ménages français. Les premiers résultats de son enquête nationale menée en 2024 auprès de 1 023 foyers représentatifs ont été publié.

 🧾 Ce qu’on retient :

👉 88 % des Français jugent le tri des biodéchets important… mais seuls 56 % le pratiquent réellement au quotidien. 👉 Le compostage progresse, passant à 37 % des foyers (vs 34 % en 2020), avec une majorité de ménages s’équipant eux-mêmes. 👉 Le manque de solutions proposées par les collectivités reste le principal frein à l’action, suivi par l’absence d’espace de stockage dans les logements.

🧠 Ce qui pousse à trier :

  • Une prise de conscience écologique
  • Les bénéfices du compost pour le jardin
  • Des équipements accessibles : composteurs partagés, bornes de collecte à proximité

📢 Et côté communication ?

Près de 40 % des ménages souhaitent davantage d’information. Pour être efficaces, les messages doivent s’adapter aux profils :

📺 TV et courriers pour les plus de 60 ans, 🌐 Internet et réseaux sociaux pour les plus jeunes.

🔍 En conclusion

Le tri des biodéchets progresse, mais reste très perfectible. Si la volonté est bien présente, le manque de moyens concrets (solutions techniques, place, équipements) freine les ménages. La généralisation du tri passera par des services de proximité, une communication ciblée, et un accompagnement actif des collectivités. 

📘 Accédez au rapport complet de l’ADEME : ici.


Vers une loi anti-fast fashion : le Sénat adopte une proposition de loi ciblant Shein et Temu

Ce 10 juin, un an après son adoption à l’Assemblée nationale, le Sénat a validé une proposition de loi visant à encadrer la « mode ultra-express », incarnée par des acteurs comme Shein. Le texte prévoit une série de mesures : écocontribution renforcée (jusqu’à 10 € par article dès 2030), interdiction de la publicité pour la fast fashion, sanctions pour les influenceurs, et même une taxe sur les petits colis en provenance de pays hors UE.

 👉 Objectif : responsabiliser les plateformes à bas coût sur leur impact environnemental et lutter contre la surconsommation textile. Une commission mixte paritaire (réunissant sénateurs et députés) devra encore harmoniser le texte à la rentrée, mais la dynamique réglementaire est enclenchée et elle pourrait bien rebattre les cartes du secteur.


📊 LE CHIFFRE DE JUIN

7 millions

C’est le nombre de vêtements neufs achetés chaque jour en France. Un volume colossal qui illustre à lui seul l’empreinte environnementale de notre rapport à la mode. À l’échelle européenne, la consommation de textiles représente la 4ᵉ source d’impacts sur l’environnement et le climat, juste derrière l’alimentation, le logement et les transports.

En 2022, chaque Français a acheté en moyenne 40 pièces d’habillement et 4 paires de chaussures

Production massive, surconsommation, renouvellement rapide des collections : le modèle de la fast fashion est en première ligne. À l’heure où les réglementations tentent de se renforcer, notamment avec la loi anti fast-fashion ou la mise en place prochaine de l’éco-score textile, il devient urgent de repenser nos habitudes d’achat… et de production.  Source :  ADEME, Tout comprendre : les impacts de la mode et de la fast-fashion


 🗓️ LE CALENDRIER

5 juin 2025

Journée de l'environnement

Le 5 juin dernier, la planète était à l’honneur à l’occasion de la Journée mondiale de l’environnement. Cette année, la lutte contre la pollution plastique était au cœur des mobilisations. L’occasion de rappeler que chaque geste compte pour préserver nos écosystèmes et que les solutions existent, à toutes les échelles.

 10 au 20 juin 2025

Les journées du développement durable en Ile-de-France

Les CCI d’Île-de-France organisent deux semaines de rencontres, ateliers et échanges pour aider les entreprises à passer de la prise de conscience à l’action en matière de développement durable. Au programme : décryptage des enjeux, rencontres avec des experts, solutions concrètes et inspirations pour structurer ou renforcer sa démarche RSE. 

24 au 26 juin 2025

Les assises européennes de la transition énergétique

Strasbourg. 3 jours pour rassembler les acteurs engagés dans la transition des territoires : débats, ateliers, visites, village de l’innovation… et même un programme “OFF” ouvert au grand public ! Une fabrique d’idées et de solutions concrètes à ne pas manquer.


🖋️ LE MOT D'URBYN

Dans un contexte où les actualités environnementales oscillent entre avancées concrètes et signaux contradictoires, il peut être difficile de rester optimiste. Et pourtant.

 Chaque geste compte. Chaque entreprise qui agit, chaque acteur public qui s’engage, chaque citoyen qui questionne ses habitudes construit une partie de la réponse.

Chez Urbyn, c’est ce fil conducteur qui nous anime au quotidien : garder le cap, même quand le vent souffle en face.

 Alors continuons, ensemble. À faire mieux, à transmettre, à accélérer. La transition ne se fera pas seule, mais elle est déjà en marche.

 Nous vous donnons rendez-vous le mois prochain ! 🚀 

À très bientôt, L’équipe Urbyn 

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