Salon international de l'agriculture J+6

Salon international de l'agriculture J+6

Cette journée était en partie placée sous le signe de l’Europe. Depuis 60 ans maintenant, et la naissance de la PAC, l’une des toutes premières politiques européennes, notre agriculture se pense aussi à l’échelle européenne. Bien sûr, l’Europe et son fonctionnement ne sont pas toujours parfaits, et nous menons bien des batailles à l’échelle communautaire pour défendre les intérêts de notre agriculture. Mais loin de la démagogie ambiante, il faut affirmer avec force que c’est aussi un puissant moteur de soutien et d’accompagnement des changements pour nos agriculteurs. Je pense par exemple à la réciprocité des normes, que le président de la République a ancrée au niveau européen lors de la PFUE, et qui doit nous permettre de mieux protéger nos producteurs de la concurrence déloyale au niveau international. Et de la même manière, c’est en européens que nous devons penser les transitions à l’œuvre. C’est tout le sens de la démarche de la planification voulue par la Première ministre, qui doit aussi s’envisager au niveau européen, pour que les transitions environnementales dans lesquelles nos agriculteurs sont engagés ne les pénalisent pas par rapport à leurs concurrents.

Et c’est pourquoi la réception de Janusz Wojciechowski, commissaire européen à l’agriculture, était un moment fort de ce salon. Cette rencontre a permis d'échanger sur la PAC 2023-2027, qui porte des avancées très concrètes, comme la conditionnalité sociale des aides, l’écorégime, le droit à l’erreur, ou encore le soutien à l’agriculture biologique.

C’est donc forts de nos convictions européennes que nous agissons, par exemple, avec le plan protéines végétales. C’est un plan essentiel pour bâtir notre souveraineté alimentaire, parce qu’il permettra aux éleveurs d’améliorer leur autonomie pour l’alimentation de leurs animaux tout en répondant aux évolutions des modes de consommation. Le lancement de cette stratégie nationale, les projets emblématiques engagés dans ce cadre et les avancées qu’ils permettent donnent aujourd'hui la possibilité à la Commission européenne d’indiquer qu’elle réfléchit à une stratégie européenne en matière de protéines végétales. C'est une avancée dont nous devons nous réjouir.

Cette sixième journée a également été l’occasion d’échanger sur des sujets absolument majeurs pour les transitions.

La planification pour une forêt protégée et plus résiliente, tout d’abord, qui a fait l’objet d’une table-ronde avec les principaux acteurs institutionnels. Il nous faut soutenir les potentialités de la filière forêt-bois, qui est un secteur économique à part entière, créateur de richesses et source d’innovation. Et si nos forêts sont parmi les premières victimes du changement climatique, comme l’ont montré les incendies et l’épisode de sécheresse de l’été dernier, elles sont aussi porteuses de solutions et précieuses pour la captation de carbone, la préservation ou la restauration de la biodiversité, ou dans le domaine de l’eau. Nos forêts, leur dimension multifonctionnelle et les acteurs qui les font vivre au quotidien doivent donc pouvoir être soutenus. C’est ce que nous avons fait avec le challenge « une forêt d’idées », que j’ai lancé en janvier et qui a vocation à mobiliser la jeunesse et l’enseignement agricole autour de projets de renouvellement forestier. Lors du salon, nous avons présenté les 6 premiers projets retenus, qui seront soutenus par des dotations exceptionnelles. Les dossiers de projets déposés sont nombreux, et je suis confiant sur le fait que ces initiatives au service de l’avenir de notre forêt vont se multiplier.

Deuxième sujet au cœur des transitions, celui de l’alimentation. Avec Agnès Firmin Le Bodo, ministre chargée de l'Organisation territoriale et des Professions de santé, nous avons annoncé les lauréats de l’appel à projets du Programme national pour l’alimentation, et les projets alimentaires territoriaux soutenus dans ce cadre. C’est un levier important, qui permet de fédérer tous les acteurs d’un territoire autour des dimensions sociales, environnementales, économiques et de santé de l’alimentation. Il nous faut préserver cette dynamique initiée dès 2020. J’ai ensuite ouvert le dîner d’anniversaire des 10 ans de SOLAAL, une association qui agit pour une alimentation plus solidaire, en facilitant la mise en contact des agriculteurs et des banques alimentaires.

Enfin, cette journée s’est conclue avec la traditionnelle soirée des JA, à l’occasion de laquelle j’ai donné le coup d’envoi du concours « Graines d’Agriculteurs ». Chaque année depuis 2011, ce concours permet de distinguer des jeunes qui innovent dans les domaines sociaux, environnementaux ou économiques. La thématique retenue pour l’édition 2023, l’élevage, va nous permettre de montrer combien ce secteur est essentiel pour notre agriculture, et le rôle qu’il peut jouer dans les transitions à l’œuvre et comme sources d’innovations. Rendez-vous à Cambrai, à la rentrée, pour les prochaines « Terres de Jim », à l’occasion desquelles les prix seront remis !

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