Sortons par le haut !
Alors que rien ne l’y obligeait, le Premier ministre a décidé de demander la confiance des députés le 8 septembre prochain. Cette décision pourrait précipiter la chute du Gouvernement avant même l’examen du projet de loi de finances 2026.
Cela plonge notre pays dans une nouvelle situation d’incertitude, une incertitude néfaste à nos concitoyens, à nos entreprises et à nos finances publiques, qui justement n’en ont pas besoin. Depuis le choix désastreux fait par le Président de la République, l’été dernier, de dissoudre l’Assemblée nationale, nous n’avons cessé d’être trainé dans une ronde incessante d’instabilité, de plus en plus court-termiste.
Pourtant nous partageons, en large majorité me semble-t-il, le constat de la gravité de la situation sur la dette abyssale de l’Etat français. Par contre, nous ne partageons pas toutes et tous le choix des solutions pour y remédier. Mon rôle n’est pas de faire de la politique et d’entrer dans le débat budgétaire. En tant que citoyen, j’ai bien sûr mon avis sur les décisions à prendre.
Mon rôle, en revanche, est de protéger les intérêts et l’avenir de toutes celles et ceux pour lesquels notre entreprise, comme d’autres, s’engage : ses salariés et ses élus mutualistes, ses sociétaires et clients, qu’ils soient particuliers, entreprises, professionnels, agriculteurs ou associations ; y compris les plus petits, y compris les plus fragiles.
Et cette protection passe par une affirmation : notre pays, nos entreprises, nos citoyens ont besoin de stabilité, d’un cap clair, d’une vision sur le moyen et le long terme. Le Crédit Mutuel, comme l’ensemble du tissu des petites et grandes entreprises de notre pays, a vocation à continuer à être un pôle de stabilité et de cohésion.
Ceux qui continuent à jouer avec l’économie nous font prendre un risque énorme. Un risque pour nos emplois, un risque pour nos entreprises et nos associations, un risque pour notre démocratie, un risque pour notre souveraineté, un risque pour notre capacité à nous adapter au dérèglement climatique qui se fait de plus en plus pressant. Le thermomètre chauffe ; la réponse politique n’est pas à la hauteur.
Dans ce maelstrom de normes, de va-et-vient politiques et de budgets inachevés, de déclarations sans suite concrète, les entrepreneurs se sortent tant bien que mal, en trouvant des solutions pragmatiques et en faisant preuve de résilience. Mais j’en suis convaincu, il y a eu moins de création d’emplois, moins de création de valeur, et donc nécessairement moins de solidarité et de partage de cette valeur, et… moins de recettes fiscales, que si nous avions pu disposer d’un cadre politique stable.
J’en appelle donc à un sursaut de responsabilité de la part de l’ensemble de notre classe politique. De grâce, apprenez à travailler ensemble, cessez de camper sur des positions grégaires, trouvez des compromis, comme nous savons les trouver dans les entreprises ! Nos voisins allemands, belges, suisses, et européens, savent le faire.
La situation actuelle n’est pas une fatalité, elle est le résultat de choix politiques irresponsables, qui s’empilent les uns après les autres sans jamais apporter de solution. Il est temps que notre classe politique agisse vraiment dans le seul intérêt du pays et de ses citoyens. Notre pays mérite mieux que le chaos. En dialoguant et en recherchant des compromis, sortons par le haut de cette situation !
Daniel Baal – 30 août 2025
Direction des activités Deloitte en région Grand Est (audit, consulting, tax & legal et transaction services) et Direction des activités Secteur Public Audit & Assurance de Deloitte France
1 moisCertes mais quelqu’un doit proposer et porter une vision …
Passionné par tout, mais aussi CEO / Gen'étiq, même pas peur de faire l'impossible avec l'étiquette de demain. Vous en rêvez, on construit votre rêve. Tout simplement.
1 moisSortir par le haut quand on est si bas
CEO Axioma Biologicals Membre Premium Club CA Brive Rugby Président MEDEF LIMOUSIN Conseiller au Commerce Extérieur de la France French Foreign Trade Advisor
1 moisAh si seulement les entreprises avaient un peu le vent dans le dos!… ça remettrait un peu de valeur et d’enthousiasme dans la société française.
C'est presque irrationnel. Tourner le dos à à peu près tout ce que la raison demanderait de faire. S'obstiner dans des voies dont on sait qu'elles mènent à des impasses. Mais oui, il y a des personnes lucides aussi et volontaires dans la société civile et dans l'entreprise, et espérons encore quelques-unes pour bien vouloir gouverner le pays avec le sens de l'intérêt général
Président de Sapientia SAS (formation) et Sapientia Conseil (assistance des CT et des entreprises) DG de AMJD Consultants
1 moisBravo pour ce message plein de retenue et de sagesse. Restons convaincus qu'il y a encore des femmes et des hommes politiques qui peuvent, veulent, souhaitent porter un projet d'humanité.