Standards, Lean et Zombies... E80
Je dois t’avouer un truc : j’ai une passion irrationnelle pour les films et séries de zombies.
Un vrai mordant pour Shaun of the Dead (vu et revu, parce qu’en plus du sang, il y a du génie anglais et de la moquette orange). J’ai enchaîné avec The Walking Dead : la routine du survivant, tu gères l’apocalypse mais tu dois quand même tirer la chasse d’eau à la main.
Et mention spéciale à Coupez ! de Michel Hazanavicius : testé en double écran, en mode “nerd du montage”, pour vérifier si la fin collait au début… spoiler, pas du tout, mais l’expérience vaut le détour rien que pour la tronçonneuse.
Pourquoi je te parle de zombies ? Car tu en croises tous les jours au boulot ! Le lien avec le lean ? T'es en mode café après la pause de midi, la newsletter est parfaite pour débuter ton aprèm...
Un monde infesté de zombies
Tu vois pas de quoi je parle ? Car je suis sûr que tu les croises a minima une fois par an ?
Ou ? En réunion pré-certif ISO, au détour d’un Gemba, dans la dropbox “procédures finales”, jamais ouverte depuis l’ère glaciaire.
Il suffit d’un mail “attention audit !” pour que le standard/document - mort pendant onze mois - se relève, la date changée au blanco, deux logos collés façon patchwork, puis retour au néant jusqu’au prochain épouvantail.
C'est de lui dont je parle le Standard Zombie !!!
J’exagère ? À peine.
Le standard zombie, c’est :
Saupoudre ça d’un mode opératoire pondu pour “faire plaisir au chef” (mais pas pour aider l’équipe), et tu obtiens le cocktail parfait : créature amorphe, ramenée à la vie pour l’audit.
Scène de terrain : quand un standard ressuscite pour de vrai
Flashback : atelier de montage. Standard parfait sur le papier, inutilisable in situ :
La conclusion était simple : Personne ne suivait, tout le monde improvisait, jusqu’au jour où on ose la vraie résurrection :
Trois mois plus tard, le standard a muté cinq fois, l’équipe propose ses hacks, et personne ne rigole plus quand on ouvre la procédure. Miracle : c’est devenu un réflexe pro, pas un zombie.
Qu'est-ce qu'un standard ?
Dans le Lean, un standard n’est vraiment “vivant” que s’il porte trois preuves :
Un standard vivant n’est pas l’enfant docile du service Qualité ; c’est un organisme qui évolue à vue, s’adapte au moindre changement, et ne survit jamais hors de son écosystème terrain.
Et c’est là toute la différence : entre le simulacre figé qu’on ressort pour l’audit, et le vrai standard – ce compagnon actif, révisé sans cesse, qui fait progresser non seulement les process, mais le collectif autour.
Recette bio anti-zombie cértifiée Demeter
Sauvegarde ce post avant la prochaine apocalypse
Parfois, la plus belle preuve de réussite, c’est d’entendre cette phrase : “Si tu me retires ce standard, je ne sais plus bosser.” À ce moment-là, ce n’est plus un bout de papier moisi, ni une créature morte qu’on sort pour faire illusion : c’est un vrai compagnon de route.
Alors, si un zombie vient toquer à ta porte lors du prochain audit, pense à Shaun qui planque sa tasse de thé… et prépare-toi à sortir la batte.
👉 Sauvegarde ce post pour la prochaine attaque de standards zombies (et pour rigoler en réunion d’audit, c’est cadeau).
👉 Et si tu veux encore plus de cynisme, d’anecdotes croquignolettes ou le making-of de mes batailles contre les zombies Lean, dis-le-moi en commentaire !
À la semaine prochaine,
Nicolas
(PS : oui, je vous vois venir à 200 mètres, les rageux du standard : “si la personne dit ça, c’est qu’il est mal écrit, gnagnagna…” Relax, on sait tous que c’est plus compliqué que ça. 😏)
Transformation & Performance | Risques | Compliance by design | Excellence opérationnelle | Projets complexes | Systèmes & process | Sustainability | International Mes posts n’engagent que moi
3 sem.Mais tellement!
Head of Product Engineering | Chief AI Officer | Lean Manager | “Ambassadeur IA” France Certified | Lecturer
3 sem.100% en ligne ! Un standard, ça ne doit pas moisir au fond d’un SharePoint, mais respirer avec l’équipe, et rester bien en vue. On a pu traverser l’étape du fameux “on ne sait plus faire sans”. Grisant et un peu périlleux à la fois (prévoir les bons médiums, quelques doublons et un minimum de résilience pour les nouveaux arrivants...). Ca me rappelle les procédures capillotractées du début des années 2010, quand l’écosystème Apple pour développeurs relevait plus du film d’horreur que de la notice claire. Chaque oubli pouvait coûter trois semaines de délai sur l’App Store. Autant dire qu'à cette époque nous avons prestement dégainé nos petites procédures pour l'efficacité collective et la santé mentale de tous ;)