Chapitre 7 NOMBRES COMPLEXES 1re STI2D
Un peu d’histoire des maths
On sait depuis les babyloniens résoudre les équations dites du second degré. Cependant, on est resté longtemps
sans méthode générale de résolution des équations du 3ème degré (𝑎𝑥 3 + 𝑏𝑥 2 + 𝑐𝑥 + 𝑑 = 0). Ce n’est qu’au XVIe
siècle qu’un mathématicien italien Tartaglia découvrit une méthode générale de résolution de ces équations. Il eut
pour cela recourt à l’utilisation de ce qui fut qualifié à l’époque d’artifice : un nombre 𝑥 immaginaire tel que son
carré valle −1 (𝑥 2 = −1 ). Ce n’est par la suite que ce nombre acquerra son statut de nombre, sera renommé 𝑖 par
Euler mathématicien Suisse Euler (1707-1783) en 1777 et donnera naissance aux nombres complexe qui seront
étudiés en tant que nombres et permettront le développement de pans entiers des mathématiques.
I Forme algébrique
1.1 Premières définition
Définitions L’ensemble des nombres complexes noté ℂ est l’ensemble des nombres de la forme 𝑎 + 𝑖𝑏 où
(𝑥 ; 𝑦) ∈ ℝ2 et 𝑖 est un nombre imaginaire tel que 𝑖 2 = −1. On a :
ℂ = {𝑧 = 𝑎 + 𝑏𝑦 ; (𝑎 ; 𝑏) ∈ ℝ2 }.
L’ écriture 𝑧 = 𝑎 + 𝑖𝑏 est appelée forme algébrique du nombre complexe, le réel 𝑎 est appelé la partie réelle
de 𝑧 et le réel 𝑏 sa partie imaginaire.
Notations On convient de noter 𝑎 = 𝑅𝑒(𝑧) et 𝑏 = 𝐼𝑚(𝑧).
Remarques 1) Si 𝑏 = 0, alors 𝑧 = 𝑎 donc 𝑧 est un réel et donc ℝ ⊂ ℂ
2) Si 𝑎 = 0, alors 𝑧 = 𝑖𝑏 est dit imaginaire pur.
3) Deux nombres complexes sont égaux ssi ils ont la même partie réel et la même partie imaginaire.
1 3
Exemples 1 − 𝑖; + 𝑖; 3,5𝑖 sont des nombres complexes.
2 2
3,5𝑖 est un imaginaire pur.
1.2 Opérations sur les nombres complexes
Les calculs se font de manière identique que dans ℝ sauf qu’il faut rassembler les parties réels et imaginaires. Enfin,
ne pas oublier que 𝑖 2 = −1 !
Définitions Soit 𝑎, 𝑏, 𝑐 𝑒𝑡 𝑑 ∈ ℝ tels que 𝑧 = 𝑎 + 𝑖𝑏 et 𝑧 ′ = 𝑐 + 𝑖𝑑.
(i) Addition 𝑧 + 𝑧 ′ = (𝑎 + 𝑐) + (𝑏 + 𝑑)𝑖.
(ii) Produit 𝑧. 𝑧 ′ = (𝑎𝑐 − 𝑏𝑑) + (𝑎𝑑 + 𝑐𝑏)𝑖.
1 1
Exemples Soit 𝑧 = − 𝑖 et 𝑧 ′ = −2 + 𝑖
2 2
1 1 3 1
1) 𝑧 + 𝑧 ′ = − 2 + 𝑖 (−1 + ) = − − 𝑖.
2 2 2 2
1 1 1 9
2) 𝑧. 𝑧 ′ = ( − 𝑖) . (−2 + 𝑖) = −1 + 𝑖 + 2𝑖 + 1 = 𝑖
2 2 4 4
1
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II Conjugué, inverse et quotient d’un nombre complexe
2.1 Conjugué d’un nombre complexe
Définition Soit 𝑧 = 𝑎 + 𝑖𝑏 un nombre complexe.
Le conjugué du complexe 𝑧 est 𝑧̅ = 𝑎 − 𝑖𝑏.
Exemple Le conjugué du nombre complexe 𝑧 = −9 + √2𝑖 est 𝑧̅ = −9 − √2𝑖.
Propriétés Soit 𝑧, 𝑧′deux nombres complexes où 𝑧 = 𝑎 + 𝑖𝑏.
(i) ̅̅̅̅̅̅̅̅ ̅;
𝑧 + 𝑧′ = 𝑧̅ + 𝑧′
(ii) ̅̅̅̅̅ ̅;
𝑧. 𝑧′ = 𝑧̅. 𝑧′
(iii) ̅̅̅
𝑧 𝑛 = 𝑧̅ 𝑛 ;
(iv) 𝑧̿ = 𝑧 ;
(v) 𝑧. 𝑧̅ = 𝑎2 + 𝑏 2
Démonstrations (i)
(ii)
(iii) admise
(iv) 𝑧̿ = ̿̿̿̿̿̿̿̿
𝑎 + 𝑖𝑏 = ̅̅̅̅̅̅̅̅
𝑎 − 𝑖𝑏 = 𝑎 + 𝑖𝑏 = 𝑧
(v) 𝑧. 𝑧̅ = (𝑎 + 𝑖𝑏). (𝑎 − 𝑖𝑏) = 𝑎2 + 𝑏 2
2.2 Inverse et quotient d’un nombre complexe
Définitions Soit 𝑧 𝑒𝑡 𝑧′deux nombres complexes
1 1
(i) Inverse On appelle inverse du nombre complexe 𝑧 ≠ 0, le nombre complexe tel que 𝑧. = 1 ;
𝑧 𝑧
𝑧 1
(ii) Quotient On appelle quotient de 𝑧 par 𝑧 ′ (𝑧 ′ ≠ 0) le nombre complexe = 𝑧. .
𝑧′ 𝑧′
Propriétés Soit 𝑧, 𝑧′deux nombres complexes.
1̅ 1
(i) Si 𝑧 ≠ 0, = ;
𝑧 𝑧̅
(ii) Si 𝑧′ ≠ 0, ̅ = ̅
𝑧 𝑧
̅
.
𝑧′ 𝑧′
2
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Méthode pour calculer un inverse et un quotient d’un nombre complexe
Pour mettre sous forme algébrique un inverse ou un quotient, l’idée est de multiplier en haut en en bas par la forme
conjuguée du dénominateur. Pourquoi ? Car la propriété (v) sur les conjugués transforme le dénominateur en un
réel. C’est-à-dire plus précisément :
Soit 𝑧 𝑒𝑡 𝑧′deux nombres complexes.
1 𝑧̅
➢ Si 𝑧 ≠ 0, = ;
𝑧 𝑧.𝑧̅
𝑧 ̅
𝑧.𝑧′
➢ Si 𝑧 ′ ≠ 0, = ̅.
𝑧′ 𝑧′𝑧′
Exemple Soit 𝑧 = 2 − 4𝑖 et 𝑧 ′ = 4 + 3𝑖.
1 𝑧̅ 2+4𝑖 2+4𝑖 2+4𝑖 1 1
1) = = (2−4𝑖).(2+4𝑖) = = = + 𝑖.
𝑧 𝑧.𝑧̅ 4+16 20 10 5
𝑧 ̅
𝑧.𝑧′ (2+4𝑖).(4−3𝑖) 8+12+𝑖(16−6) 20+10𝑖 4 2
2) = ̅ = (4+3𝑖).(4−3𝑖) = = = + 𝑖.
𝑧′ 𝑧′𝑧′ 16+9 25 5 5
III Forme trigonométrique d’un nombre complexe
Dans toute cette partie, on se placera dans le plan complexe muni d’un repère orthonormal direct (𝑂; 𝑢
⃗ , 𝑣 ).
3.1 Définitions préliminaires
➢ L’image du nombre complexe 𝑧 = 𝑎 + 𝑖𝑏 est le point de coordonnées (𝑎; 𝑏) ;
➢ L’affixe du point M de coordonnées (𝑎; 𝑏) est le nombre complexe 𝑧 = 𝑎 + 𝑖𝑏 ;
⃗⃗⃗⃗⃗⃗ = 𝑎𝑢
➢ Le vecteur image du nombre complexe 𝑧 = 𝑎 + 𝑖𝑏 est le vecteur 𝑂𝑀 ⃗ + 𝑏𝑣.
3
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3.2 Module et argument d’un nombre complexe
Définitions Soit 𝑧 = 𝑎 + 𝑖𝑏 un nombre complexe et soit M le point d’affixe 𝑧.
(i) On appelle module du nombre complexe 𝑧, que l’on note |𝑧|, le nombre réel |𝑧| = √𝑎2 + 𝑏 2 ;
(ii) On appelle argument du nombre complexe 𝑧, une mesure de l’angle 𝜃 défini par (𝑢 ⃗⃗⃗⃗⃗⃗ ). On le note 𝐴𝑟𝑔(𝑧).
⃗ ; 𝑂𝑀
Propriétés Soit 𝑧 = 𝑎 + 𝑖𝑏 un nombre complexe . Soit M le point d’affixe 𝑧 d’argument 𝜃. On pose 𝑟 = |𝑧|.
𝑎 𝑎 𝑏 𝑏
(i) On a : cos(𝜃) = = et sin(𝜃) = = .
√𝑎2 +𝑏2 |𝑧| √𝑎2 +𝑏2 |𝑧|
(ii) On a : 𝑧 = 𝑟(cos(𝜃) + 𝑖 sin(𝜃)). Cette expression est appelée forme trigonométrique de 𝑧
Démonstration
Remarques 1) 𝑧 peut avoir d’autres expressions de la forme 𝜃 + 2𝑘𝜋 avec 𝑘 ∈ ℤ.
2) On a 𝑧. 𝑧̅ = 𝑎2 + 𝑏 2 = |𝑧|2 .
Figure
Exemples – Méthodes
❖ Un rappel important : le tableau des valeurs remarquables des cosinus et sinus
❖ Détermination du module et d’un argument d’un nombre complexe
Soit 𝑧 = 3 + √3𝑖.
Tout d’abord, on a : |𝑧| = √9 + 3 = √12 = 2√3.
3 √3 √3 1
Puis, cos(𝜃) = = et sin(𝜃) = = .
2√3 2 2√3 2
𝜋
D’où 𝜃 = arg(𝑧) = .
6
4
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❖ Détermination de la forme trigonométrique d’un nombre complexe
𝜋 𝜋
Si on reprend l’exemple précédent, on a 𝑧 = 2√3(cos ( ) + 𝑖 sin ( )) qui est la forme trigonométrique
6 6
du nombre complexe 𝑧 = 3 + √3𝑖.
❖ Passage de la forme trigonométrique à la forme algébrique d’un nombre complexe
Soit 𝑧1 = 2(cos(3𝜋) + 𝑖 sin(3𝜋)) = −2
3𝜋 3𝜋 𝜋 𝜋 𝜋 𝜋
Soit 𝑧2 = 2(cos ( ) + 𝑖 sin( )) = 2 (cos (𝜋 − ) + 𝑖 sin (𝜋 − )) = 2 (− cos ( ) + 𝑖 sin ( )) =
4 4 4 4 4 4
√2 √2
2 (− + 𝑖) = −√2 + √2𝑖.
2 2
IV Opérations sur l’affixe d’un vecteur
Dans toute cette partie, on se placera dans le plan complexe muni d’un repère orthonormal direct (𝑂; 𝑢
⃗ , 𝑣 ).
Propriétés Soit 𝑧𝐴 l’affixe du point A et 𝑧𝐵 l’affixe du point B. Soit ⃗⃗⃗⃗
𝑤1 et ⃗⃗⃗⃗⃗
𝑤2 les vecteurs d’affixe 𝑧1 et 𝑧2 .
(i) L’affixe du vecteur somme ⃗⃗⃗⃗
𝑤1 + ⃗⃗⃗⃗⃗
𝑤2 est 𝑧1 + 𝑧2 ;
(ii) L’affixe du vecteur ⃗⃗⃗⃗⃗
𝐴𝐵 est 𝑧⃗⃗⃗⃗⃗ ⃗⃗⃗⃗⃗ | |
𝐴𝐵 = 𝑧𝐵 − 𝑧𝐴 et sa norme est ‖ 𝐴𝐵‖ = 𝑧𝐵 − 𝑧𝐴 ;
𝑧𝐴 +𝑧𝐵
(iii) L’affixe du milieu I du segment [AB] est 𝑧𝐼 = .
2
1 3
Exemples Soit 𝐴(𝑧𝐴 ) et 𝐵(𝑧𝐵 ) où 𝑧𝐴 = 2 − 𝑖 et 𝑧𝐵 = − 𝑖
2 2
3 1 1 1 1 1 1 1
⃗⃗⃗⃗⃗
𝐴𝐵 = 𝑧𝐵 − 𝑧𝐴 = − 𝑖 − 2 + 𝑖 = − − 𝑖 et ‖ 𝐴𝐵 ‖ = √ + = √ =
1) On a 𝑧⃗⃗⃗⃗⃗
2 2 2 2 4 4 2 √2
.
1 3
2−2𝑖+2−𝑖 7 3
2) Le milieu 𝐼 de [AB] a pour affixe 𝑧𝐼 = = − 𝑖.
2 4 4
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