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BAC TECHNOLOGIQUE 2024

Correction épreuve de français

COMMENTAIRE DE TEXTE

Dans le roman Anima, écrit par Wajdi Mouawad en 2012, chaque chapitre est décrit
du point de vue d’un animal. Le texte soumis à notre étude est un extrait du chapitre « Grus
canadensis » dans lequel l’auteur prend le point de vue d’une grue, grand oiseau migrateur
de la famille des échassiers, au plumage blanc. Ce texte raconte une migration au cours de
laquelle éclate une tempête, pressentie par la grue « la plus âgée » du groupe, qui réagit
soudainement en se laissant tomber comme une pierre. Elle prend ainsi ses compagnes de
court. Nous nous demanderons donc en quoi le récit surprenant évoque un monde dangereux.
Dans une première partie, nous montrerons en quoi l’auteur évoque dans ce texte un monde
dangereux avant d’étudier, dans une deuxième partie, en quoi ce récit est surprenant.

I. Un monde dangereux

1) Premier type de danger : la nature

a) Le réalisme de la situation : une violente tempête


Tout d’abord, le récit est fait du point de vue de l’animal qui se débat au cœur d’une tempête.
Cette tempête est évoquée dès le début du texte de façon précise par des termes comme
« vent mauvais », « tempête », « souffle glacial » (lignes 3 et 4). Cela donne du réalisme au
récit, et le lecteur peut sentir avec l’animal en souffrance « le froid qui pénètre dans [leurs]
poumons comme des coulées de neige » (ligne 11). La nature se montre hostile envers les
animaux, qui doivent trouver des stratégies pour survivre.

b) La réaction des oiseaux face aux dangers : sagacité, discipline et courage


Mais la nature est bien faite, et la sagacité de l’oiseau expérimenté répond à l’agressivité de
la météo. La « plus âgée de [la] nuée », qui a compris la situation avant les autres car elle a
« porté son regard aux confins des lumières », propose de se laisser tomber plus proche du
sol. Ses compagnes, mues par un instinct de survie, l’imitent et replient leurs ailes, dans une
remarquable discipline.

c) La succession des menaces de mort


Mais les menaces s’enchaînent. En effet, l’issue de cette défense face aux dangers de la
tempête est plus ou moins heureuse, et certains oiseaux se cassent les ailes, ou même
« [s’explosent] contre la terre », mourant sur le coup. Certaines grues, expérimentées ou
courageuses, « [tentent] désespérément de garder [leurs] ailes repliées pour ne pas être
démembrées », et survivent. À la toute fin du texte, elles « [respirent] encore » (ligne 28).

2) Deuxième type de danger : l’homme

Mais les intempéries ne constituent pas la seule menace pour les grues.
a) Les voitures
Bien que le mot « voiture » n’apparaisse pas dans le texte, on comprend que la grue narratrice
en a heurté une dans sa chute. En effet, on relève trois périphrases nominales, lignes 23 à 25,
qui désignent le véhicule motorisé : « un mur en mouvement sorti du brouillard »
premièrement, « une paroi vitrée » deuxièmement, « un monstre métallique » enfin. S’ajoute
à cela le « crissement » des pneus et les « lumières aveuglantes » des phares.
Le fait que la grue ne sache pas nommer la voiture montre qu’elle ne la connaît pas et ne l’a
jamais vue. Cet objet inhabituel apparaît donc comme un « monstre » qui évoque non
seulement le danger mais aussi la peur. En effet, ce « monstre » sort brutalement du
« brouillard » de la tempête, la surprend et la blesse douloureusement. Après l’accident, elle
parvient tout juste encore à « [respirer] ».

b) La présence de l’homme lui-même : un danger ou une planche de salut ?


Arrive alors l’homme, désigné lui aussi par une accumulation de trois périphrases : « une
ombre, une présence, un humain ». La grue semble mieux connaître les hommes que les
voitures qu’ils utilisent pour se déplacer. Cette « présence » ne semble pas représenter un
danger particulier pour la grue. En effet, l’exclamation qu’il adresse à son compagnon, « Une
grue ! Viens voir ça ! Elle respire encore », montre que c’est plutôt lui qui est surpris par cette
rencontre inopinée.

II. Un récit surprenant

1) Un récit qui laisse une large place au suspens

La surprise est en effet omniprésente dans notre texte, qui laisse une large place au suspens.
Les oiseaux migrateurs volent en « nuée » lorsque « tout à coup » (ligne 3) ils subissent « un
vent violent, précurseur de [la] tempête » qui va immédiatement suivre. Les événements
s’enchaînent donc très vite, et il faut réagir de même. C’est pourquoi, « soudain » (ligne 12),
la cheffe opte pour une stratégie face à ce danger, sans qu’on sache exactement comment
cela peut finir. L’issue de cet événement est en effet incertaine, puisque « plusieurs [se
désarticulent] dans le ciel noir » (ligne 14). Le participe passé « désarticulées » est suivi
d’autres participes passés (« projetées », « ballottées sans vie », « cassées » et « défaites »,
lignes 14 et 15), dont l’accumulation montre une dégradation progressive, sans toutefois
annoncer la fin, afin de laisser le 2) lecteur en alerte.

2) Un récit du point de vue d’un animal

En effet, le lecteur reste surpris jusqu’au bout de sa lecture, puisque l’auteur lui propose de
vivre l’événement traumatique depuis le point de vue de l’animal lui-même. Le « nous » du
premier paragraphe est en effet celui des oiseaux. Le « je » de la grue narratrice intervient
plus tard dans le texte, à la ligne 22, individualisant le point de vue de celle qui vit l’événement
de l’intérieur, et qui tente d’observer ses compagnes en même temps, afin d’en déduire des
comportements à suivre ou à ne pas suivre.
Si le récit est surprenant, c’est donc aussi parce que l’oiseau lui-même est surpris, et nous
offre son point de vue dans le moment même de l’action, sans aucun retour réflexif possible.
Conclusion
Ce monde dangereux est donc évoqué au travers d’un récit surprenant, qui permet au lecteur
de vivre le danger de l’intérieur, et de le ressentir ainsi de façon accrue. Le réalisme de la
situation, doublé du point de vue partiel de l’animal, produit un récit plein de suspens que le
lecteur a plaisir à lire, et qui informe aussi des dangers de la nature sur la nature elle-même.
CONTRACTION DE TEXTE ET ESSAI – SUJET A (RABELAIS)

Contraction de texte
L’apparition de ChatGPT bouleverse le monde de l’éducation et remet en cause la question de
l’évaluation des élèves, puisque l’intelligence artificielle est capable de répondre à toute
question qu’on lui pose en produisant un texte structuré et pertinent. En effet, faut-il interdire
son utilisation alors même qu’on enseigne paradoxalement le numérique aux élèves par
ailleurs, ou faut-il au contraire l’intégrer pleinement aux apprentissages, et enseigner aux
élèves à l’utiliser à bon escient ? Selon certains chercheurs, ce serait une meilleure démarche
de s’adapter et de faire évoluer nos conceptions que de tenter de supprimer l’outil en se
privant de certaines modalités de travail au profit d’autres modalités, restreintes par
conséquent.

Peut-être vaudrait-il mieux faire d’un mal un bien et réfléchir en profondeur à la finalité de
nos pédagogies éducatives, entre stockage d’informations d’une part et raisonnements
critique et ouvert sur le monde et l’imagination d’autre part. Ainsi pourrions-nous, au travers
de cette révolution numérique, développer chez les élèves des qualités de collaboration
fructueuses.

Considérons en quoi l’intelligence artificielle nous aiderait potentiellement à relever de


nouveaux défis au travers de mentorats individualisés et personnalisés, faisant de cette
révolution numérique une révolution anthropologique et humaine.

Essai : Une bonne éducation peut-elle se passer d’« emmagasiner des connaissances » ?

I. Avoir des connaissances est nécessaire

1) Pour la survie
Aucune survie n’est possible sans connaissance. Faute de savoir nous nourrir, nous mourons.
Au départ, l’enfant est aidé par ses parents ou sa famille afin qu’il apprenne les gestes utiles
pour vivre, et quitter peu à peu la très grande vulnérabilité dans laquelle il vient au monde.

2) Pour la socialisation
En grandissant, l’enfant est normalement progressivement de moins en moins autocentré, et
il apprend à vivre avec les autres. Nous pouvons voir dans le film de François Truffaut L’Enfant
sauvage combien cet apprentissage est nécessaire, mais aussi qu’il ne va pas de soi. Le docteur
qui recueille cet enfant des forêts se questionne en effet sur les limites à apporter à cette
socialisation, qui constitue aussi une forme de violence pour lui.

3) Pour le développement de soi


Or, s’il faut donc connaître le monde dans lequel nous vivons d’une part, et les Hommes qui
nous entourent d’autre part, il faut avant tout apprendre à se connaître soi-même. Les Anciens
le disaient déjà, notamment au travers de l’oracle de Delphes « Connais-toi toi-même ». C’est
la première des connaissances à avoir, car c’est la condition de toutes les autres
connaissances : pour connaître les autres et le monde, il faut se questionner sur nos valeurs
et nos besoins. Concernant ces derniers, on peut s’appuyer par exemple sur la pyramide de
Maslow, psychologue américain qui a théorisé et hiérarchisé les cinq types de besoins
humains.

II. Mais il ne s’agit pas d’« emmagasiner » les connaissances : il faut les utiliser

1) L’idéal humaniste : une éducation complète, du corps et de l’esprit


Mais il ne suffit pas d’« emmagasiner » les connaissances, c’est-à-dire de les mettre en
magasin, de les stocker, car elles seraient finalement inutiles. Il faut au contraire les mettre à
profit et les rendre fructueuses. Stocker serait finalement être stérile. C’est pourquoi Rabelais,
dans Gargantua, préconise une éducation mixte, idéale, qui associe le corps et l’esprit afin de
considérer l’homme dans l’intégralité de son identité. Les connaissances intellectuelles
s’associent à la pratique physique de sports et de détente, car le repos fait également partie
des connaissances humanistes. Savoir bien se reposer est un art, car il faut savoir ménager ses
efforts et être mesuré en toute chose.

2) Allier connaissances et compétences


En fait, il s’agit dans la pensée humaniste d’allier connaissances et compétences. Montaigne
va même plus loin en affirmant qu’il faut « avoir une tête bien faite plutôt qu’une tête bien
pleine ». Il va donc à rebours de l’idée selon laquelle il faudrait seulement « emmagasiner des
connaissances » : il dit au contraire que le mieux est d’avoir « une tête bien faite », c’est-à-
dire de savoir réfléchir, afin d’être autonome et sage dans ses décisions.

3) Dépasser les pensées limitantes


De façon plus moderne se pose la question de l’intelligence artificielle. C’est le comble de
l’intelligence, puisqu’elle n’est plus portée par la pensée mais par des algorithmes. Or, cette
intelligence a emmagasiné un nombre colossal de connaissances pour pouvoir produire des
textes qui ont l’air d’être pensés par elle.
Et comble du comble, c’est une authentique intelligence humaine qui a pu produire une
artificielle intelligence numérique. Ce sont en effet des ingénieurs et des chercheurs en
neurosciences qui ont produit cet outil étonnant et ingénieux : ce sont donc des hommes
authentiquement intelligents qui ont utilisé leur intelligence et leurs connaissances
numériques et informatiques pour déléguer ces connaissances à une intelligence artificielle
qui leur suppléerait.
C’est un comble, que certains appellent scandale, car on peut se demander s’il est plus sage
de faire tomber les pensées limitantes, ou au contraire de préserver l’authenticité humaine,
qui est tout de même le gage de notre survie.

Suite à venir

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