Correction Bac Français Technologique V1
Correction Bac Français Technologique V1
COMMENTAIRE DE TEXTE
Dans le roman Anima, écrit par Wajdi Mouawad en 2012, chaque chapitre est décrit
du point de vue d’un animal. Le texte soumis à notre étude est un extrait du chapitre « Grus
canadensis » dans lequel l’auteur prend le point de vue d’une grue, grand oiseau migrateur
de la famille des échassiers, au plumage blanc. Ce texte raconte une migration au cours de
laquelle éclate une tempête, pressentie par la grue « la plus âgée » du groupe, qui réagit
soudainement en se laissant tomber comme une pierre. Elle prend ainsi ses compagnes de
court. Nous nous demanderons donc en quoi le récit surprenant évoque un monde dangereux.
Dans une première partie, nous montrerons en quoi l’auteur évoque dans ce texte un monde
dangereux avant d’étudier, dans une deuxième partie, en quoi ce récit est surprenant.
I. Un monde dangereux
Mais les intempéries ne constituent pas la seule menace pour les grues.
a) Les voitures
Bien que le mot « voiture » n’apparaisse pas dans le texte, on comprend que la grue narratrice
en a heurté une dans sa chute. En effet, on relève trois périphrases nominales, lignes 23 à 25,
qui désignent le véhicule motorisé : « un mur en mouvement sorti du brouillard »
premièrement, « une paroi vitrée » deuxièmement, « un monstre métallique » enfin. S’ajoute
à cela le « crissement » des pneus et les « lumières aveuglantes » des phares.
Le fait que la grue ne sache pas nommer la voiture montre qu’elle ne la connaît pas et ne l’a
jamais vue. Cet objet inhabituel apparaît donc comme un « monstre » qui évoque non
seulement le danger mais aussi la peur. En effet, ce « monstre » sort brutalement du
« brouillard » de la tempête, la surprend et la blesse douloureusement. Après l’accident, elle
parvient tout juste encore à « [respirer] ».
La surprise est en effet omniprésente dans notre texte, qui laisse une large place au suspens.
Les oiseaux migrateurs volent en « nuée » lorsque « tout à coup » (ligne 3) ils subissent « un
vent violent, précurseur de [la] tempête » qui va immédiatement suivre. Les événements
s’enchaînent donc très vite, et il faut réagir de même. C’est pourquoi, « soudain » (ligne 12),
la cheffe opte pour une stratégie face à ce danger, sans qu’on sache exactement comment
cela peut finir. L’issue de cet événement est en effet incertaine, puisque « plusieurs [se
désarticulent] dans le ciel noir » (ligne 14). Le participe passé « désarticulées » est suivi
d’autres participes passés (« projetées », « ballottées sans vie », « cassées » et « défaites »,
lignes 14 et 15), dont l’accumulation montre une dégradation progressive, sans toutefois
annoncer la fin, afin de laisser le 2) lecteur en alerte.
En effet, le lecteur reste surpris jusqu’au bout de sa lecture, puisque l’auteur lui propose de
vivre l’événement traumatique depuis le point de vue de l’animal lui-même. Le « nous » du
premier paragraphe est en effet celui des oiseaux. Le « je » de la grue narratrice intervient
plus tard dans le texte, à la ligne 22, individualisant le point de vue de celle qui vit l’événement
de l’intérieur, et qui tente d’observer ses compagnes en même temps, afin d’en déduire des
comportements à suivre ou à ne pas suivre.
Si le récit est surprenant, c’est donc aussi parce que l’oiseau lui-même est surpris, et nous
offre son point de vue dans le moment même de l’action, sans aucun retour réflexif possible.
Conclusion
Ce monde dangereux est donc évoqué au travers d’un récit surprenant, qui permet au lecteur
de vivre le danger de l’intérieur, et de le ressentir ainsi de façon accrue. Le réalisme de la
situation, doublé du point de vue partiel de l’animal, produit un récit plein de suspens que le
lecteur a plaisir à lire, et qui informe aussi des dangers de la nature sur la nature elle-même.
CONTRACTION DE TEXTE ET ESSAI – SUJET A (RABELAIS)
Contraction de texte
L’apparition de ChatGPT bouleverse le monde de l’éducation et remet en cause la question de
l’évaluation des élèves, puisque l’intelligence artificielle est capable de répondre à toute
question qu’on lui pose en produisant un texte structuré et pertinent. En effet, faut-il interdire
son utilisation alors même qu’on enseigne paradoxalement le numérique aux élèves par
ailleurs, ou faut-il au contraire l’intégrer pleinement aux apprentissages, et enseigner aux
élèves à l’utiliser à bon escient ? Selon certains chercheurs, ce serait une meilleure démarche
de s’adapter et de faire évoluer nos conceptions que de tenter de supprimer l’outil en se
privant de certaines modalités de travail au profit d’autres modalités, restreintes par
conséquent.
Peut-être vaudrait-il mieux faire d’un mal un bien et réfléchir en profondeur à la finalité de
nos pédagogies éducatives, entre stockage d’informations d’une part et raisonnements
critique et ouvert sur le monde et l’imagination d’autre part. Ainsi pourrions-nous, au travers
de cette révolution numérique, développer chez les élèves des qualités de collaboration
fructueuses.
Essai : Une bonne éducation peut-elle se passer d’« emmagasiner des connaissances » ?
1) Pour la survie
Aucune survie n’est possible sans connaissance. Faute de savoir nous nourrir, nous mourons.
Au départ, l’enfant est aidé par ses parents ou sa famille afin qu’il apprenne les gestes utiles
pour vivre, et quitter peu à peu la très grande vulnérabilité dans laquelle il vient au monde.
2) Pour la socialisation
En grandissant, l’enfant est normalement progressivement de moins en moins autocentré, et
il apprend à vivre avec les autres. Nous pouvons voir dans le film de François Truffaut L’Enfant
sauvage combien cet apprentissage est nécessaire, mais aussi qu’il ne va pas de soi. Le docteur
qui recueille cet enfant des forêts se questionne en effet sur les limites à apporter à cette
socialisation, qui constitue aussi une forme de violence pour lui.
II. Mais il ne s’agit pas d’« emmagasiner » les connaissances : il faut les utiliser
Suite à venir