Cours : Capteurs et Techniques de
Mesures
Programme :
Chapitre 1 : Traitement de signal
Chapitre 2 : Capteurs
Chapitre 3 : Chaine de mesure
Chapitre 4 : Analyse d’un mesurage
Chapitre 5 : Mesure directe et indirecte
Chapitre 6 : Erreurs de mesure
Chapitre 7 : Calcul d’incertitude
Chapitre 8 : Propagation de l’incertitude
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1.2 Signal et information
http://cache.media.eduscol.education.fr/file/Signal_et_information/42/2/RA16_C3_ST_signa_et_infol_N.D_581422.pdf
Le signal est une grandeur physique, dotée d’une unité et donc mesurable ; l’information est un
message. Pour qu’un signal soit porteur d’une information, il est nécessaire d’établir une
convention. Par exemple, une tension électrique en Volt peut représenter la présence ou
l’absence d’un objet. Le message « un objet est présent » est associé à une valeur de tension
spécifiée au préalable de façon conventionnelle. Pour qu’il y ait communication, trois éléments
sont indispensables un émetteur, qui délivre un signal porteur de l’information, un récepteur
qui reçoit le signal et décode l’information que ce signal contient, et une transmission du signal.
ÉMETTEUR TRANSMISSION RÉCEPTEUR
Toute grandeur physique peut devenir un signal dès lors que l’on associe à sa valeur un message.
La grandeur physique peut être l’amplitude ou la fréquence d’une onde électromagnétique
(lumière visible, infrarouge, radio...) ou d’une onde acoustique, une différence de potentiel
(tension électrique), une intensité d’un courant, une concentration, etc.
Dans le monde du vivant, par exemple, le taux de glucose dans le sang (glycémie) est un
signal qui envoie au cerveau une information associée à la faim. Dans la vie courante, un
signal sonore dans une cour d’école est associé à l’information « récréation terminée », une
sirène d’alarme domestique adresse une information d’intrusion etc.
Des récepteurs sensoriels et des capteurs transforment un signal chimique, lumineux ou
sonore en un signal électrique transmis au cerveau. Le cerveau est capable de décoder
l’information portée par ce signal électrique. Dans la vie quotidienne, de très nombreuses
informations sont échangées.
Exemples :
• sécurité maritime : les signaux transmettent des informations liées à la sécurité de la
navigation ou à des situations particulières de navires (non manœuvrant, panne machine,
maladie contagieuse à bord). Ces signaux sont émis par des phares, sémaphores, pavillons,
balises, sirènes, panneaux, feux, etc. ;
• sécurité routière et ferroviaire : les signaux transmettent des informations liées à la sécurité
de la circulation, comme les limitations de vitesse ou l’obligation d’arrêt (panneau stop, feux
tricolores, etc.) ;
Les usages d’alarme ou de détresse : les signaux transmettent des informations urgentes de
mise en danger d’usagers : alarme sonore de pré décrochage d’un avion en vol, alarme sonore
de non accrochage d’une ceinture de sécurité, etc. ;
• les usages en télécommunication : les signaux électriques ou électromagnétiques (ondes)
transmettent des informations liées aux données de son, d’image, de documents.
1.2.1 Les modes de transmission d’un signal
2
Toute grandeur physique peut supporter un signal et les modes de transmission sont propres à
leur nature. Ces modes de transmission sont donc très nombreux.
Les grandeurs électriques sont souvent utilisées comme signaux transportant les informations.
Les matériaux conducteurs sont alors utilisés (câbles, pistes en cuivre sur les cartes
électroniques).Les ondes électromagnétiques se propagent par variation locale des champs
électriques et magnétiques ; elles peuvent se propager avec ou sans support matériel, dans le
vide, l’atmosphère ou un milieu matériel ne perturbant pas la propagation (par exemple une
paroi en bois ou en brique).Dans le cas des ondes acoustiques, un milieu matériel est nécessaire
à la propagation du signal (air, eau, matériau solide).
Ci-contre : exemple de capteur de présence utilisant une onde électromagnétique, ici infra-
rouge.
1.2.2 La transmission par câbles conducteurs
Un câble est généralement constitué de fils de cuivre recouverts
par une gaine isolante. C’est le support le moins cher. Il existe
différents types de câbles : les câbles coaxiaux, les paires torsadées non blindées et les paires
torsadées blindées et les câbles électriques.
Exemple particulier : le courant porteur en ligne (CPL) (voir schéma ci-contre)
Le principe du « courant porteur en ligne » repose sur la superposition au courant électrique
alternatif de 50 Hz d’un signal à plus haute fréquence et de faible énergie. Ce deuxième signal
se propage sur l’installation électrique et peut être reçu et décodé par tout récepteur CPL de
même catégorie branché au même réseau électrique.
1.2.3 La transmission par fibre optique
Une fibre optique est un support de transmission qui permet d’acheminer des informations en
envoyant des signaux lumineux dans un conducteur central en verre ou en plastique. Les
signaux électriques en entrée sont convertis en signaux lumineux qui circulent dans le cœur de
la fibre en verre ou en plastique. Ce cœur est enveloppé d’une première gaine qui assure une
réflexion totale de l’onde permettant sa propagation dans la fibre. L’ensemble est enveloppé
dans une gaine plastique protectrice. En sortie, les signaux lumineux sont à nouveau convertis
en signaux électriques pour être exploitables.
1.2.4 La transmission par ondes acoustiques
3
Une onde est la propagation d’une perturbation produisant sur son passage une variation
réversible des propriétés physiques locales du milieu. Une onde transporte de l’énergie sans
transporter de matière. L’onde sonore est une onde dont la propagation nécessite un milieu
matériel. Le son résulte d’une vibration mécanique, provoquant une compression locale du
milieu matériel, qui se propage sous forme d’ondes longitudinales. Le déplacement de la
matière (par cette succession de compression-décompression) se fait localement et sur de petites
distances ; après le passage de l’onde sonore, le milieu est inchangé. Ces variations de pression
se déplacent avec une vitesse qui dépend des caractéristiques du milieu de propagation. Les
sons varient par leurs caractéristiques. Les sons simples tels que les sons purs contiennent
seulement une seule fréquence exprimée en Hertz (Hz), alors que les sons complexes tels que
la voix ou le bruit comportent plusieurs harmoniques (composants de fréquences). Les sons
produits par la voix humaine sont de fréquences ordinairement comprises entre 50 et 1000 Hz.
L’oreille humaine moyenne ne perçoit les sons que dans une plage de fréquences située, selon
l’âge et la culture, entre 20 Hz et 20 kHz.
On classe la fréquence des ondes acoustiques à partir de la sensibilité de l’oreille humaine. En
dessous de 16 Hz, il s’agit d’infrasons ; au-dessus de 20 kHz, il s’agit d’ultrasons. Le terme
dB (décibel) et l’échelle dB sont utilisés pour mesurer le niveau sonore. L’échelle des décibels
est une échelle logarithmique décimale qui transcrit un doublement de la puissance du son par
une augmentation de niveau de 3 dB.
1.2.5 La transmission par ondes électromagnétiques
Les ondes électromagnétiques correspondent à un rayonnement décrit par un champ électrique
et un champ magnétique perpendiculaires l’un par rapport à l’autre, oscillant à la même
fréquence dans deux plans orthogonaux entre eux et orthogonaux à la direction de propagation.
La propagation des ondes s’effectue à une vitesse qui dépend du milieu considéré. Dans le vide,
la vitesse de propagation est égale à 3.108 m.s-1. La lumière fait partie des ondes
électromagnétiques. Les appareils électroniques sans fil fonctionnent par réception et
transmission d’ondes électromagnétiques de longueurs d’onde différentes. Les ondes
électromagnétiques sont caractérisées par leurs fréquences mesurées en Hertz (Hz). La
fréquence est l’inverse de la période, exprimée en seconde. La classification des ondes
électromagnétiques se fait par ordre de fréquence croissante
4
Par exemple, les liaisons par téléphone portable, radar, satellites utilisent des micro-ondes. La
radio et la télévision numériques utilisent des ondes radio. Les télécommandes de la domotique
utilisent des ondes infrarouges. Les systèmes Wifi et Bluetooth utilisent des ondes radio.
La nature des signaux
Signal analogique
La représentation temporelle d’un signal analogique est la représentation la plus naturelle
possible. En effet, sur l’axe des abscisses (horizontal) figure la variable temps, tandis que
l’axe des ordonnées représente l’amplitude (ou puissance) du signal. Exemple de
représentation d’un signal électrique :
Pour un signal analogique, le signal est une fonction continue de la variable temps. La grandeur
analogique étudiée peut prendre une infinité de valeurs différentes. Dans certains cas,
l’information est portée par la valeur de la fréquence du signal.
Signal logique
Pour un signal logique, l’information est portée par l’état du signal, valeur basse ou valeur
haute que l’on traduit par 0 ou 1.
5
Deux évènements peuvent être associés à ce signal logique :
• le front montant, passage du signal de l’état bas (0) à l’état haut (1) ;
• le front descendant, passage du signal de l’état haut (1) à l’état bas (0).
La détection du changement d’état est un événement souvent utilisé dans la commande des
systèmes. Lorsqu’il y a un seul signal n’ayant que deux états possibles, état haut ou état bas, il
est qualifié de « bit ».
Signal numérique
Un signal numérique est une association de 0 et de 1, appelés bits. On dit qu’il est binaire. Si
l’on associe 8 états binaires, cela constitue un octet qui permet de coder une information. Cette
information numérique est exploitable au cours du temps par des moyens informatiques pour le
transport, le stockage et le traitement des données.
Exemple d’octet
Un signal numérique est beaucoup plus facile à reproduire qu’un signal analogique : la copie
numérique produit un clone parfait de l’original, ce qui se réalise aisément par l’outil
informatique.
Comment passer d’un signal analogique à un signal numérique ?
La transformation d’un signal analogique en signal numérique est appelée conversion
analogique numérique ou encore numérisation. Un signal analogique, pour être converti en
signal numérique, doit être numérisé par un convertisseur analogique numérique (CAN). La
numérisation consiste à prélever un certain nombre d’échantillons à une « fréquence
d’échantillonnage », puis à les coder sur un certain nombre de bits, « la quantification ».
Le processus de numérisation s’appelle «l’échantillonnage» : c’est la transformation du signal
en échantillons. La quantification affecte une valeur numérique à chaque échantillon prélevé.
La représentation temporelle d’un signal s’obtient avec un oscilloscope : elle donne l’évolution
de l’amplitude du signal en fonction du temps.
1. Acquisition d’un signal http://sti.ac-bordeaux.fr/techno/projets/FC12/4/tice_42.pdf
Acquérir un signal,c’est récupéré une information numérique ou analogique par un système :
scanner, capteur...
1-1Dispositifs d’acquisition d’information :
6
I.3. Traitement du signal (cours de Bettahar):
I.3.1. Définition :
L’expression « traitement de signal » revient au Professeur André BLANC-LAPRIERE.
Elle désigne l’ensemble de méthodes et de techniques qu’il faut mettre en œuvre chaque fois
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que l’on reçoit un message à travers une ligne de transmission qui n’est pas absolument parfaite.
On peut illustrer le processus dans les schémas suivant (Fig I.2) :
Système en évolution
Message
bruit Codage
Signal
bruit Canal de transmission
bruit Récepteur T. du Signal
Exploitation des données T. du Signal
Fig. I.2 : Processus du traitement du signal
Le système physique en évolution, un écoulement par exemple, émet un message qui doit
pouvoir être transmis. Ce message passe d’abord par une phase de CODAGE pour le faire
passer en SIGNAL. Ce dernier est acheminé dans le canal de transmission qui, de par son rôle,
le transmet au récepteur. Ce dernier décode le signal et fournit les données qui vont être
exploitées par la suite.
Au niveau du codage, du canal de transmission et aussi du récepteur, on constate le plus
souvent des perturbations qui tendent à détériorer le signal. C’est ce que l’on appelle le bruit
parasite. Plus on veut chercher la précision dans la mesure, plus les phénomènes secondaires
viennent perturber les mesures en les entachant d’erreurs.
Alors, le rôle du traitement de signal est d’aider à retrouver du mieux possible le signal
original malgré le bruit qui lui a été apporté, en définissant le signal comme vecteur de
l’information qui nous intéresse. Le bruit quant à lui, c’est le reste (sauf le signal).
La quantité de l’information du signal est liée à la finesse et à la qualité des appareils.
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Compte-tenu des perturbations que peuvent apporter les bruits pour affecter le signal, il a
donc fallu trouver des méthodes nouvelles permettant d’extraire (séparer) les bruits parasites
des mesures recherchées. Le plus souvent, ces bruits sont aléatoires, autrement dit difficiles
voire impossible à prédire.
La théorie qui permet de traiter le signal est fondée sur les fonctions aléatoires permettant
de définir des caractéristiques statistiques devant des grandeurs imprédictibles.
Bien souvent le mot SIGNAL comporte « SIGNAL + BRUIT ». Signal et bruit ne sont pas
des définitions intrinsèques, mais ils dépendent essentiellement d’un choix fait au niveau du
récepteur. C’est à ce niveau que doit se décider ce qui sera SIGNAL et ce qui sera BRUIT.
Cette décision de pouvoir reconnaître le signal du bruit revient à l’expérimentateur.
Le traitement du signal est aussi défini comme un ensemble de méthodes et de techniques
permettant l’extraction de l’information utile désirée qu’est le signal (le reste est le bruit).
I.3.2. Principe de base du traitement du signal :
La plupart des résultats de la théorie des fonctions aléatoires sont valables pour des signaux
déterministes (à énergie fournie). Ce qui est le cas des signaux fournis par les appareils de
mesures, à l’expérimentateur.
- Transformation de Fourier : C’est un outil essentiel dans le traitement du signal en le
décomposant en une série de sinusoïdes (et de cosinusoïdes) de fréquences différentes.
Lorsque l’on considère un signal quelconque, il est indispensable d’avoir à l’esprit les deux
représentations possibles de ce signal, suivantes, toutes les deux reliées par la transformation
de Fourier:
o Une représentation en fonction du temps, de type Y =F(t), dans laquelle la variable
indépendante est la durée t [s] qui s’écoule.
o Une deuxième représentation en fonction de la fréquence, de la forme Z = G(f), dans
laquelle la variable indépendante est la fréquence f [1/s].
Dans certains cas, on ne s’intéresse pas au signal X(t) mais à la densité de probabilité du
premier ordre de ce signal. Cette densité de probabilité est notée par p(X), (Fig I.3).
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P(x)
x
xi xj
(to) (to+T)
Fig. I.3 : Densité de probabilité du signal
L’aire hachurée dans la figure ci-dessus, renseigne sur la proportion de l’intervalle de temps
(t0 , t0 + T) durant lequel X(t) a eu des valeurs comprises entre X(t0) et X(t0 + T). Autrement
dit, on ne peut parler de probabilité que dans un intervalle. Il faut noter la nuance entre « densité
de probabilité et probabilité » même si elles sont liées.
On définit la probabilité dans un intervalle de temps par la relation:
X2
P [ X1 < X < X 2 ] = ∫ p( X )dX (I.1)
X1
La densité de probabilité caractérise certains processus aléatoires. Pour le processus
Gaussien par exemple, elle est de la forme (Fig I.4):
P(x)
Fig I.4 : Courbe Gaussienne (densité de probabilité)
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Elle s’exprime :
( X −m) 2
1 −
p( X ) = e σ2
(I.2)
2πσ
Où :
m désigne la valeur moyenne du signal X,
2
désigne la variance du signal ou puissance de signal.
On définit la valeur moyenne d’un signal de valeur instantanée X(t), comme suit:
T
1
mX = X (t ) = ∫ X (t )dt
T0 (I.3)
limT → ∞
On considère souvent en traitement du signal, des signaux centrés (à dispersion p(X)
Gaussienne). Le signal centré est défini par (Fig.I.5):
~
X (t ) = X (t ) − X (t ) (I.4)
X(t)
X(t)
s
X*(t)
X(t)
0 t* t
Fig.I.5: Evolution d’un signal dans le temps
- Puissance et énergie d’un signal: Le plus souvent, en traitement du signal, on s’intéresse
plutôt aux énergies (ou aux puissances) qu’aux amplitudes.
Puissance d’un signal :
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Soit X(t) le signal instantané considéré.
2
P (t ) = X (t ) (I.5)
Energie d’un signal X(t):
Si l’on parle d’énergie dans un intervalle de temps (t , t +dt):
e(t ) = P (t )dt = X (t ) dt
2
(I.6)
L’énergie totale est définie:
T T T
E = ∫ e(t ) = ∫ P (t ) dt =
2
0 0
∫ X (t )
0
dt (I.7)
Cette même énergie peut aussi s’écrire:
E =< X (t ) , X (t ) > (I.8)
- Norme d’un signal: Elle est définie comme la racine carrée de l’énergie totale E, on écrit:
X (t ) = E (I.9)
L’énergie totale E est une caractéristique du signal X(t) considéré. Elle peut être répartie:
2
Sur l’axe des temps : Dans ce cas, on parlera d’énergie instantanée X (t ) .
Sur l’axe des fréquences: Dans ce cas, on parlera de densité spectrale énergétique
S XX = X ( f )
2
Sxx qui exprime la densité spectrale énergétique, a une très grande importance. Dans le cas
d’un système vibratoire par exemple, Sxx nous permet de détecter le phénomène de résonance
lorsque l’énergie est concentrée dans une bande de fréquences très étroites.
- Comparaison de deux signaux: Soit X(t) et Y(t) les deux signaux en question. Pour les
comparer, on utilise le plus souvent le critère de l’erreur quadratique moyenne qui s’exprime:
ε 2 = X (t ) − Y (t )
2
(I.10)
Ou encore:
ε 2 = X (t ) + Y (t ) − 2 < X (t ) , Y (t ) >
2 2
(I.11)
12
2
Remarque: La quantité < X(t) , Y(t) > équivaut à une énergie totale et plus est petit, plus
X(t) et Y(t) sont proche l’un de l’autre.
- Corrélation dans le traitement du signal: Soit le signal X(t) que l’on désire comparer à lui
même dans l’intervalle de temps ; l’erreur quadratique moyenne s’écrit:
ε 2 = X (t ) − X (t − τ )
2
= X (t ) + X (t − τ ) − 2 < X (t ) , X (t − τ ) >
2 2
(I.12)
Si le signal est stationnaire, on peut écrire:
X (t ) = X (t − τ )
2 2
Ce qui entraîne:
X (t ) + X (t − τ ) = 2 X (t ) = 2 E ,
2 2
alors, l’erreur quadratique moyenne devient:
ε 2 = 2 E − 2 < X (t ) , X (t − τ ) > ,
T
et en posant < X (t ) , X (t − τ ) >= ∫ X (t ) X (t − τ )dt ,
0
il vient:
ε 2 = 2 E − 2 ∫ X (t ). X (t − τ )dt
On définit donc la fonction de corrélation comme suit:
1T
C XX (τ ) = lim ∫ X (t ).X (t − τ )dt (I.13)
T →∞ T 0
Remarque: En pratique, T est toujours limité et cette valeur de C XX (τ ) lorsque T → ∞ , n’est
qu’une estimation de la fonction de corrélation.
Classification des signaux
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Figure 1 – Différents types de signaux
Signal analogique
Un signal est dit analogique si l’amplitude de la grandeur physique le représentant peut
prendre une infinité de valeurs dans un intervalle donnée.
- Signal continu : C’est un signal qui varie ’lentement’ dans le temps : température, d´débit,
niveau.
- Forme : C’est la forme de ce signal qui est important : pression cardiaque, chromatographie,
impact.
- Fréquentiel : C’est le spectre fréquentiel qui transporte l’information d´désirée : analyse
vocale, sonar, spectrographie.
Signal numérique
Un signal est numérique si l’amplitude de la grandeur physique le représentant ne peut
prendre qu’un nombre fini de valeurs. En général ce nombre fini de valeurs est une puissance
de 2.
- Tout ou rien (TOR) : Il informe sur un l’´état bivalent d’un système. Exemple : une vanne
ouverte ou fermée.
- Train d’impulsion : Chaque impulsion est l’image d’un changement d’´état. Exemple : un
codeur
Incrémental donne un nombre fini et connu d’impulsion par tour.
- Echantillonnage : C’est l’image numérique d’un signal analogique. Exemple : température,
débit, niveau.3
Chapitre 02 Capteur
Un capteur est un dispositif transformant une grandeur physique (température, pression,
position, concentration, etc.) en un signal (souvent électrique) qui renseigne sur cette grandeur.
Par exemple, la pression exercée par de l'air sur un manomètre à aiguille positionne l'aiguille
sur la graduation correspondant à la mesure de cette pression.
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Principes des capteurs
Avant de donner la définition d'un capteur, il est nécessaire de connaître quelques définitions
de métrologie.
Tout d’abord, il faut savoir que mesurer une grandeur physique c’est attribuer une valeur
quantitative en prenant pour référence une grandeur de même nature appelée unité. Ensuite
d'autres définitions doivent être connues comme :
• Le mesurande : c’est l’objet de la mesure ou plus simplement la grandeur à mesurer.
• Le mesurage : c’est l’ensemble des opérations pour déterminer la valeur du
mesurande.
• La mesure c’est le résultat du mesurage. Autrement dit c’est la valeur du mesurande.
Ces définitions permettent de donner une définition claire d'un capteur. En effet un capteur est
dispositif dont les caractéristiques physiques sont sensibles à un mesurande. Lorsque celui-ci
est soumis à ce mesurande il fournit une réponse sous la forme d'une grandeur physique
exploitable qui est en général de nature électrique.
Le schéma suivant synthétise bien ce qu'est un capteur :
Schéma d'un capteur
Une relation mathématique tirée des lois physiques entre la grandeur d'entrée et la grandeur de
sortie doit exister. Cette relation entre le mesurande m et la sortie s ( s = f(m) ) s’appelle courbe
d'étalonnage du capteur. Le capteur est dit linéaire si la courbe d'étalonnage est une droite ou
sinon le capteur est dit non linéaire.
Classification des capteurs
On peut classer les capteurs de plusieurs manières :
• Par le mesurande qu’il traduit (capteur de position, de température, de pression, etc )
• Par son rôle dans le processus industriel (contrôle de produit finis, de sécurité, etc )
• Par le signal qu’il fournit en sortie qui peut être numérique, analogique, logique ou
digital.
• Par leur principe de traduction du mesurande (capteur résistif, piézoélectrique, etc )
• Par leur principe de fonctionnement : capteur Actif ou Passif
Toutes ces classifications permettent d’avoir une vue d'ensemble des capteurs et bien sur
aucune des méthodes de classification n'est meilleure que l'autre car toutes présentent des
avantages et des inconvénients. Dans la suite de notre cours, nous avons décidé de classer les
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différents capteurs par le mesurande qu’il traduit. Nous aurions très bien pu faire d'une autre
manière mais celle-ci nous paraissait être la plus avantageuse pour nous. Bien que nous ayons
décidé de classer les capteurs par mesurande, il est important de connaître ce qu'est un capteur
actif ou passif ainsi que d’avoir des notions de métrologie.
Les capteurs actifs
Ce capteur fonctionne comme un générateur, dès qu’il est soumis à l'action d'un mesurande
celui-ci transforme celle-ci en une grandeur directement exploitable à savoir en énergie
électrique.
Le tableau suivant donne les principes physiques les plus utilisés en fonction d'un mesurande :
Énergie propre du Grandeur de
Mesurande Principe physique
mesurande sortie
Effet thermoélectrique Tension
Température Énergie thermique
Effet pyroélectrique Charge
Effet photoémissif Courant
Flux
Énergie électromagnétique Effet photovoltaïque Tension
lumineux
Effet photoélectrique Tension
Force
Pression Énergie mécanique Effet piézoélectrique Charge
Accélération
Effet d'induction
Vitesse Énergie mécanique Tension
électromagnétique
Position Énergie mécanique Effet Hall Tension
Les capteurs passifs
Un capteur passif est considéré comme une impédance dont l'un des paramètres est sensible au
mesurande. Cette impédance doit ensuite être intégrée dans un circuit pour pouvoir retrouver
une grandeur électrique en sortie. Le montage qui permet ceci est appelé conditionneur. Il existe
plusieurs sortes de conditionneur comme le montage potentiométrique, le pont de Wheatstone,
les circuits oscillants ou les amplificateurs opérationnels.
Le tableau suivant donne différents capteurs passifs :
Caractéristiques électriques
Mesurande Types de matériaux utilisés
sensibles
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Température
Résistivité Métaux : platine, nickel, cuivre
Très basse
Constante diélectrique Verres
température
Flux lumineux Résistivité Semi-conducteur
Alliages de nickel, silicium
Résistivité
dopé
Déformation
Perméabilité magnétique
Alliages ferromagnétiques
Matériaux magnéto-résistants :
Position Résistivité
bismuth, antimoine d'indium
Résistivité Chlorure de lithium
Humidité
Constante diélectrique Alumine, polymères
Niveau Constante diélectrique Liquides isolants
Les capteurs composites
Un capteur composite est un capteur constitué d'un corps d'épreuve et d'un capteur
actif ou passif. Le corps d'épreuve, quant à lui, est un capteur qui, soumis au mesurande,
donne une grandeur physique non électrique appelée mesurande secondaire qui, elle, va être
traduite en une grandeur électrique par un capteur.
Le schéma d'un capteur composite est le suivant :
Schéma d'un capteur composite
Un exemple de capteur composite :
• la mesure d'une force à partir d'un capteur de déplacement. Dans ce cas le corps
d'épreuve est un ressort qui traduit la force (mesurande primaire) en élongation
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(mesurande secondaire) ensuite un capteur de déplacement traduira cette élongation en
signal électrique.
• Un autre exemple peut être la mesure d'une accélération à partir d'un capteur de force.
Le corps d'épreuve est une masse sismique qui traduit l'accélération (mesurande
primaire) en force (mesurande secondaire). Celui-ci est ensuite transformé en signal
électrique grâce à un capteur de force.
Les capteurs intégrés
Un capteur intégré est un capteur qui utilise la microélectronique. Ce capteur est constitué
d'une plaque en silicium dans lequel on a fixé le capteur, le corps d'épreuve si besoin et
d'autres composants électroniques qui peuvent servir à linéariser, amplifier, convertir le
courant en tension, etc.
Ce type de capteur est très utile vu qu’il fournit un signal linéaire avec une grande sensibilité,
une miniaturisation et un coût faible.
Capteur et transmetteur en situation
Le Transmetteur
Le rôle du transmetteur, c’est un dispositif qui converti le signal de sortie du capteur en un
signal de mesure standard. Il fait le lien entre le capteur et le système de contrôle et
commande .Le couple capteur + transmetteur réalise la relation linaire entre la grandeur
mesurée et son signal de sortie
Le convertisseur : Conversion courant-tension Conversion analogique/numérique
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