Université Québec
Université Québec
PAR
CATHERINE AUDY-DUBÉ
JANVIER 2018
Université du Québec à Trois-Rivières
Service de la bibliothèque
Avertissement
violents sont évalués grâce à une mesure auto-rapportée auprès de 563 hommes
incarcérés en pénitencier fédéral. Pour évaluer le TDAH auprès des détenus, le Conners'
Adult ADHD rating scale (CAARS) est utilisé. Par ailleurs, pour les aspects
d'impulsivité, le Barratt Impulsiveness Scale version II (BIS) est utilisé. Cette échelle
derniers troubles sont évalués à l'aide du SCID-II; ils sont associés aux comportements
est vérifiée à l'aide d'une régression logistique. Cette méthode permet de contrôler les
violent. Plus précisément, il est question de vérifier s'il existe une contribution
hétéro-agressifs. Les analyses ont permis d'identifier une tendance du TDAH à prédire
duquel les analyses sont orientées vers l'analyse des profils de sous-groupes de
l' échantillon permettrait de poser un éclairage nouveau sur les processus sous-jacents
Sommaire ................ ....... ........ ... ........... ..... ... ................. ...... ....... ........................... ........... iii
Liste des tableaux ...... ..... .... .... ... ...... .......... ... ... ... ....... .... ............................ ..... ................. vii
Remerciements ... .... ... ....... ... ... ........ ............... ....... .... ......... ..... .... .. .. .............. .. ..... ...... ... .. viii
Introduction ....... ...... ...... ................. ...... ..... ....... ............. .......... .. .... ........ ............................. 1
Contexte théorique ........ .. ... .. ... .... ....... .. .... ......................... .................... ....... ......... ...... ...... . 4
TDAH ....... .... ... ....... ...... ....... .......... .... ........ ................ .. ......................... ........... ....... ..... 5
Étiologie du TDAH ... ............... ....... ........ ........... ... ... ...... .......................... ............ 8
TDAH auprès d'une populationjudiciarisée ............. ..... ....... ...... .................. ..... .9
Définition de l' impulsivité selon Barratt et ses collaborateurs .......... .... .......... .. 13
Mesure de l'impulsivité dans la PCL-R .... ...... .... ...... .... ....... ......... .. ....... .... ..... ... 14
Approche de Webster et de ses collaborateurs ........ .. ......... ....... ..... ......... .. ...... .. 16
Troubles de la personnalité associés aux comportements violents .......... ... ...... ...... .. 22
Trouble des conduites avant l'âge adulte .. .... .... ....... ... ......... .. ........... ...... ........... 22
Trouble de la personnalité antisociale à l'âge adulte ........... .... .... ..... ................. 27
TDAH et comportement violent ..... ...... ......... ...................... ..... ............. ... ...... ....... ... 30
Méthode ...... .... .... ......... ... ...... ................... ....... .................. ...... ........ ..... ..... .... .. .................. 34
Participants ... ..... .. ...... ..... .... ...... ..... .......... ... ................ .. ... .... .... ........ ........... ... .... ... ..... 35
Procédure d'évaluation .... ...... ...... ..... ...... ......... .......... ................. ..... ......................... 36
VI
Instruments .... ......... .... ...... .. ........ ........... ............. ........ ..... ........ ............. ..... ... ... .... ...... 36
La Barratt Impulsivity Scale version II (BIS -II) .. ..... ........ ... ... .... ........ .... ........... 37
Le Connors' Adult ADHD Rating Scales (CAARS) ...... ...... ... ... ....................... 38
MacArthur Community Violence Instrument (MacCVI) ...... .... .... ..... ........ ...... . 38
Analyses statistiques .... ... ..... ............... ...... .................................... ....... ...... .... .... ... .... 40
Résultats ..... ...... ............................ ..... .. ......... .... ...... ......... ......... ... .... ...... ..... ...... ... ..... ..... ...42
Matrice d' intercorrélations .... ............. ... ...... ..... .......... ..... ....... ...... .... ....... ..... ......... .... 44
' .
R egresslOns ··
1ogistiques po 1ytomiques
. ..... .... .... ......... ...... ...... ........ ......... ...... ...... ...... .45
Comportements agressifs non sévères ..... ........ ........... .... ...... ........ ........ ........... .. 45
Comportements agressifs sévères .... ...... .......... ........... .... .. ........... ........ .... ... ...... . 46
Discussion ........................................................ ........... .. ..... ..... ...... ... .......... .... ................. . 50
Forces et limites de l'étude .... ... ..... ..... ..... .................. .. ...... ...................... .... ........... .. 57
Perspectives futures ..... ........ ......... .... ... .. ..... ...... ....... .................................. ... .......... ... 59
Conclusion ...... .... ....... ... ......... .. ...... ....... .... ..... ..... ..... .... .... ... ............... .............. ......... .... .... 62
Références ................. .......... .......... ........ ..... ....... ............ ..... ....... ....... .......... .......... ......... ... 65
Liste des tableaux
Tableau
1 Tableau d'intercorrélations (coefficients Phi) entre les variables ..... ...... .............. 44
du Québec à Trois-Rivières, pour son appui dans la réalisation de cet essai doctoral.
Ceux-ci s' adressent également aux professeurs qui ont accepté de joindre le jury
d' évaluation de cet essai. L ' auteur souhaite également ajouter que ce travail de
psychologie clinique; les apprentissages faits, tant d' un point de vue professionnel que
personnel, sont significatifs. En terminant, l' auteur tient aussi à remercier sa mère pour
chercheurs s' intéressaient presqu' exclusivement au TDAH chez l' enfant. Maintenant, le
TDAH est connu comme un trouble du développement persistant sur toute la durée de
symptomatologie, de l' enfance jusqu' à l' âge adulte. Or, le cours du développement du
certains diagnostics tels que les troubles anxieux, les troubles dépressifs, le trouble de la
Association (AP A, 2015). Cela laisse place à des distinctions quant à certains groupes de
environnementaux, la trajectoire de vie des individus atteint d'un TDAH sera nettement
fréquente chez des individus présentant un TDAH, surtout lorsque le trouble comprend
Dans le cadre de cette recherche, l' intérêt est porté vers l' implication du TDAH
dans le lien qui existe entre la présence d' impulsivité depuis l'enfance chez des hommes
violents, il est nécessaire de s' intéresser aux troubles fréquemment associés à la fois à la
violence et à l' impulsivité, notamment le trouble des conduites avant l'âge adulte et le
trouble de la personnalité antisociale chez l' adulte (Cumyn, French, & Hechtman, 2009;
Loeber, 1990; Lynam, Miller, Vachon, Loeber, & Stouthamer-Loeber, 2009; Mathieu &
Côté, 2009; Moeller, Barratt, Dougherty, Schmiz, & Swann, 2001; Sobanski et al. ,
2007).
Contexte théorique
Ce chapitre présente les perspectives théoriques et empiriques relatives au TDAH, à
l' impulsivité ainsi qu' aux troubles souvent associés à la fois au TDAH et aux
antisociale.
TDAH
Le TDAH est défini dans le Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux
habituellement chez des sujets d' un niveau de développement similaire » (APA, 2015 , p.
l'impulsivité ou des deux, ce qui, dans ce dernier cas, correspond au type mixte du
TDAH. La plupart (70%) des personnes atteintes présentent le type mixte avec le trio
diagnostiqué dans la première enfance ou au début de l' âge scolaire. Actuellement, il n'y
a pas de consensus quant à l' aspect neurologique du trouble. Les auteurs s' entendent
Chez les enfants québécois d'âge scolaire, la prévalence du TDAH se situe entre 3% et
5% (Guay, Lageix, & Parent, 2010). Le sous-type hyperactif est neuf fois plus fréquent
chez les garçons que chez les filles. Le trouble persiste à l'adolescence; il est observé
Les déficits attentionnels des jeunes manifestant un TDAH sont décrits par Barkley
dernières décennies, il y a eu plusieurs études portant sur les performances à divers types
par une difficulté à inhiber la première réponse ou la réaction, afin de fournir un moment
pour réfléchir à une meilleure action ou à une réponse adéquate. L' inhibition sous-tend à
la fois la capacité à contrôler ses impulsions, une propension à faire preuve d'attitudes
prosociales et conciliantes envers les autres, ainsi qu'à la capacité à respecter les normes
sociales, à planifier et à organiser (Barkley, 1997a; Schachar, Mota, Logan, Tannock, &
Klim, 2000). Enfin, Barkley soutient que le TDAH résulte d'une immaturité dans les
de sept ans manifesterait des comportements plus appropriés chez un enfant de quatre
ans. Ce retard diminue avec la maturation du cerveau, mais une immaturité persisterait
Le TDAH chez l'adulte est de plus en plus étudié, mais il demeure difficile à
généralement observés chez l'enfant de 6 à 12 ans (APA, 2015; Guay et al., 2010). Il
s'agit toutefois d'un trouble développemental chronique, pour lequel 50% à 70% des
ne sont toutefois pas toujours efficaces (Wender et al., 2001). Les symptômes d'agitation
du TDAH chez l'adulte, entraînent une souffrance psychologique importante; elles ont
adultes. En effet, les adultes atteint du trouble ont généralement un plus faible niveau
professionnel (fréquence élevée de mises à pied ou départs soudains), des difficultés sur
le plan conjugal (taux de divorce plus élevé) et sont plus à risque d' être impliqués dans
gestion et l' autorégulation des actions (difficultés à gérer et modifier les actions pour
présentant un TDAH.
l' exploration des origines du trouble permet de mettre en lumière une autre
Étiologie du TDAH
Bien que son origine soit multifactorielle et que son étiologie ne soit pas déterminée
avec certitude, le TDAH est l'un des troubles les plus reconnus susceptibles d'avoir une
notamment des études sur les jumeaux, permettent de conclure que la composante
9
le plus important du TDAH (Smith, Barkley, & Shapiro, 2006; Lecomte & Poissant,
2006). Conséquemment, les résultats des études sur les jumeaux indiquent que les
les autres facteurs, incluant l' environnement, ne contribueraient qu' à seulement 24,2%
dans le TDAH est une caractéristique spécifique et apporte une distinction par rapport
aux autres troubles psychiatriques inclus dans les analyses. En effet, selon Lecomte et
personnalité antisociale, les troubles bipolaires, les troubles anxieux, le trouble des
Usher, Stewart, Wilton et Malek ont réalisé, en 2010, une étude sur le TDAH auprès
de dresser un profil des délinquants souffrant de TDAH. Cette étude menée auprès de
497 détenus a permis d'établir que 16,5% d'entre eux obtiennent un score élevé à la
fortement corrélé avec les seuils cliniques du diagnostic du trouble. Une proportion de
25% des détenus obtient un score modéré à l'ASRS. Même avec ce score modéré, ces
hommes sont 1,8 fois plus à risque d'être confrontés à des placements en isolement et à
actes violents ou préjudiciables) que les détenus présentant un score faible ou nul à
l'ASRS (Usher et al. , 2010). Les résultats obtenus dans l'étude de Usher et ses
ces détenus. Les délinquants étaient réincarcérés plus souvent et dans un délai plus court
que ceux qui ne manifestaient pas le trouble. Le TDAH chez les hommes incarcérés
génère donc des défis sur le plan de la gestion des comportements impulsifs et agressifs.
(2015) indiquent, suite à une évaluation du TDAH par entrevue, le même taux de
prévalence (25%), chez un échantillon d'adultes incarcérés. Ce taux est dix fois
supérieur à celui retrouvé au sein de la population générale. Cet écart est encore plus
ailleurs, Young et ses collaborateurs précisent que les études utilisant un diagnostic
De plus, les comorbidités sont fréquentes chez les détenus ayant un TDAH. En
effet, Young et ses collaborateurs (2015) avancent que les détenus atteint du trouble sont
Pour certains individus, le comportement antisocial commence tôt dans la vie et,
pour une partie d ' entre eux, il va se poursuivre jusqu' à l' âge adulte. L'impulsivité
pourrait constituer une caractéristique des adolescents qui manifestent des conduites
générale québécoise, démontrent que ce ne sont pas tous les adolescents qui
maintiennent des comportements antisociaux à l' âge adulte. Dans leur échantillon
d' adolescents non judiciarisés, 2,4% ont été condamnés une fois adulte pour une
infraction violente (viol, voie de fait, homicide, vol à main armée) par rapport à 34,9%
des adolescents judiciarisés. En effet, selon l' intensité (sporadique, explosive, persistante
(Fréchette & Le Blanc, 1979). De tels résultats permettent de penser qu'il existe
différents portraits des individus qui commettent des actes de violence et ce, à partir de
12
l' enfance et de l'adolescence. Toutefois, il ne s' agit pas de tirer des conclusions
Dès lors, pmsque ce ne sont pas tous les adolescents qui maintiennent des
évoquées par Fréchette et Le Blanc (1979)? Pour répondre à cette question, il est
comportements délinquants (Carroll et al. , 2006; Murray & Farrington, 2010; Romero,
Luengo, & Sobral, 2001). De plus, même si l' impulsivité n' est pas en soi un trouble
mental, elle est largement reconnue dans la littérature scientifique comme un facteur lié
aux comportements violents (Dassylva, 2012). L'impulsivité est perçue par plusieurs
auteurs comme un trait stable chez l' individu et peut être observée quel que soit son
diagnostic (Barratt, 1994; Barratt & Slaughter, 1998; Hare, 1991; 2003 ; Moeller et al. ,
2001 ; Webster & Jackson, 1997; Whiteside & Lynam, 2001). Aussi, l' impulsivité, en
•
13
interaction avec les troubles mentaux, peut permettre de distinguer des sous-groupes
particuliers d' individus qui posent, notamment, des gestes violents. Bien qu' il n' existe
pas de définition uniforme de l' impulsivité, plusieurs auteurs en ont identifié des
facteurs pour la définir (Barratt, 1994; Barratt & Slaughter, 1998; Rare, 1991 ; Moeller et
al. , 2001 ; Webster & Jackson, 1997; Whiteside & Lynam, 2001).
La définition que fait Barratt de l' impulsivité est actuellement la plus reconnue dans
Moeller et al., 2001) est la mesure de référence. Elle est définie comme une
conditionnements en bas âge, entraînant, suite à des stimuli internes ou externes, des
actions rapides et non planifiées, sans considération quant aux conséquences négatives.
Selon Barratt (1994), l' impulsivité n' est pas reliée aux émotions en général. L' anxiété, la
Celles-ci lui ont permis de diviser l' impulsivité en trois dimensions: l' impulsivité
motrice (agir sans penser), l' impulsivité cognitive (prendre des décisions rapides) et
l' impulsivité liée à l' absence de planification (une absence de considération pour le
futur). L'aspect cognitif de l' impulsivité est distribué dans toute l' échelle et ne constitue
14
pas un facteur en soi (Barratt, 1994). Ce dernier aspect est associé à des troubles de la
agressions et les délits violents (Stanford et al. , 2009). Par contre, selon les résultats de
l' étude MacArthur (Monahan et al. , 2001), effectuée auprès de patients souffrant de
troubles mentaux, la dimension de l' impulsivité motrice de la BIS-II s' est avérée liée
Dans le même sens, Patton, Stanford et Barratt (1995) soutiennent que les processus
cognitifs sont à la base de l'impulsivité en général. Il s' agirait d' un problème de contrôle
cognitif impliquant certaines des fonctions exécutives qui sont affectées dans le
TDAH. C'est le cas de l' absence de réflexion (incapacité d' envisager les conséquences
immédiate et le manque de persévérance (l ' incapacité de persister dans une tâche malgré
l' ennui).
l' impulsivité au sens propre dans l' item 14 : la tendance à agir sur un coup de tête. Cet
item s' illustre par l'individu qui agit sur l' impulsion du moment, sans considération
quant à ses engagements, quant aux conséquences de ses gestes ou quant au futur en
15
général. La recherche d' excitation et la faible maitrise de soi (tendance à être prompt,
explosif) sont deux items également inclus dans la PCL-R mais qui se distinguent de
l' impulsivité à proprement dit, selon Rare (2003). Des analyses de régressions
logistiques ont permis de démontrer que la tendance à agir sur un coup de tête et la faible
patients atteints de troubles mentaux. Ces contributions directes vont même au-delà des
soi. Selon Agnew, la faible maitrise de soi se caractérise par une préférence pour les
auteur s' éloigne de la perspective de Rare (2003) quant à la faible maitrise de soi et à
l' impulsivité au sens propre, mais permet d'identifier d' autres éléments liés à
l' impulsivité.
L' aspect déficitaire des processus d'inhibition est commun à la plupart des théories
sur l' impulsivité. La théorie de Gottfredson et Rirschi (1990) ne fait pas exception. Ces
auteurs font aussi un lien avec la faible maitrise de soi et les problèmes de
16
fait, pour ces auteurs, des niveaux élevés de désinhibition cognitive, de désinhibition
maitrise de soi. Cette dernière serait liée aux comportements antisociaux (Gottfredson &
l'acte criminel comme procurant une gratification immédiate, une satisfaction simple des
l' inconfort à la victime. Ils décrivent la personne impulsive comme une personne qui
présente un faible contrôle de soi et qui ne considère ou n'anticipe pas les conséquences
de ses gestes. Enfin, la propension des individus à commettre des actes criminels est
La définition que fait Wishnie (1977) de l'impulsivité est à la base des travaux de
des comportements d'impulsivité: (1) la faible estime de soi, (2) l' incapacité d'investir
« si mon père avait été plus présent dans ma vie, alors je ne serais pas devenu ainsi »
(anxiété, tristesse, rage, humiliation) par l'engagement dans des activités distrayantes et
excitantes souvent non planifiées et en conflit avec l'environnement, (8) le déni des
sentiments et des besoins d'autrui, (9) l'absence de continuité dans les patterns
vision clivée d'autrui (tout ou rien) comme protection contre l'autocritique (validant la
position de la personne qu'il est impossible de changer, qu'il n'y a aucun espoir), (11)
résultats) ainsi que (14) l'attente et la revendication d'obtenir la satisfaction des besoins
personnes dites impulsives s'investissent peu dans la poursuite de buts à long terme,
mais font davantage le choix de résultats immédiats. Elles ont également une perception
18
du temps différente des personnes non impulsives. Elles réagissent aussi différemment
Wishnie (1977) en sept caractéristiques: (1) un important doute de soi, (2) une
contre la faible estime de soi et contre un sentiment de vide, (4) une difficulté à lier les
évènements continus, (5) des affects dépressifs, (6) une croyance de ne pas pouvoir
récidive des comportements violents (Douglas, Hart, Webster, & Belfrage, 2013). Les
auteurs considèrent qu'il existe une grande variabilité des types de comportements
impulsifs chez un individu et entre les individus; ils suggèrent que l'impulsivité fait
référence à une large étendue de comportements et aux facteurs qui les sous-tendent.
seraient associées, notamment l'abus ou la dépendance aux SPA, la colère explosive, les
personne, son idiosyncrasie et son environnement sont donc des facteurs à considérer.
d'organisation des hommes incarcérés pour cause de comportements violents. Pour ces
auteurs, l' impulsivité se comprend sous l' angle d' une recherche de gratification
immédiate, d'une faible tolérance aux frustrations, de l'hostilité, de l' agressivité, des
facteurs sont considérés par ces auteurs comme sous-jacents aux comportements
ses collaborateurs (2001) ajoutent qu' en considérant l' impulsivité comme une
référence que celle de Webster et de ses collaborateurs, où l'intérêt est porté sur la
combinaison des facteurs liés aux comportements violents et non pas sur des variables
de façon isolée. Cela dit, ces auteurs perçoivent l' impulsivité comme un comportement
distinguer les comportements des traits de personnalité qui les sous-tendent puisque,
ont toutefois identifié quatre facteurs associés aux comportements impulsifs : l'absence
20
soutiennent que :
Suite à leurs analyses, les auteurs suggèrent que l' absence de préméditation et la
& Lynam, 2001). Ces résultats sont corroborés par plusieurs autres études (Derefinko,
DeWall, Metze, Walsh, & Lynam, 2011; Lynam & Miller, 2004).
Les observations de Whiteside et Lynam (2001) ont fait l'objet d' une étude par
Miller, Flory, Lynam et Leukefel (2003). Ces derniers suggèrent que le modèle des
préméditation est le plus consistant des quatre traits, dans la prédiction des
entre ces quatre facteurs de l' impulsivité et le TDAH. Les résultats révèlent que les
manque de préméditation qu' aux trois autres facteurs . De plus, le facteur « urgence »
comportement hétéro-agressif. Or, selon les résultats de l' étude de Milller et ses
collaborateurs, ce trait n'est pas associé à d' autres problèmes externalisés. Une des
qu' il n' y a pas de consensus parmi les experts quant à une définition précise (Dassylva,
2012; Lynam & Miller, 2004). Toutefois, les différentes perspectives apportent des
sa recenslOn des écrits, Dassylva avance que la compréhension des liens entre
l'impulsivité et les comportements violents est plus complexe que ce qui est
actuellement observé dans la recherche, entre autres parce que les facettes de
l' impulsivité peuvent être différemment interprétées selon les traits de la personnalité de
l' individu.
tendance à agir sur un coup de tête, un manque de considération quant aux conséquences
futures de ses gestes et une faible maitrise de soi. Ces caractéristiques sont liées aux
comportements violents. Elles sont aussi observées dans le TDAH ainsi que dans les
antisociale.
L' impulsivité est une caractéristique commune à certains troubles mentaux et, plus
comportements violents. C'est effectivement le cas du trouble des conduites avant l'âge
adulte et du trouble de la personnalité antisociale à l' âge adulte (Curnyn et al., 2009;
Klein et al. , 2012; Le Corff & Toupin, 2014; Lundstrom et al. , 2014; Mannuzza, Klein,
lien avec le TDAH est bien établi dans la littérature scientifique (Barkley, 1997a;
Biederrnan, Mick, Faraone, & Burback, 2001). Le trouble des conduites est un trouble
habituellement diagnostiqué durant l'enfance (AP A, 2015). Il se caractérise par une série
de conduites adoptées par l' enfant ou l' adolescent, de façon constante et répétitive, dans
lesquelles il n' y a considération ni d' autrui ni des règles sociales correspondant à son
âge. Quatre catégories principales existent pour classer les comportements du trouble
23
des conduites. La première catégorie inclut les conduites agressives au cours desquelles
des personnes ou des animaux sont blessés ou menacés dans leur intégrité physique. La
deuxième catégorie comprend les comportements qui visent à briser des biens matériels
sans agression physique. Les fraudes et les vols constituent la troisième catégorie. La
dernière et quatrième catégorie est constituée de la violation grave des règles établies
(APA, 2015).
Les enfants ou les adolescents ayant un trouble des conduites peuvent être enclins à
réagir fortement et agressivement envers les autres ou encore à déclencher les hostilités.
Les comportements agressifs présents dans le trouble des conduites peuvent aller de
l'intimidation, de menaces avec une arme, susceptible de blesser quelqu'un, jusqu' à des
contraintes de rapports sexuels, de viol ou encore, dans de plus rares cas, jusqu' à
Des sous-types ont été identifiés dans la dernière version du DSM selon des critères
de sévérité (léger, moyen, grave) et selon le niveau d' émotions prosociales manifestées
par le jeune. Les critères pour cette dernière spécification sont: absence de remords ou
trouble a influencé les sous-types inclus dans le DSM-5. Les garçons présentant le sous-
type qualifié début pendant l 'enfance sont souvent agressifs physiquement. De plus, ils
petite enfance. Les problèmes sont généralement susceptibles de persister dans le temps,
davantage que le sous-type qualifié début pendant l 'adolescence (APA, 2015). Dans leur
étude menée en 2009, Mathieu et Côté soulignent déjà l' importance de distinguer deux
types: les débutants précoces (présence d' un diagnostic du trouble des conduites avant
l' âge de 15 ans) et les débutants tardifs (présence d'un diagnostic du trouble des
conduites après 15 ans). Les résultats de leur étude révèlent que les débutants précoces
commettent plus de délits violents graves, sont plus impulsifs et ont davantage de
problèmes d'utilisation de SPA. D' autres études abondent en ce sens : plus tôt les
personnalité antisociale et aux comportements violents à l' âge adulte (Klein et al., 2012;
Loeber, Farrington, Stouthamer-Loeber, & White, 2008; Loeber et al., 2005; Lynam et
al. , 2009).
Le Corff et Toupin (2014) se sont aussi intéressés à la perspective future des jeunes
ayant un trouble des conduites. Plus spécifiquement, à l' aide d' une régression logistique,
ils ont vérifié quels symptômes, entre les comportements antisociaux caractérisés par de
l' agressivité et des comportements antisociaux non agressifs, présents dans le trouble
antisociale, trois années plus tard. L' échantillon à l' étude était constitué d' adolescents en
centres jeunesse présentant tous un trouble des conduites. Leurs résultats ont démontré
trouble de la personnalité antisociale à l' âge adulte. Toutefois, les comportements non
agressifs observés dans le trouble des conduites ne seraient pas associés à la persistance
Farrington et Hawkins (1991) soutiennent que les adultes ayant commis des actes
influencés par des facteurs génétiques, sont liés à différents traits de la personnalité, sont
Eley, Lichtenstein, & Moffitt, 2003; Miller, Flory, Lynam, & Leukefel, 2003; Moffitt,
1993; Moffitt & Caspi, 2001 ; Skeem, Miller, Mulvey, Tiemann, & Monahan, 2005).
Ainsi, il est essentiel d' aborder la question des comportements violents sous l'angle d' un
mode d' organisation spécifique, le TDAH pouvant y jouer un rôle particulier. En termes
Par conséquent, selon Lecomte et Poissant (2006), le trouble des conduites serait le
conduites expliquerait d' ailleurs 12,9% de la variance du TDAH (Lecomte & Poissant,
2006). D ' autres auteurs estiment que 58% des enfants avec un trouble des conduites
présentent également un TDAH (Offord, Lipman, & Duku, 2001). Les études sur les
26
jumeaux et les familles suggèrent la présence d'un antécédent commun entre le TDAH
Silberg, Maes, & Eaves, 2002). De plus, les résultats de certaines études démontrent que
Andershed, 2005; Lilienfeld & Waldman, 1990; Lynam, 1996). Toutefois, plusieurs
antisociale est due aux facteurs communs existant entre le TDAH et le trouble des
conduites (Abramowitz, Kosson, & Seidenberg, 2004; Lahey, Loeber, Burke, &
Applegate, 2005; Lilienfeld & Waldman, 1990). Dès lors, il est important d'isoler le
trouble des conduites avec lequel le TDAH partage une grande proportion de la
vanance.
En ce qui a trait au lien entre le trouble des conduites et les conduites antisociales
futures, l'étude de Robins effectuée en 1966 et plusieurs autres études (APA, 2015)
de 288 garçons ayant reçu un diagnostic de TDAH entre l'âge de 5 et 12 ans à un groupe
similaire sur le plan démographique, mais non clinique de 209 garçons. Les résultats de
27
cette étude révèlent que le TDAH est un facteur de risque associé à la délinquance qui
apparaît encore plus important lorsqu'il est en concomitance avec le trouble des
niveau des gestes impulsifs, des choix impulsifs (préférence pour les récompenses
immédiates par rapport aux récompenses à plus long terme) et de la sensibilité aux
récompenses.
Bien qu'il soit établi que le trouble des conduites et les symptômes du TDAH,
apparaissant en bas âge, soient associés à des comportements antisociaux futurs (Lynam
et al. , 2009; Simonoff et al. , 2004; Young et al. , 2015), tous les jeunes ayant un trouble
comportements violents chez une personne présentant un trouble mental (Côté, Lesage,
Chawky, & Loyer, 1997; Douglas et al. , 2013; Guy, Douglas, & Hart, 2015; Joyal, Côté,
comme une organisation cohérente de mépris et de violation des droits d'autrui qui
28
apparaît pendant l' enfance ou au début de l' adolescence et qui se poursuit à l'âge adulte
(APA, 2015). Il est question d'un trouble lorsque les traits de personnalité « sont rigides
et inadaptés et qu' ils causent une souffrance subjective ou une altération significative du
fonctionnement. » (APA, p. 761). Pour porter un tel diagnostic, la personne doit être
âgée de 18 ans ou plus et avoir déjà manifesté divers symptômes du trouble des
conduites avant l' âge de 15 ans (APA). Le DSM-5 se base principalement sur les aspects
L' étude épidémiologique de Bland, Orn et Newman (1988) révèle des taux de
0,3% à 6,5%, selon le groupe d' âge et le sexe des individus. La plus forte prévalence du
trouble se situe chez les 18 à 34 ans et une plus faible prévalence s' observe chez les 65
ans et plus. Les hommes sont significativement surreprésentés par rapport aux femmes,
trouble de la personnalité antisociale (Derefinko & Widiger, 2008 ; Robins, Tipp, &
Przybeck, 1991 ; Coid, Yang, Tyrer, Roberts, & Ullrich, 2006). Ces derniers sont décrits
29
(Bobadilla, Wampler, & Taylor, 2012; Derefinko & Widiger, 2008; Ullrich & Marneros,
2004). Ces caractéristiques sont étroitement associées aux actes criminels tels que la
violence envers les autres, l'abus de SPA, la vente de drogues, les crimes non violents.
De plus, ces détenus sont plus enclins à récidiver (Bobadilla et al. , 2012; Coid et al. ,
2006). Ces actes sont souvent impulsifs, non planifiés, réactionnels (Bobadilla et al. ,
impulsif (Hare, 1991, 2003 ; Moran, 1999). Cette impulsivité est fortement associée à
l' abus et à la dépendance aux SPA, au rejet des normes sociales ainsi qu'aux
comportements criminels (Coid et al., 2006; Derefinko & Widiger, 2008). L'impulsivité
constitue d' ailleurs une caractéristique commune des jeunes ayant un trouble des
l' âge adulte, un trouble de la personnalité antisociale. En effet, il est établi par plusieurs
auteurs que l' impulsivité est clairement associée au trouble de la personnalité antisociale
(Fritz, Wiklund, Koposov, Klinteberg, & Ruchkin, 2008; Komarovskaya, Loper, &
Warren, 2007).
d'inattention en bas âge (Loeber, 1990; Simonoff et al. , 2004). En effet, il est fréquent
30
TDAH (Cumyn et al., 2009; Sobanski et al., 2007). Klein et ses collaborateurs (2012)
ont même démontré l'existence d'une corrélation significative du TDAH avec le trouble
aux SPA, tous deux manifestant un caractère impulsif. Les résultats de leur étude
d'un TDAH chez un enfant augmenterait de quatre fois le risque de présenter également
l' absence d'un TDAH chez un détenu pourrait permettre de dresser des profils
syndrome distinct qui pourrait amener une précision supplémentaire pour mieux prédire
le comportement violent.
l'absence d'un trouble des conduites, le TDAH chez l'enfant pourrait permettre de
prédire les actes criminels chez l'adulte. En effet, les résultats de leur étude suggèrent
que les garçons ayant seulement un TDAH à l'âge de 8 ans commettaient davantage
d'actes criminels, notamment violents, entre 18 et 25 ans, que ceux ne présentant pas le
trouble. Le résultat de plusieurs autres études a permis de documenter le lien entre les
Nadder et al. , 2002); pour certains auteurs, le lien entre le TDAH et le comportement
violent à l' âge adulte est clairement établi (Satterfield et al., 2007).
Klein et ses collaborateurs (2012) révèlent également que trois fois plus de
participants de leur étude ayant reçu un diagnostic de TDAH ont déjà été incarcérés,
comparativement aux participants n'ayant pas reçu un tel diagnostic. Cela suggère à une
présentent d'ailleurs des difficultés d'adaptation sur les plans scolaire, social et
criminels. Parmi les participants présentant un trouble des conduites en plus d'un TDAH
antisociale à l'âge adulte. Selon cette même étude, parmi les participants du groupe
contrôle (sans TDAH), mais ayant reçu un diagnostic de trouble des conduites durant
l'adolescence, aucun d' entre eux n' aurait développé un trouble de la personnalité
antisociale. Dès lors, un diagnostic de TDAH à l' enfance, même en l'absence d'un
32
antisociale et de commettre des actes criminels (Klein et al. , 2012). Ce résultat corrobore
important associé aux comportements violents. L' importance relative de chacune de ces
De plus, Barker et ses collaborateurs (2011) suggèrent que le TDAH est associé aux
antisociaux de manière générale. Les auteurs expliquent ce lien à travers les différents
déficits neurocognitifs associés au TDAH. Certaines études révèlent que le TDAH est
associé à des agressions impulsives et réactives (Retz & RosIer, 2009); il constitue un
haut niveau d' excitation physique, d' une instabilité des affects et du manque
réactif et impulsif (Vitaro & Brendgen, 2005). Enfin, au terme de leur étude
significatif entre les comportements violents à l' âge adulte et la présence d' un TDAH
Actuellement, il y a très peu d' études portant sur le lien entre le comportement
violent et le TDAH qui tiennent compte de la trajectoire adulte. De plus, aucune n'a
33
comportement violent. Cela constitue d'ailleurs l'objectif de cet essai. Plus précisément,
manifestant ce trouble est formulée . Il est donc attendu qu'un homme incarcéré
polytomique est la stratégie d'analyse utilisée pour rendre compte de cet objectif. Il sera
également pertinent de s'intéresser aux profils d' individus présentant un TDAH et ayant
Participants
également à leur étude un ensemble de facteurs qui caractérisent les individus ainsi
hommes condamnés à une première ou à une nouvelle sentence de deux ans et plus sont
retenus pour l' étude. Les détenus devaient parler aisément le français ou l' anglais pour
être admis dans l' échantillon. La liste des entrées au Centre régional de réception (CRR)
du Service correctionnel Canada (SCC), région de Québec, a été utilisée pour effectuer
le recrutement. Le CRR est le pénitencier fédéral où les hommes québécois qui font
l' objet d'une sentence de deux ans et plus sont détenus au sein du SCC, avant d'être
redirigés vers des pénitenciers du Québec, suite à une évaluation institutionnelle. Sur la
l'équipe de recherche à évaluer un certain nombre de détenus parmi ceux-ci, il fut établi
qu'un détenu sur quatre faisant son entrée au CRR était retenu. Un chiffre aléatoire situé
entre 1 et 4 fut déterminé au hasard au départ; par la suite, chaque quatrième détenu sur
la liste fut approché pour participer. Le taux de participation est de 76%. Deux
Procédure d'évaluation
L' évaluation de l' état mental des détenus s' est effectuée lors de leur séjour de deux
à trois mois au CRR. Les participants sont rencontrés après les trois premières semaines,
lorsque l' évaluation par le SCC était complétée. Pour répondre à l' objectif visé, les
participants ont été soumis à l' évaluation des symptômes de troubles mentaux et des
l'impulsivité, la stabilité des tendances impulsives et le TDAH ont été évalués à l' aide
hétéro-agressifs ont été recueillies avec une mesure auto-rapportée, lors d' une entrevue
Instruments
troubles de la personnalité ont été évalués à l' aide du SCID-II (First, Gibbon, Spitzer,
Williams, & Benjamin, 1997). Ces instruments sont actuellement les plus utilisés en
recherche et ils sont valides pour la majorité des diagnostics de l' axe l et de l'axe II
37
présents dans le DSM-IV (APA, 2003). Dans la présente étude, la consistance interne est
d' accord inter-juges de 0,93 a également été obtenu. Ce coefficient est basé sur
l' évaluation de 40 participants évalués par deux cliniciens ayant réalisé conjointement
l' entrevue; ceux-ci ont par la suite procédé à la cotation des indices de façon
indépendante.
L' évaluation finale suite à l' entrevue à l' aide du SCID est basée sur un jugement
clinique. La structure de l' instrument permet d' effectuer l' entrevue par module, selon les
symptômes présents chez le participant. La validité d'une pareille entrevue est soutenue
par le fait d'une faible probabilité que les détenus prétendent présenter des symptômes
de trouble mentaux pour en tirer avantage, les détenus ayant déjà été reconnus coupables
et condamnés pour leur infraction, en raison des préjugés négatifs associés à ces
de soi caractérisant les détenus les plus criminalisés (Hare, 2003). D' ailleurs, cette
question a longuement été étudiée par d' autres auteurs qui arrivent au même constat : la
très grande majorité des individus n' essaie pas de bien ou de mal paraître (Bossé & Le
La Barratt Impulsivity Scale version II (BIS-II). Les aspects reliés à l' impulsivité
sont évalués par la BIS-II (Barratt, 1985; Patton, Stanford, & Barratt, 1995). Il s' agit
d'un questionnaire composé de 30 items cotés sur une échelle en quatre points de type
38
BIS-II présente une bonne validité; elle est actuellement la mesure de l' impulsivité la
plus utilisée en recherche (Standford et al. , 2009). Dans la présente étude, la consistance
interne obtenue est très bonne (as 0,84). Une version française de l' échelle est
disponible. L' impulsivité est évaluée sur la base d' un continuum (plus une personne
présente un résultat élevé, plus elle est considérée comme impulsive, donc portée à
Le Conners' Adult ADHD Rating Scales (CAARS). La version adaptée pour les
milieux correctionnels du CAARS (Conners, 2004) permet d' estimer la stabilité des
tendances impulsives présentes depuis l'enfance, notamment à travers le TDAH. Il s' agit
d' impulsivité et d' inattention chez les détenus. Dans cette étude, la consistance interne
et al. , 2001) permet d' obtenir les informations concernant les comportements violents
fait, soit un coup porté, tenté ou bien une menace envers une autre personne. Dans cet
essai, les termes « violents » et « agressifs » sont admis comme synonymes et sont tous
deux utilisés pour qualifier le comportement violent. Cela correspond à un geste qui
39
pourrait amener une mise en accusation formelle par le système de justice criminelle. Il
de sa vie (ex. : avoir causé la mort ou l'hospitalisation, avoir blessé quelqu'un avec un
objet ou une arme) et quant aux comportements violents moins sévères manifestés dans
l'année précédant son incarcération (ex. : avoir lancé un objet à quelqu'un, avoir poussé
ou avoir frappé une personne). Une période de temps plus réduite, soit la dernière année,
est utilisée pour évaluer les comportements violents non sévères puisque les détenus
Les comportements violents sévères commis par les détenus sont, quant à eux,
par quartile. Un nombre d'un à trois infractions sont regroupés dans la catégorie peu de
comportements violents non sévères tandis que quatre comportements violents non
comportements violents sévères, tandis que trois infractions et plus au court de la vie est
Enfin, les raisons qui justifient l'utilisation d'une mesure auto-rapportée ont été
explorées par Fréchette et Le Blanc (1979; 1987). L'approche basée sur l'analyse des
est explicable par le fait que, selon les auteurs, environ 75% à 85% des délits ne sont pas
connus des policiers et donc pas répertoriés dans les dossiers. Ainsi, l' aveu de l'individu
lui-même est privilégié par ses auteurs, avec la variabilité existante au niveau de sa
et ses collaborateurs (2001) suggèrent également que les données auto-rapportées sont
une source valable d' information. Dans la présente étude, l'instrument obtient une
Analyses statistiques
sont divisés en deux groupes : les comportements agressifs sévères et les comportements
agressifs non sévères. Ces deux groupes constituent les variables dépendantes de l'étude.
Chaque groupe est divisé en trois catégories selon le nombre de comportements violents
par rapport aux deux variables dépendantes. Une matrice d'intercorrélations permet de
vérifier la colinéarité entre les variables indépendantes et les variables dépendantes ainsi
qu' entre les variables indépendantes entres elles. Celle-ci permet de vérifier si les
variables indépendantes ont un lien avec les variables dépendantes et de s'assurer que les
sont pas excessivement liées entre elles. Au-delà de l'analyse des variables selon une
présente ensuite les résultats de la matrice d' intercorrélations ainsi que des deux
Analyses descriptives
moyenne d'âge est de 39,18, avec un écart-type de 12,84. Parmi les 533 hommes ayant
commis des actes violents non sévères au cours de la dernière année, près du quart
(23%) en ont commis plusieurs et 26% en ont commis peu. Au sein de ce groupe
antisociale et 27% répondent aux critères diagnostiques de l'impulsivité. Quant aux 525
hommes ayant commis au moins un acte violent sévère au cours de leur vie, un quart en
ont commis peu et 19% ont commis de nombreux comportements violents sévères.
Parmi les hommes ayant commis au moins un comportement violent sévère, 16% d' entre
Matrice d'intercorrélations
La colinéarité est évaluée à l' aide d ' une matrice d ' intercorrélations afin de
déterminer la force du lien entre les diverses variables à l' étude. Les résultats, présentés
chacune des variables dépendantes, ce qui justifie la pertinence de les inclure dans les
comportements agressifs non sévères est toutefois faible tandis que celui entre le TDAH
Les résultats indiquent également que les variables indépendantes sont reliées, mais
conduites qui sont fortement et significativement liés entre eux. Ainsi, il n'est pas
justifié de conserver les deux variables : le trouble des conduites est donc exclu des
antisociale.
Tableau 1
prédiction des variables indépendantes sur les comportements agressifs non sévères. Une
la probabilité d' avoir commis peu de comportements agressifs non sévères augmente de
2,6, par rapport à ne pas avoir commis de comportements agressifs non sévères. Pour les
à ceux qui n'ont pas commis pareils comportements. Il faut toutefois soulever l'écart
6,05 à 16,87 fois la probabilité de commettre des actes violents non sévères.
46
Tableau 2
donné que les comportements agressifs sévères sont répertoriés sur l' ensemble de la vie,
l'âge est considéré dans les analyses en tant que variable indépendante. Il est observé
que l' âge est une variable significative: plus l' âge augmente, moins il y a de
prédiction du nombre de comportements, respectivement pour ce qui est du fait d' avoir
Tableau 3
excluant le TDAH. Par rapport aux comportements agressifs sévères, il est observé que
Tableau 4
prédiction des comportements violents chez des hommes incarcérés, en incluant les
facteurs associés. Ce chapitre est consacré à la discussion des résultats afin de mieux
des comportements violents chez une population d'hommes incarcérés. Les résultats ne
permettent pas de soutenir cette hypothèse; les résultats permettent seulement de parler
Pour tenter d'expliquer ces résultats, il est pertinent de s'intéresser, dans un premier
taille de l'échantillon utilisé est suffisamment grande pour permettre d'établir des liens
CAARS utilisé est celui qui est adapté pour une population carcérale. L'écart des
résultats avec l'hypothèse ne serait donc pas, à prime abord, lié aux instruments de
empirique que clinique. Si le TDAH est complexe, il va sans dire que son lien avec les
comportements violents est difficile à cerner (Barker et al., 2011). Dans leur étude,
connus comme étant hyperactifs et agressifs depuis l'âge de six ans, selon des
questionnaires remplis par des parents, des enseignants et par les participants eux-
'mêmes. Au terme de leur étude, les auteurs affirment qu'ils n'ont pas été en mesure de
comprendre la nature du lien entre le TDAH et les comportements violents. Ils suggèrent
que l'ajout des variables psychologiques, c'est-à-dire des mécanismes régissant les
population générale ou encore avec une population plus jeune, le lien du TDAH avec les
comportements violents est vraisemblablement observé du fait qu'il y a une plus grande
hétérogénéité des traits de personnalité. Or, dans un milieu carcéral, ce lien n'est pas
majorité des contingences associées aux comportements violents. Ainsi, la sélection des
Dans la présente étude, les outils utilisés ne permettent toutefois pas de cerner ces
processus relatifs aux conduites antisociales et violentes chez les participants. Les outils
choisis pour l'étude sont des outils comportementaux, comme c'est le cas dans la plupart
des études consultées; le CAARS cerne davantage les aspects comportementaux associés
comportementaux; elle inclut aussi les aspects liés aux traits de la personnalité, ces traits
étant plus difficiles à identifier. Plusieurs auteurs ont ajouté certaines variables
psychologiques dans leur définition du trouble. Parmi ces variables, rappelons les
d'agitation, l'immaturité affective (Brown, 2000; Gottfredson & Hirschi, 1990; Guay et
par Wishnie (1977), puis par Webster et Jackson (1997), difficile à mesurer. Certains
outils, différents de ceux choisis pour cette étude, pourraient peut-être permettre de
Quant aux variables comportementales, il est possible de penser que leur importance
ressortir davantage dans certains échantillons. Par exemple, chez une certaine population
carcérale, il est probable que les comportements d' impulsivité et de violence prennent
plus d' importance et soient plus facilement identifiables qu' en population générale.
fait pas exception. Par exemple, les caractéristiques d' un échantillon pris au sein de la
constituer une piste d'explication aux résultats obtenus. D' ailleurs, la plupart des études
comportements violents étaient effectuées auprès d' une population générale ou encore
d' une population d' enfants (Loeber et al. , 2005 ; Retz & RosIer, 2009; Satterfield et al. ,
2007; Vitaro & Brendgen, 2005). Dans la population générale, le TDAH est associé à
d' autres diagnostics, notamment au trouble des conduites, au trouble de l' opposition,
aux troubles anxieux, à l' abus et à la dépendance à l'alcool, aux troubles bipolaires ainsi
ces diagnostics comorbides dilue le lien spécifique entre le TDAH et les comportements
violents.
55
Tel que mentionné, le TDAH est souvent associé au trouble des conduites. Or,
même s' il y a une proportion importante de variance partagée par le trouble des
de tous les adolescents présentant un trouble des conduites qui poursuivront leurs
(Fréchette & Leblanc, 1987). Effectivement, tel qu' observé par Fréchette et Leblanc, les
le trouble des conduites n' apporte rien à la prédiction des comportements violents. Cela
justifie l' exclusion du trouble des conduites dans les analyses. Le fait que le trouble des
dans l' échantillon, constitue une caractéristique particulière de ce dernier. Or, on peut
penser que la contribution du trouble des conduites pourrait être présente dans une étude
(Coid et al., 2006; Derefinko & Widiger, 2008; Robins, Tipp, & Przybeck, 1991). Tout
perspective de Klein et ses collaborateurs (2012), le TDAH pourrait jouer un rôle dans le
56
Par ailleurs, le fait que les détenus plus âgés commettent moins de comportements
violents interroge. En effet, contrairement à ce qui était attendu, plus l'âge des
notamment du processus naturel de maturation (Ouimet & Leblanc, 1993). Cormier et al.
(1959) parlent de point de saturation, signifiant que le criminel vient à se demander s'il
peut obtenir de la satisfaction par une diminution de sa criminalité. Selon les études de
Landreville et Laplante (1995) et de Landreville (2001), environ les deux tiers des
aurait d' ailleurs très peu de récidivistes qui entrent au pénitencier passé l'âge de 35 ans.
En effet, la majorité des personnes de 35 ans et plus admises ne sont pas des délinquants
de carrière et en sont, pour plusieurs, à leur première infraction. Dans la présente étude,
les participants sont sélectionnés à leur entrée au pénitencier : l' âge des détenus de
l' échantillon correspond donc à l' âge auquel ils sont incarcérés.
57
aux activités criminelles aux cours desquelles ils peuvent être agressés, voire tués,
l'espérance de vie des délinquants les plus impulsifs, ayant une faible maitrise de soi et
des conduites à risque, est souvent réduite. On peut également penser au fait que
plusieurs vivent des symptômes dépressifs générant; des taux de suicide plus élevés sont
observés chez cette population (Bobadilla et al., 2012; Coid et al. , 2006; Derefinko &
Widiger, 2008) . Ainsi, en plus de la fin de la carrière criminelle après 35 ans, le rythme
de vie à risque des jeunes criminels contribue au fait qu'ils sont moins susceptibles
puissance statistique suffisante pour l'interprétation des résultats. Celle-ci rend possible
la généralisation des résultats à d' autres populations de détenus en pénitencier. Sur les
méthodologie des instruments et les stratégies d'analyse utilisées dans l'étude permettent
de cerner la force des prédictions entre les variables. De plus, les analyses de régression
logistique choisies sont des stratégies linéaires rigoureuses assurant un contrôle des
variables. Les auteurs suggérant un lien significatif entre le TDAH et les comportements
violents ont eux aussi utilisé les analyses de régression logistique (Loeber et al. , 2005;
Retz & RosIer, 2009; Satterfield et al., 2007; Vitaro & Brendgen, 2005). Par contre, dans
58
les études consultées, le trouble de la personnalité antisociale n' était pas contrôlé, cela a
antisociale constitue une approche originale par rapport aux autres études consultées
(Loeber et al. , 2005; Retz & RosIer, 2009; Satterfield et al., 2007; Vitaro & Brendgen,
2005). De plus, dans ces études, les variables dépendantes étaient différentes de celles de
la présente étude: il n'y avait pas de distinctions claires entre les comportements
L'étude présente aussi des limites. D'abord, il n'était pas possible d' avoir accès aux
les données disponibles. Si ces données avaient été accessibles, une distinction entre la
violence réactive et la violence instrumentale ou active aurait pu être faite et aurait été
pertinente. Avec ces informations, il aurait été davantage possible de cerner le lien entre
le TDAH et les comportements violents, ainsi que le lien entre ceux-ci et le trouble de la
commettre des comportements violents. Ces processus sous-jacents ont d' ailleurs été
mesurées dans plusieurs études consultées (Bobadilla et al., 2012; Derefinko & Widiger,
2008; Miller et al., 2003; Retz & RosIer, 2009; Vitaro & Brendgen, 2005).
59
Ensuite, malgré la qualité des instruments utilisés, certaines nuances devraient être
Dans la plupart des études consultées, l' évaluation du TDAH était basée sur des
questionnaires (CAARS , BRlEF, DISC) (Barker et al. , 2011 ; Lundstrom et al. , 2014;
Mannuzza et al. , 2008; Satterfield et al., 2007). Cela est également vrai pour l'évaluation
de l' impulsivité (Monahan et al. , 2001). Or, la définition du TDAH n' inclut pas
seulement les aspects comportementaux; elle inclut aussi les aspects liés aux traits de la
personnalité, ces traits étant plus difficiles à identifier. Plusieurs auteurs ont ajouté
certaines variables psychologiques dans leur définition du trouble. Parmi ces variables,
subjectif d' agitation, l' immaturité affective (Brown, 2000; Gottfredson & Hirschi, 1990;
Perspectives futures
Dans le cadre d' une recherche future, il pourrait être intéressant de revoir la
s'intéresser à certains outils permettant de cerner les variables psychologiques, qui sont
l' étude. Or, dépendamment des auteurs dans le domaine, au regard de leur approche
60
explorer.
ces nouvelles analyses dépasserait le cadre prévu pour un essai. Toutefois, leur
analyses quantitatives mais fournissent des profils qui se distinguent de la moyenne des
groupes d'individus. Cette stratégie permettrait d'apporter des nuances qu'il n'était pas
possible de saisir avec les analyses de régression logistique. Dans leur étude sur les liens
ont procédé par l'analyse des sous-groupes. Les variables de l'étude joueraient des rôles
distincts en fonction des profils distincts de personnes schizophrènes ayant commis des
actes violents. Il s'agit alors d'une approche orientée vers les personnes plutôt que
centrée sur les variables (Côté & Pham, 2000; Joyal et al., 2011; Magnusson, 1998).
avec d'autres variables, dans l'analyse des profils. Ainsi, il serait peut-être possible
61
d'établir alors les distinctions entre les participants présentant un TDAH et les
Une autre avenue de recherche serait d' étendre l' échantillon à la population
population carcérale. Pour comprendre plus précisément le lien unissant les variables à
l' étude, l' analyse des distinctions et des similitudes existant entre les participants de
l' échantillon et ceux d'un échantillon différent (issue de la population générale ou d'un
autre milieu carcéral) serait une avenue intéressante. Le schème corrélationnel utilisé
dans cette étude pourrait ainsi devenir un schème quasi-expérimental, en comparant les
résultats obtenus auprès d' hommes présentant des similarités mais qui sont issus de
milieux différents. En effet, l'utilisation d' un seul échantillon n' a pas permis de saisir
toutes les nuances du TDAH dans son lien avec les comportements violents, considérant
l' adoption d' un schème de recherche quasi-expérimental pourrait amener des nuances
intéressantes.
Conclusion
Le lien entre le TDAH et les comportements violents est complexe. Les
ces deux variables. En effet, il est possible de penser que le fait d' avoir choisi
uniquement des détenus ne permet peut-être pas de faire ressortir ce lien, alors que c' est
violents chez les détenus plus âgés confirment la diminution de la carrière criminelle au-
delà d'un certain âge. Ainsi, dans l' exploration de la relation entre le TDAH et les
comportements violents, des analyses plus complexes, notamment l' étude des profils,
pourraient être envisagées. En effet, de telles analyses centrées sur les individus et leurs
caractéristiques
64
pourraient permettre de cerner des nuances quant au sens que prend le comportement
violent. Cela ouvre la voie à l' interprétation des processus psychologiques qui qualifient
les comportements et, ainsi, donner lieu à une meilleure compréhension du TDAH
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