Physique Lycée Paul Valéry MP2I
R. Metzdorff 2023–2024
TD M6 – Mouvement dans un champ de
gravitation newtonien
On rappelle la valeur de la constante gravitationnelle : G = 6,67 × 10−11 N · m2 · kg−2 .
★★★ Exercice 1 – Échauffements
1. Retrouver l’expression de la constante des aires à partir du PFD : projeter sur e#»θ , multi-
plier par r et intégrer.
2. Exprimer l’accélération g de la pesanteur à la surface de la Terre en fonction de G, MT
et RT . Faire l’application numérique.
Données : masse de la Terre MT = 5,97 × 1024 kg, rayon de la Terre RT = 6,37 × 103 km,
constante gravitationnelle G = 6,67 × 10−11 N · m2 · kg−2 .
3. On considère que l’orbite de la station spatiale internationale (ISS) est circulaire et située
à une altitude h = 384 km. Déterminer sa vitesse v ainsi que sa période T en fonction
uniquement de RT , de l’accélération g de la pesanteur à la surface de la Terre et h. Faire
les applications numériques.
4. Sur la Lune, un objet met une durée ∆t = 1,1 s à chuter d’une hauteur h = 1,0 m. Sachant
que le rayon moyen de la Lune est RL = 1750 km, calculer la masse de la Lune.
★★★ Exercice 2 – Vitesses cosmiques
On considère un astre de masse M et de rayon R.
1. La première vitesse cosmique v1 correspond à la vitesse de satellisation minimale, c’est-
à-dire la vitesse d’un corps dont le rayon de l’orbite serait celui de l’astre. Exprimer v1
en fonction de G, M et R. Faire l’application numérique pour la Terre.
2. La seconde vitesse cosmique v2 correspond à la vitesse de libération, c’est-à-dire la vitesse
minimale nécessaire pour qu’un corps, initialement immobile et situé à une distance d du
centre de l’astre, puisse s’éloigner infiniment de l’astre. Exprimer v2 en fonction de G, M
et d. Faire l’application numérique pour la vitesse de libération à la surface de la Terre.
3. Un trou noir est un astre compact pour lequel la vitesse de libération à sa surface est
supérieure à celle de la lumière c. Exprimer le rayon de Schwarzschild, noté RS , corres-
pondant au rayon maximal d’un trou noir de masse M . Faire l’application numérique
pour un astre d’une masse terrestre. Commenter.
Données : masse de la Terre MT = 5,97 × 1024 kg, rayon de la Terre RT = 6,37 × 103 km.
★★★ Exercice 3 – Masse de la Terre
La distance entre la Terre est la Lune est connue au centimètre près, grâce aux réflecteurs
installés sur la Lune en M par les astronautes des missions Apollo (cf. schéma ci-dessous). À
travers un télescope pointé sur la Lune, un laser émet une brève impulsion dont on mesure
le temps de propagation aller-retour τ depuis l’observatoire situé en O. Lorsque la hauteur
angulaire θ de la Lune au dessus de l’horizon vaut 45◦ , on trouve τ = 2,516 s.
1. Exprimer, puis calculer la distance OM . En déduire la distance T L sachant que RT =
6,37 × 103 km et RL = 1,74 × 103 km.
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TD M6 – Mouvement dans un champ de gravitation newtonien
La période de révolution sidérale de la
Lune, c’est-à-dire la période du mouvement or- M •L
•
bital lunaire mesurée dans un référentiel géo-
centrique, dont les axes sont dirigés vers des O
• θ
étoiles lointaines, vaut TL = 27 jours 8 heures.
On considère que l’orbite lunaire est circulaire.
2. Retrouver la troisième loi de Kepler dans •
T
ce cas.
3. En déduire la masse de la Terre.
★★★ Exercice 4 – Freinage
On étudie le mouvement d’un satellite artificiel de la Terre dans le référentiel géocentrique
supposé galiléen. On néglige les autres interactions que la force de gravitation entre la Terre et
le satellite. On note MT la masse de la Terre, RT son rayon, m la masse du satellite supposée
petite devant MT et G la constante gravitationnelle. On note T0 la période de révolution du
satellite.
1. Établir la conservation du moment cinétique du satellite par rapport à la Terre.
2. En déduire que le mouvement du satellite est plan.
3. Montrer que cela permet de définir une constante des aires C dont on donnera l’expression.
4. On suppose que le satellite est en orbite circulaire autour de la Terre. Montrer que son
mouvement est uniforme.
5. Établir l’expression de la vitesse v du satellite en fonction de G, MT et r le rayon de
l’orbite du satellite.
6. Retrouver la troisième loi de Kepler dans le cas d’une trajectoire circulaire. Faire l’appli-
cation numérique pour la période d’un satellite situé sur une orbite basse à 1,0 × 103 km
d’altitude.
7. Exprimer l’énergie cinétique Ec du satellite en fonction de G, MT , m et r.
8. Même question pour son énergie potentielle Ep . Donner la relation entre Ec et Ep .
9. En déduire l’expression de l’énergie mécanique Em et les relations de Em avec Ep et Ec .
Les satellites en orbite basse subissent des frottements de la part des hautes couches de
l’atmosphère. On modélise l’action des hautes couches de l’atmosphère par une force de frotte-
#»
ment proportionnelle à la masse du satellite et à sa vitesse au carré : f = −αmv #» v où α est
le coefficient de frottement positif. Cette force est suffisamment faible pour que la trajectoire
soit quasi-circulaire. Dans ces conditions, les expressions des différentes énergies en fonction de
r restent valables mais r varie lentement dans le temps.
10. À l’aide du TEM, établir l’équation différentielle vérifiée par r.
11. Sans résoudre, montrer que r ne peut que diminuer.
12. En déduire un résultat surprenant sur l’évolution de la vitesse du satellite.
Ces frottements limitent la durée de vie des satellites en les faisant lentement chuter sur
Terre. Un satellite situé sur une orbite à 1,0 × 103 km d’altitude descend d’environ 2,0 m par
jour.
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TD M6 – Mouvement dans un champ de gravitation newtonien
★★★ Exercice 5 – Paramètre d’impact
Le Soleil S de masse M et de rayon R est P v#»0 H
• •
supposé fixe dans le référentiel héliocentrique
supposé galiléen R = (S, e#»x , e#»y , e#»z ). Un point
e#»y b
matériel P de masse m pénètre dans le sys-
tème solaire avec une vitesse initiale v#»0 : loin S•
e#»x
(à l’infini) de S la trajectoire est rectiligne di- R
rigée selon une droite qui passe à une distance
b de S, appelée paramètre d’impact.
Le point P est repéré par ses coordonnées polaires d’origine S. On suppose qu’il n’est soumis
qu’à l’attraction du Soleil. On cherche une condition sur b pour qu’il n’y ait pas de collision
entre S et P .
1. Montrer que la grandeur r2 θ̇ se conserve au cours du mouvement. Comment s’appelle
cette constante ? Montrer que cette grandeur vaut bv0 .
2. Donner l’expression de l’énergie mécanique dans le cas d’un champ de gravitation newto-
nien.
3. Construire une énergie potentielle effective Ep,eff (r) et la représenter graphiquement.
4. Placer sur le graphe l’énergie mécanique du point P . Décrire la trajectoire du point P .
Faire un schéma.
5. Justifier que la vitesse est orthogonale au vecteur position lorsque la distance SP est
minimale.
6. En utilisant la loi de conservation de la question 1, établir une relation entre v0 , b, la
distance minimale d’approche rmin et v1 = v(rmin ).
7. En utilisant une autre loi de conservation, que l’on justifiera, établir une relation entre
v0 , rmin , v1 , M et la constante gravitationnelle G.
8. En déduire une condition sur b pour que P évite le Soleil.
★★★ Exercice 6 – Voyage vers Mars
Cet exercice est à traiter avec les seules données de l’énoncé.
Schématiquement, la Terre et Mars dé-
crivent des cercles de rayons rT et rM =
1,5237rT dans le sens gauche vu du Pôle Nord
Terre au
de la Terre. Dans le référentiel héliocentrique, départ Soleil
la vitesse de la Terre est vT = 30 km · s−1 et sa • • • Mars à
l’arrivée
période orbitale est TT = 1 an.
La trajectoire la plus économique pour al-
Mars
ler de la Terre à Mars correspond à une orbite au départ
•
elliptique tangente aux deux extrémités de son
grand-axe à l’orbite de Terre et à celle de Mars.
1. Déterminer la vitesse vP que possède un véhicule sur cette orbite elliptique, à son périhé-
lie ?
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TD M6 – Mouvement dans un champ de gravitation newtonien
On tire de la surface terrestre un projectile avec une vitesse v0 par rapport au référentiel
géocentrique.
2. Déterminer la vitesse de libération vL de la Terre.
3. Exprimer la vitesse v∞ du projectile dans le référentiel géocentrique quand il est à une
distance de la Terre grande par rapport au rayon terrestre et petite par rapport à la
distance Terre – Soleil en fonction de v0 et vL .
4. Dans quelle direction et dans quel sens faut-il le tirer pour se diriger vers Mars le plus
économiquement possible ?
5. On donne v∞ = vP − vT . En déduire la valeur correspondante v0 .
6. Calculer la durée τ en année de l’aller Terre – Mars.
Coups de pouce
Ex. 1 2. Que peut-on dire de la force d’interaction gra- Ex. 5 1. La constante des aires est une constante (si
vitationnelle à la surface de la Terre et du poids ? 3. si !). L’exprimer quand P est loin de S. 4. La vitesse
Ne pas confondre le rayon de l’orbite avec son altitude, loin de l’astre n’est pas nulle, à quelle trajectoire doit-
c’est-à-dire la distance par rapport au sol. 4. Exprimer on s’attendre ? 6. La constante des aires est toujours
l’accélération de la pesanteur gL en fonction de h et constante... L’exprimer quand r = rmin . 7. On a déjà
/Deltat. exploité la conservation du moment cinétique. Quelle
Ex. 2 1. v1 est la vitesse d’une particule en orbite cir- autre quantité est conservée dans ce contexte ? 8. Tra-
culaire de rayon R autour de l’astre de masse M . 2. duire la condition « P évite le Soleil » en une inégalité
Appliquer le TEM pour une particule entre le décol- entre rmin et R.
lage (vitesse v2 , distance R) et l’infini, où la vitesse Ex. 6 L’intérêt de l’exercice réside dans le fait d’ex-
vaut... Vaut quoi d’ailleurs ? primer les quantités demandée en fonction des seules
Ex. 3 1. Trigonométrie et Pythagore sont nos amis. données de l’énoncé ! 1. On admet que l’expression de
Ex. 4 1. à 9. Cours, cours et encore du cours. 10. EDL l’énergie mécanique d’une particule sur une orbite el-
sur r : appliquer le TEM sous sa forme instantanée. liptique de demi grand-axe a est la même que pour
11. Que dire du signe de ṙ ? 12. « Habituellement », une orbite circulaire de rayon a. 2. Cf. Ex. 2. 3. TEM
comment évolue la vitesse d’un système soumis à des entre le décollage et « à l’infini » de la Terre sans que
frottements. la distance entre le projectile et le Soleil n’ait varié.
✓ Éléments de correction
2
Ex. 1 2. g = GM = 9,81 m · s−2 ; cτ
G mM mC mM
2
T
2RT 2 + RL sin θ, T L = 3,834 × r ; 3. Ep,eff (r) = 2r 2 − G r ;
q 2RT 2
TL 4π 2 4. Trajectoire hyperbolique ; 5. ṙ =
gRT −1 108 m ; 2. = ; 3. MT =
3. v = RT +h = 7,68 km · s , T L3 GMT
4π 2 T L3 24
0 ; 6. bv0 = q rmin v1 ; 7. v02 = v12 −
2π(RT +h) 2 = 5,98 × 10 kg.
T = = 1,54 h ; 4. ML = GTL 2GM
R2 + 2R GM
2
v q rmin ; 8. b > v02
.
2hRL
G∆t2 = 7,6 × 1022 kg. Ex. 4 3. C = r 2
θ̇ ; 5. v = GMT
; q
r
q
GM −1
q Ex. 6 1. vP = vT rT2r+r M
=
Ex. 2 1. v1 = R = 7,9 km · s ; 6. T = 2π qM
r3
0 GMT = 1,75 h ; 7. Ec = 2GMT
q 33 km · s−1 ; 2. vL = RT ;
2. v2 = 2GM d = 11,2 km · s−1 ; 3. G mM2r ; 8. Ep = −G r
T mMT
= −2Ec ; p
2 2
v0 − vL ; 5. v0 =
2GM
RS = c2 = 8,8 mm. 9. Em = √
E
Ec + Ep = −Ec = 2p ; 10. p v∞ =
3.
2
(vP − vT ) + vL 2 ; 6. τ =
Ex. 3 1. OM = cτ /2 = 377,1 × ṙ = −2α GMT r. 3/2
2 TT rT +rM
103 km, T L2 = cτ 2 + RL + RT2 + Ex. 5 2. Em = 12 m(r2 θ̇2 + ṙ2 ) − 2 2rT = 0,709 an.
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TD M6 – Mouvement dans un champ de gravitation newtonien
Exercice 7 – Résolution de problème
La lumière du Soleil met huit minutes et dix neuf secondes à nous parvenir. En déduire la
masse du Soleil.
Exercice 8 – Gravity – Oral CCP
Dans le film Gravity, des astronautes effectuent une mission de maintenance sur le télescope
spatial Hubble lorsque leur navette est détruite. Leur seul espoir semble être de rejoindre la
Station spatiale internationale, l’ISS. Le but de cet exercice est de définir dans quelles conditions
ce voyage spatial est possible. On suppose que le télescope Hubble et l’ISS sont en orbite
circulaire basse autour de la terre, respectivement à hH = 600 km et hS = 400 km au-dessus
de la Terre, dans le même plan. Le rayon de la terre est RT = 6400 km ; G est la constante
universelle de gravitation.
1. Exprimer la force de gravitation exercée par la Terre, de masse M0 , sur l’astronaute et
son équipement, de masse m. Donner l’expression de l’énergie potentielle de gravitation.
2. En exprimant le principe fondamental de la dynamique pour un système en rotation
uniforme, établir la troisième loi de Kepler. Exprimer l’énergie mécanique de l’astronaute
sur son orbite, en fonction de G, m, M0 et du rayon de l’orbite r.
3. Déterminer numériquement la période TS de l’ISS, sachant que la période du télescope
vaut TH = 97 min. En déduire numériquement la vitesse du télescope vH , puis celle de la
station spatiale vS sur leur orbite respective.
Pour rejoindre la station spatiale, l’astronaute envisage une orbite de transfert elliptique,
dont l’apogée de distance rH par rapport au centre de la Terre est sur l’orbite du télescope, et
le périgée de distance rS par rapport au la terre est sur l’orbite de l’ISS.
4. Représenter la trajectoire suivie par l’astronaute.
5. Exprimer l’énergie mécanique de l’astronaute sur cette trajectoire en fonction de G, M0 ,
m, rH et rS .
6. Exprimer la vitesse de l’astronaute à l’apogée, en fonction de rH , TH et rS . Par analogie,
en déduire l’expression de la vitesse au périgée en fonction de rS , TS et rH . Calculer les
valeurs numériques. Techniquement comment l’astronaute peut-il gérer sa vitesse ?
7. Quelle est la durée de ce voyage ?
Exercice 9 – Équation de Kepler
On considère un point matériel soumis au champ de gravitation créé par un astre central
massif. Le point matériel est repéré par ses coordonnées r et θ dans le repère polaire. À partir des
équations du mouvement, il est possible d’obtenir une expression analytique 1 pour l’évolution
de r(θ), une conique d’équation
p
r(θ) =
1 + e cos θ
caractérisée par son excentricité e.
1. Pour les plus curieux, la démonstration passe par l’utilisation des formules de Binet. On démontre ainsi
la première loi de Kepler pour un état lié.
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TD M6 – Mouvement dans un champ de gravitation newtonien
L’évolution temporelle de la position, donc l’obtention de θ(t), est plus délicate à obtenir.
Elle nécessite de résoudre, pour chaque instant t, l’équation de Kepler, établie en 1609 :
2π
u − e sin u = t, (1)
T
où u est l’anomalie excentrique (un angle qui permet ensuite d’obtenir θ), e ∈ [0, 1[ l’excentricité
de l’ellipse et T la période de révolution. Il s’agit d’une équation dite transcendante, dont il
n’existe pas de solution analytique. Il est toutefois possible de la résoudre numériquement.
On souhaite résoudre l’équation 1 à un instant t = T /3.
1. Avec Python, représenter graphiquement g(u) = u − e sin u pour e = 0,5. Estimer graphi-
quement la valeur de u solution de l’équation 1.
2. Donner deux valeurs u− et u+ , telles que l’équation 1 admette une solution u ∈ [u− , u+ ].
2π
La solution u est une racine de la fonction f (u) = g(u) − t et les valeurs f (u− ) et f (u+ )
T
sont de signes opposés.
3. Déterminer numériquement la valeur de u à l’aide de la fonction bisect de la bibliothèque
scipy.optimize.
4. Retrouver cette valeur par une méthode dichotomique. On utilisera la même précision par
défaut que bisect, c’est-à-dire 2 × 10−12 .
On peut ensuite représenter l’évolution temporelle des positions successives d’un astre en itérant
cette résolution pour plusieurs instants t entre 0 et T , sachant que les angles θ et u vérifient
r
θ 1+e u
tan = tan .
2 1−e 2
scipy.optimize.bisect(f, a, b) : renvoie la racine de la fonction f sur l’intervalle [a, b].
La fonction f doit être continue et f(a) et f(b) de signes opposés.
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