
le montant n'a pas �t� divulgu�
Moins d'une semaine apr�s qu'IBM a �t� condamn�, dans le cadre d'un proc�s pour discrimination fond�e sur l'�ge, � produire des courriels internes dans lesquels son ancien PDG et ancien vice-pr�sident des ressources humaines discutaient de la r�duction du nombre de travailleurs �g�s, la grande enseigne informatique a choisi de r�gler l'affaire pour une somme non divulgu�e plut�t que d'aller jusqu'au proc�s le mois prochain. L'ordonnance, �mise le 9 juin, dans Schenfeld c. IBM, d�crit la pi�ce � conviction 10, qui � contient des e-mails qui discutent des efforts d�ploy�s par IBM pour augmenter le nombre d'employ�s "de la g�n�ration Y" �.
En septembre 2018, une vaste enqu�te a mis en lumi�re les abus pr�sum�s de la discrimination fond�e sur l'�ge au sein de l'industrie technologique. Le rapport avait fait �tat de ce que IBM a licenci� environ 20 000 employ�s am�ricains �g�s de plus de 40 ans, ce qui repr�sente environ 60 % du total de ses suppressions d'emplois aux �tats-Unis pendant la p�riode en question. L'enqu�te a port� sur des t�moignages recueillis aupr�s de plus de 1100 anciens employ�s d'IBM. Shannon Liss-Riordan a intent� une action collective devant le tribunal f�d�ral de Manhattan au nom de trois anciens employ�s d'IBM qui affirment que l'entreprise technologique les a discrimin�s en raison de leur �ge lorsqu'elle les a licenci�s.
Les documents d�pos�s r�v�lent des �changes montrant une animosit� � l'encontre des employ�s plus �g�s de la part de hauts responsables de l'entreprise. Des courriels internes pr�sent�s dans le rapport montrent que des cadres d'IBM qualifient les travailleurs �g�s de b�b�s dinosaures et discutent de plans visant � les pousser hors des bureaux de l�entreprise � et � les transformer en une esp�ce �teinte �. Les m�mes responsables de la soci�t� se sont en sus plaints de ce que la � main-d'�uvre d�IBM date � et qu�elle doit changer tout en mettant en avant leur frustration de voir IBM employer une part beaucoup plus faible de personnes n�es entre 190 et 1990 dans sa main-d'�uvre qu'un concurrent.
Les documents d�crivent des objectifs d'embauche, tels que � faire �voluer la composition de l'effectif vers un pourcentage plus �lev� d'embauches de professionnels jeunes � et des efforts pour � financer un afflux de professionnels pr�coces afin de corriger le m�lange d'anciennet� �.
Une multiplication des affaires pour discrimination fond�e sur l'�ge
Dans l'une des nombreuses poursuites en cours contre IBM pour discrimination fond�e sur l'�ge, Big Blue a re�u l'ordre de produire des courriels internes dans lesquels l'ancienne PDG Ginny Rometty et l'ancienne vice-pr�sidente des ressources humaines Diane Gherson discutent des efforts pour se d�barrasser des employ�s plus �g�s.
Pas plus tard qu'en f�vrier, IBM a ni� toute � discrimination syst�mique fond�e sur l'�ge �, malgr� la conclusion du 31 ao�t 2020 de la Commission am�ricaine pour l'�galit� des chances en mati�re d'emploi (EEOC) selon laquelle � des messages descendants des plus hauts grad�s d'IBM ordonnant aux gestionnaires de s'engager dans une approche agressive pour r�duire consid�rablement l'effectif des travailleurs �g�s afin de faire de la place aux premi�res embauches professionnelles. �
La description par le tribunal de ces e-mails entre dirigeants contredit davantage les affirmations d'IBM et soutient les all�gations de discrimination fond�e sur l'�ge soulev�es par un rapport de 2018 de ProPublica et Mother Jones, par d'autres sources ant�rieures � cela, et par de nombreuses poursuites.
Le 9 juin, le juge de la Cour sup�rieure du New Jersey, Alberto Rivas, a accueilli la requ�te en d�couverte du demandeur dans Schenfeld contre IBM, une plainte pour discrimination fond�e sur l'�ge d�pos�e fin 2018.
L'ordonnance du juge couvre la pi�ce � conviction 10, qui � contient des e-mails qui traitent des efforts d�ploy�s par IBM pour augmenter le nombre d'employ�s "mill�nial" [ndlr l'ensemble des personnes n�es entre le d�but des ann�es 1980 et la fin des ann�es 1990] �.
� Un e-mail dat� du 10 juin 2016 a �t� envoy� par [l'ancien] employ� d'IBM Erich Clementi, SVP des ventes et de la distribution, Chairman Europe, qui contenait le terme "b�b�s dinosaures" utilis� pour d�crire les employ�s IBM plus �g�s �, indique l'ordonnance, faisant r�f�rence au p�joratif �giste qui a fait surface sans attribution en f�vrier dans le cadre d'une autre affaire de discrimination fond�e sur l'�ge, Lohnn c. IBM.
� En outre, la volont� d'augmenter le nombre d'employ�s de la g�n�ration Y et de r�duire le nombre d'employ�s plus �g�s a fait l'objet de plusieurs e-mails impliquant Ginny Rometty, l'ancienne PDG d'IBM, et Diane Gherson, qui �tait vice-pr�sidente principale des ressources humaines �.
L'ordonnance du juge se poursuit : � Les e-mails contenus dans la pi�ce � conviction 10 t�moignent d'un int�r�t au niveau du PDG de l'�poque pour modifier le profil des employ�s d'IBM afin qu'il refl�te une main-d'�uvre plus jeune. La question centrale pr�sent�e dans cette affaire est de savoir si le demandeur [Eugen Schenfeld] a �t� ill�galement s�par� d'IBM en raison de son �ge. Par cons�quent, la pertinence de ces e-mails pour ce litige est prononc�e �.
Les e-mails ont �t� envoy�s entre le 24 avril 2016 et le 30 juillet 2017, dont certains comprenaient John Kelly, SVP et directeur d'IBM Research, qui fait partie des accus�s dans le proc�s. Le plaignant, le chercheur d'IBM Eugen Schenfeld, all�gue qu'il a �t� �vinc� en 2018 dans le cadre du "Project Concord", l'une des nombreuses r�ductions d'effectifs d'IBM, que Big Blue appelle "Resource Actions".
Dans une autre plainte pour discrimination fond�e sur l'�ge, Kinney et al. v. IBM, la r�cente demande de d�couverte des plaignants r�v�le le nombre d'"actions de ressources" qu'IBM a mises en �uvre de 2014 � 2020. Au moins 71 d'entre elles ont �t� identifi�es dans un r�cent dossier judiciaire.
Les noms de code de ces licenciements sont r�pertori�s comme suit :

IBM pr�f�re r�gler � l'amiable pour �viter le proc�s
Le 14 juin, le juge a rejet� l'affaire parce qu'IBM a accept� de proc�d� � un r�glement � l'amiable. Cela emp�che que les messages dans lesquels l'ancienne PDG Ginny Rometty et l'ancienne vice-pr�sidente des ressources humaines Diane Gherson discutent de ce que le juge a d�crit comme � l'incitation � augmenter le nombre d'employ�s de la g�n�ration Y et � r�duire le nombre d'employ�s plus �g�s � ne soient rendus publics.
Lorsqu'il a �t� demand� � IBM de commenter l'affaire au d�but du mois, un porte-parole d'IBM a r�p�t� les affirmations ant�rieures selon lesquelles le plaignant dans l'affaire, Eugene Schenfeld, avait �t� licenci� l�galement :
� Les faits n'ont pas chang� : il n'y a pas eu et il n'y a pas de discrimination syst�mique fond�e sur l'�ge chez IBM et les donn�es le confirment �, a d�clar� le porte-parole d'IBM. � De plus, en ce qui concerne l'affaire Schenfeld, l'�ge n'a jou� aucun r�le dans le d�part de cet individu �.
Le porte-parole d'IBM a soulign� un article de f�vrier du directeur des ressources humaines d'IBM, Nickle LaMoreaux, insistant sur le fait qu'il n'y a jamais eu de � discrimination syst�matique fond�e sur l'�ge � chez IBM et pr�sentant des donn�es ostensiblement disculpatoires couvrant une p�riode de 2010 � 2020 - qui n'est la p�riode cit�e dans aucun des les poursuites pour discrimination fond�e sur l'�ge intent�es contre IBM.
Il a �t� demand� au porte-parole d'IBM � Est-ce qu'IBM est pr�t � partager l'�ge et le nombre de personnes licenci�es aux �tats-Unis entre 2014 et 2020. Et l'�ge et le nombre de personnes embauch�es ? � Le porte-parole a r�pondu : � Nous n'avons rien � ajouter aux points de donn�es du message de f�vrier de Nickle �.
Le prix du silence
Le montant que Schenfeld recevra n'a pas �t� rendu public et les r�glements comprennent g�n�ralement des exigences de non-divulgation. Cependant, le montant est susceptible d'�tre de plusieurs millions de dollars, sur la base de l'indemnisation demand�e dans le cadre de la plainte en cours pour discrimination fond�e sur l'�ge d'IBM impliquant huit plaignants diff�rents au Texas, Kinney et al. contre IBM.
Dans ce cas, l'indemnisation demand�e � qui, selon IBM, a �t� calcul�e de mani�re incorrecte � varie d'environ 400 000 $ � 2 500 000 $ par demandeur. Ces chiffres tentent de prendre en compte l'esp�rance de vie professionnelle d'un travailleur licenci�, les revenus attendus sur cette p�riode, les revenus r�els apr�s la s�paration, les avantages sociaux et les dommages, entre autres consid�rations.
La semaine derni�re, dans l'affaire Kinney, l'�quipe juridique des plaignants a d�pos� une requ�te s'opposant aux efforts d'IBM pour r�duire la port�e des d�positions et des preuves autoris�es au proc�s.
� IBM demande maintenant une ordonnance de protection pour emp�cher l'entreprise d'aborder quatre sujets d'enqu�te li�s � la" transformation de la main-d'�uvre d'IBM" �, indique la motion de r�ponse. � Plus pr�cis�ment, IBM cherche � emp�cher son repr�sentant d'entreprise de t�moigner sur les changements apport�s � ses effectifs que les dirigeants d'IBM ont publiquement vant�s et qui sont au c�ur de l'affaire de discrimination fond�e sur l'�ge des plaignants �.
La requ�te fait r�f�rence � 31 pi�ces � conviction qui ont �t� d�pos�es sous scell�s. L'un de ces documents d�crits dans le dossier est un rapport au conseil d'administration d'IBM : � Les dirigeants d'IBM ont pr�par� des pr�sentations pour le conseil d'administration d'IBM qui faisaient explicitement r�f�rence au plan visant � "r��quilibrer" l'�ge de la main-d'�uvre d'IBM d'ici 2020 �.
Un autre d�crit un d�cret du directeur des ressources humaines d'IBM pour immuniser les soi-disant premi�res embauches professionnelles contre les licenciements de Resource Action.
L'affaire Kinney doit �tre jug�e le lundi 23 janvier 2023. Mais si les preuves d�crites dans les documents judiciaires peuvent �tre pr�sent�es au proc�s, les r�sultats des affaires Schenfeld et Langley sugg�rent qu'IBM cherchera � r�gler ces contentieux � l'amiable d'ici l� et continuera � maintenir qu'il a agi l�galement.
Les actionnaires d'IBM semblent m�contents de la mani�re dont la soci�t� a trait� les all�gations d'inconduite pass�es.
Les deux tiers des actionnaires d'IBM votant sur des propositions lors de l'assembl�e annuelle de l'entreprise en avril ont soutenu une mesure obligeant l'entreprise � produire un rapport public sur les risques financiers d�coulant de son utilisation de clauses de dissimulation qui limitent ce que les travailleurs peuvent dire sur les fautes professionnelles.
Le m�me mois, un groupe d'investisseurs d'IBM a poursuivi IBM pour fraude en valeurs mobili�res, all�guant que la soci�t� avait mal d�clar� les ventes d'ordinateurs centraux pour gonfler les primes des dirigeants. Cette plainte a conduit � quatre poursuites similaires intent�es par des entreprises repr�sentant d'autres investisseurs.
Sources : d�cision concernant les e-mails, r�ponse � la motion
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