Un ancien ing�nieur de MySQL se demande si Oracle n'est pas en train de � tuer � involontairement la base de donn�es open source,
notamment avec l'int�gration de HeatWave dans sa strat�gie
Peter Zaitsev, ancien ing�nieur chez MySQL Inc., critique Oracle pour sa gestion du syst�me de gestion de bases de donn�es open source MySQL dans un r�cent billet de blog. Il accuse Oracle de n�gliger MySQL en faveur de ses syst�mes propri�taires comme Heatwave, qui int�grent des fonctionnalit�s non disponibles dans les versions open source de MySQL. Zaitsev, fondateur de Percona, souligne l'absence de fonctionnalit�s essentielles comme l'ex�cution parall�le des requ�tes et la recherche vectorielle dans MySQL open source, contrairement � PostgreSQL.
MySQL est l�une des bases de donn�es open source les plus utilis�es dans le monde. Selon DB-Engines, elle est la deuxi�me base de donn�es la plus populaire, juste apr�s Oracle Database. MySQL alimente de nombreuses applications tr�s fr�quent�es comme Facebook, Twitter, Netflix, Uber, Airbnb, Shopify et Booking.com. Depuis plus de 25 ans, MySQL a �t� enrichie de nombreuses fonctionnalit�s d�velopp�es en collaboration �troite avec ses utilisateurs, rendant probable la compatibilit� avec votre application ou langage de programmation pr�f�r�.
Il y a environ quinze ans, lorsque Oracle a acquis Sun Microsystems et donc MySQL, des sp�culations ont circul� sur Internet quant au moment o� Oracle allait � tuer MySQL �. Plusieurs th�ories ont �merg�, allant de l'�limination totale de MySQL pour r�duire la concurrence avec le logiciel propri�taire Oracle � la suppression de son statut de projet open source, ne laissant que MySQL Enterprise comme option. Ces rumeurs ont b�n�fici� � MariaDB, PostgreSQL et d'autres concurrents moins importants, et ont donc �t� largement diffus�es.
Les bases de donn�es sont essentielles pour toutes les applications logicielles, permettant le stockage et l'acc�s aux donn�es pour des recherches web, des connexions de compte ou des transactions. Une base de donn�es relationnelle structure les donn�es en tables distinctes, �vitant de les regrouper en un seul bloc. Cette organisation est optimis�e pour la rapidit� et offre un environnement de programmation flexible avec des objets comme des tables, des vues, des lignes et des colonnes. Les r�gles r�gissant les relations entre les champs de donn�es (un � un, un � plusieurs, unique, obligatoire ou facultatif) garantissent l'absence de donn�es incoh�rentes, dupliqu�es, orphelines, p�rim�es ou manquantes.
Le terme "SQL" dans "MySQL" signifie "Structured Query Language" (langage de requ�te structur�), le langage standard le plus utilis� pour acc�der aux bases de donn�es. En fonction de votre environnement de programmation, vous pouvez saisir directement des commandes SQL, int�grer des instructions SQL dans un autre langage ou utiliser une API sp�cifique qui masque la syntaxe SQL. MySQL �tant open source, tout le monde peut l'utiliser et le modifier. Vous pouvez t�l�charger MySQL gratuitement et adapter son code source selon vos besoins. Distribu� sous la licence publique g�n�rale GNU (GPL), les conditions d'utilisation et de modification du logiciel y sont d�finies.
Oracle, Sun Microsystems et MySQL : un chapitre d'incertitude et d'optimisme
Comme dit pr�c�demment, Oracle Corporation a finalis� l'acquisition de Sun Microsystems, incluant les droits d'auteur et la marque MySQL � l'�poque. Cette transaction a �t� approuv�e � l'unanimit� par le conseil d'administration de Sun, ainsi que par ses actionnaires et le gouvernement am�ricain le 20 ao�t 2009. Peter Zaitsev a propos� qu'Oracle d�l�gue la maintenance de MySQL � une entit� ind�pendante afin de garantir le d�veloppement continu de la base de donn�es. Les experts en bases de donn�es ont exprim� des opinions divergentes � ce sujet, certains partageant les inqui�tudes de Zaitsev tandis que d'autres se montraient optimistes.
Des pr�occupations ont �t� soulev�es quant au risque d'une domination excessive d'Oracle sur le march� suite � cette acquisition. Toutefois, les engagements pris par Oracle ont satisfait les r�gulateurs europ�ens. Monty Widenius, le cr�ateur de MySQL et farouche opposant � cette fusion, n'a pas abandonn� sa lutte. Apr�s l'approbation en Europe, il a salu� les enqu�tes lanc�es par les autorit�s russes et chinoises, et a port� la d�cision europ�enne en appel devant la Cour de Justice de Luxembourg pour contraindre la Commission � r�v�ler les d�tails de ses motivations, notamment les engagements d'Oracle.
Simultan�ment, Jonathan Schwartz, PDG de Sun Microsystems, a d�missionn� apr�s l'approbation de l'acquisition, suivant ainsi Scott McNealy, co-fondateur de Sun. La fusion entre Oracle et Sun a provoqu� une scission au sein de la direction de Sun et avec Larry Ellison, PDG d'Oracle, particuli�rement apr�s l'annonce du licenciement de 3 000 employ�s. La Commission europ�enne a donn� son feu vert � la fusion, convaincue par les promesses d'Oracle de maintenir MySQL en tant que logiciel open source. N�anmoins, d'autres parties prenantes comme Nexedi ont exprim� des pr�occupations et m�me propos� de racheter MySQL pour un euro symbolique, plaidant en faveur de la pr�servation de l'open source.
Oracle s'est engag� � continuer le d�veloppement de MySQL, ce qui a partiellement apais� la Commission europ�enne. Cependant, des concurrents comme Microsoft et SAP ont intensifi� leur lobbying, tandis qu'IBM a critiqu� MySQL en la qualifiant de base de donn�es � bas de gamme �, cherchant ainsi � attirer les utilisateurs vers ses propres solutions. Dans le m�me esprit qu'IBM, un ancien ing�nieur d'Oracle a d�clar� : � MySQL est une base de donn�es plut�t m�diocre �. Selon lui, PostgreSQL est une meilleure option pour un SGBD open source.
Selon certains analystes, Oracle a bien g�r� MySQL. L'�quipe de MySQL a b�n�fici� d'une certaine autonomie, dirig�e par Tomas Ulin, un ancien de MySQL. MySQL est devenu plus stable et s�curis�, avec une r�solution significative des probl�mes techniques et l'int�gration de fonctionnalit�s demand�es par les d�veloppeurs modernes, telles que le support JSON et des fonctionnalit�s avanc�es conformes aux standards SQL. Malgr� l'existence de MySQL Enterprise, orient� vers les besoins des entreprises avec des fonctionnalit�s telles que l'authentification enfichable, l'audit et le pare-feu, Oracle a rencontr� une forte concurrence � la fois dans les interfaces graphiques propri�taires et dans les outils de surveillance et de sauvegarde, y compris parmi d'autres solutions open source et propri�taires.
Oracle ambitionnerait de supplanter MySQL en int�grant HeatWave dans sa strat�gie
Ces derni�res ann�es ont marqu� un tournant significatif pour Oracle avec l'introduction de MySQL HeatWave. Cette solution repr�sente le seul service de base de donn�es enti�rement g�r� qui int�gre transactions, analyses et services d'apprentissage automatique au sein d'une seule base de donn�es MySQL, �liminant ainsi la complexit�, la latence et les co�ts li�s � la duplication ETL. De plus, MySQL HeatWave Lakehouse permet aux utilisateurs d'interroger jusqu'� un demi-p�taoctet de donn�es stock�es sous forme d'objets, dans divers formats de fichiers comme CSV, Parquet et des exports depuis d'autres bases de donn�es. Les clients peuvent b�n�ficier des avantages de HeatWave m�me lorsque leurs donn�es r�sident en dehors de MySQL.
MySQL HeatWave offre plusieurs fonctionnalit�s absentes dans MySQL Community ou MySQL Enterprise, notamment l'acc�l�ration des requ�tes analytiques et des fonctionnalit�s de machine learning. La limitation de MySQL en mati�re d'ex�cution parall�le des requ�tes constitue un d�fi particulier pour les requ�tes analytiques. Selon Zaitsev, avec l'�mergence de processeurs comportant des centaines de c�urs qui n'am�liorent pas significativement la vitesse, les performances sont de plus en plus restreintes. Cette limitation affecte non seulement les requ�tes des applications analytiques mais aussi les requ�tes simples telles que celles de type "group by" couramment utilis�es dans les applications op�rationnelles. Bien que MySQL 8 supporte la parall�lisation pour les DDL, cette fonctionnalit� n'est pas �tendue aux requ�tes.
Zaitsev se questionne sur le fait de savoir si cette limitation pourrait �tre une strat�gie pour pousser les utilisateurs � adopter MySQL HeatWave ou s'ils devraient plut�t envisager de migrer vers PostgreSQL ou d'adopter ClickHouse. Un autre domaine o� MySQL open source pr�sente des lacunes est la recherche vectorielle. Alors que toutes les autres grandes bases de donn�es open source ont ajout� le support de cette fonctionnalit�, et que MariaDB y travaille, le fait qu'elle soit r�serv�e � l'�cosyst�me MySQL HeatWave est regrett�.
En outre, il y a le choix curieux de publier le support Javascript comme une fonctionnalit� uniquement disponible dans MySQL Enterprise, alors que MySQL devrait chercher � s�duire les d�veloppeurs Javascript, nombreux � pr�f�rer des bases de donn�es plus simples comme MongoDB. � Je pense que tout cela va � l'encontre de la r�gle d'or mentionn�e pr�c�demment, car cela limite certainement l'adoption de MySQL, tant du point de vue de ces fonctionnalit�s sp�cifiques que des inqui�tudes suscit�es par ce changement de politique pour l'avenir de MySQL �, commente Zaitsev.
Source : Percona, Oracle (1, 2)
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Que pensez-vous de l'id�e avanc�e par certains selon laquelle Oracle a l'intention de � tuer � MySQL ?
Comment �valuez-vous MySQL en tant que syst�me de gestion de base de donn�es ? Le consid�rez-vous sup�rieur � PostgreSQL ?
Quelles sont les r�percussions potentielles pour les utilisateurs et les d�veloppeurs fid�les � MySQL face � l'accent mis par Oracle sur des solutions propri�taires comme alternative � MySQL open source ?
Voir aussi :
"Oracle devrait revendre MySQL", d�clare le cr�ateur de la base de donn�es : mais � qui ?
MySQL est une � base de donn�es plut�t m�diocre �, d�clare un ing�nieur Oracle en partance, PostgreSQL est une meilleure option pour un SGBD open source, selon lui
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