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Beyhom-makhlouf-The Fretting of The Oud (2009)

This document discusses the debate around whether the 'ud, an Arabian lute, was fretted or unfretted based on descriptions in historical sources from the 8th to 15th centuries. It aims to test whether fretting systems described by two sources would be playable based on the instrument's construction. The implications relate to theoretical views in the conflicting debate and determining the practical realities of ancient Arabian music.

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Beyhom-makhlouf-The Fretting of The Oud (2009)

This document discusses the debate around whether the 'ud, an Arabian lute, was fretted or unfretted based on descriptions in historical sources from the 8th to 15th centuries. It aims to test whether fretting systems described by two sources would be playable based on the instrument's construction. The implications relate to theoretical views in the conflicting debate and determining the practical realities of ancient Arabian music.

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CIM09 26-29 octobre 2009

Frettage du `!d (luth arabe) dans la théorie musicale arabe


et influence sur la pratique

Amine Beyhom, Hamdi Makhlouf


PLM (Centre Patrimoines et Langages Musicaux), Université de la Sorbonne – Paris IV (France)

The fretting of the ` !d (arabian lute) : musical theory and practice


Musicological and theoretical background
The fretting of the `!d is one of the most controversial issues of Arabian musicology. Many studies published in
the 20th century have conflicting opinions on a subject the essence of which appear to stretch beyond
organological issues.
Among all the manuscripts of the Arabian golden age from the 8th to the 11th century, only two describe a “fret”
system made from actual ligatures tied at specific places on the finger-board, or fret-board of the `!d. The first
description is from Al-Kind", nick-named the ‘Philosopher of the Arabs’, writing in the 9th century. The second is
from Ibn A-!-"a###n, in the 11th century. He was an Egyptian Fatimid court musician. Both give relatively
complete descriptions of `!d ligatures contradicting important assertions of philosophers and theorists such as Al-
F#r#b", in the 9th and 10th centuries – he was known as the ‘Second Master’, Aristotle being the first – and Ibn
S"n#, known to the West as Avicenna, and nick-named ‘the Commentator’ – of Aristotle, and also with other later
writers such as Urmaw", a musician and theoretician of the 13th century and Shirw#n" in the 15th century.
Furthermore, only few contemporary authors have studied the possibility of the `!d fretted according to ancient
descriptions.
Musical background (Early and contemporary practice)
The `!d was the favoured theoretical tool for musicologists at that time and also the favourite instrument for most
of the Abbasid musicians. Among them Is##q Al-Maw$il" and Man$!r Zalzal who introduced the “neutral third”
ligature. Later, Avicenna called it the ‘Zalzalian wus!#’ – the Zalzalian middle finger ligature. It is very likely,
however, that early Arabian music theory, mainly inspired by the Ancient Greeks, were quite disconnected from
contemporary music practice.
Both theory and practice use the instrument as a common denominator although practice of traditional music
remains mainly oral. Furthermore, recent research [Beyhom, 2005a] has shown the antecedence of the `!d and its
influence on contemporary musical repertoire. Significant peculiarities of the modern instrument, such as the semi-
conical shape of the neck, smaller gap between strings and finger-board, but also contemporary practice of subtle
variations of intonation, remote from any temperament-based systems, all contradict the premise that frets, or
actual “solid” ligatures were used. This led to the broadly accepted assertion that the modern `!d, unlike the
mediaeval instrument, is unfretted. However, descriptions of early practice also contradict this assertion.
Aims
There are three mains questions:
1. On which ground did the hypothesis that the instrument was fretted arise and does this assumption fit in with
historical and iconographic descriptions?
2. Why were the two descriptions of the fretting of the `!d by Kind" and "a###n so important to musicologists
that they overcame other descriptions of renowned authors?
3. How would the instrument respond should it be fretted as described by Kind" and "a###n.
Beyond the practical problem, this issue addresses the theoretical system used by Ancient Arabs and its
importance for Western and Arabian musicologists.
Main contribution
These are four questions considered:
I. The examination of the frets thesis, and conclusive arguments.
II. Discussion of these arguments, and further historical input from known sources.
III. Organological difficulties arising from the descriptions of Kind" and "a###n.
IV. Practical fretting of the `!d, testing in modern and ancient practice, supported by photographs and video.
Implications
Beyond the organological issue of fretted versus unfretted `!d, this research brings up clues about theoretical and
perhaps ideological views in the conflicting debate documented in the first part of this paper.

ÉTAT DE L’ART EN MUSICOLOGIE


Le frettage du `!d est un des serpents de mer de la musicologie arabe : de nombreuses études ont paru au
XXe siècle, avec des avis discordants sur un sujet dont l’essence semble dépasser les enjeux organologiques
mêmes, puisque ce sont les systèmes musicaux utilisés du temps de l’Âge d’or arabe (VIIIe – XIe siècle) qui
sont en jeu.
De tous les écrits de la période, deux seulement décrivent un frettage effectif basé sur des ligatures solides
(par opposition à un « marquage » de la touche), par le «Philosophe des Arabes» Al-Kind" (IXe siècle) ou
par le musicien fatimide (Égypte) Al-"a###n (XIe siècle), alors que des indications contemporaines de ces

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deux écrivains, comme celles de Al-F!r!b" (IXe – Xe siècle, surnommé le « deuxième maître » – après
Aristote) et d’Avicenne (surnommé le « Commentateur » – du même, au siècle suivant), ou ultérieures
comme celles de Urmaw" (musicien et théoricien – XIIIe siècle) ou du pseudo-Jurj!n" (probablement XVIe
siècle) précisent que les « ligatures » utilisées à leur époque étaient en fait des marques sur la touche du `!d.
Ce qui est en contradiction complète avec les indications de Kind" et !a""!n… Les écrits de ces deux auteurs
sont cependant d'une extrême importance puisque, contrairement aux autres, ils nous livrent également des
descriptions relativement complètes du `!d. Néanmoins, ils ne font état de ces ligatures « physiques » que
dans le cadre d’un apprentissage de l’instrument, et non en jeu pendant la performance. Par ailleurs, peu
d’auteurs contemporains ont abordé le sujet sur le plan de la faisabilité organologique du « ligaturage » …

ÉTAT DE L’ART EN MUSIQUE (PRATIQUE), CONTEMPORAINE ET ANCIENNE


Il faut préciser, à ce stade, que les théories musicales arabes anciennes, notamment inspirées des théories
grecques, semblent avoir peu de points de contact avec la pratique musicale de ce temps. La description de
!a""!n semble la plus proche de la réalité musicale, ce qui serait en faveur de la thèse du « frettage » ; par
ailleurs, l'articulation essentielle entre les domaines de la théorie et de la pratique se fait toujours autour de
l'instrument «`!d» — aussi bien l'outil privilégié de la démonstration théorique que l'instrument favori des
grands interprètes du temps des abbassides (comme Is"!q Al-Maw#il" et son oncle Man##r Zalzal, le dernier
étant réputé avoir introduit la tierce appelée « zalzalienne », ou tierce «neutre») que des musiciens
contemporains — à tel point qu'il a été surnommé le sultan des instruments.
Or la pratique et l’organologie du `!d, ancien (voir Beyhom 2007a) comme moderne, semble néanmoins
infirmer la thèse de « frettes physiques »…En effet, des recherches récentes (Beyhom 2006) ont permis de
confirmer cette prééminence de l'instrument et son influence sur le répertoire musical contemporain.
Plusieurs particularités de l'instrument moderne — tels la forme semi-conique du manche, l'espace réduit
entre le plan des cordes et la touche, et la quasi-inexistence actuelle d'un quelconque système de frettage, le
tout couplé à une pratique contemporaine extrêmement non tempérée et basée sur des variations
intonationelles complètement incompatibles avec un tempérament quelconque, à part celui de l’accordage
des cordes à vide de l’instrument (et encore : voir Beyhom 2007b, avec une analyse du jeu de Makhlouf) —
font que la thèse du frettage semble de nos jours assez coupée de la pratique musicale .
Nous montrerons également (extraits de manuscrits et reconstructions de descriptions anciennes à
l’appui) que l’organologie a été souvent utilisée comme un véhicule privilégié des spéculations
cosmogoniques.

OBJECTIFS
Une double problématique peut être évoquée en l'occurrence :

1. En quoi et pourquoi les deux descriptions de Kind" et !a""!n, très minoritaires au sein de la littérature,
ont-elles été tellement montées en épingle pour affirmer l’existence courante d’un frettage du `!d ?
2. Peu de défenseurs de la thèse du « frettage » se sont penchés sur l’organologie effective du `!d – ancien
ou moderne – et sur la faisabilité des « ligaturages » préconisés par ces deux auteurs : que donneraient
comme résultats, sur le plan musical, ces additions, qu’apporteraient-elles de plus ou de moins à la
pratique musicale ?

En synthèse de ces deux questionnements, la problématique effective qui est traitée est celle de la
détermination des enjeux théoriques, sinon « idéologiques », du « frettage » par rapport à la réalité pratique
de la musique.

CONTRIBUTION PRINCIPALE
Pour répondre à ces questions, nous allons reprendre ces deux descriptions, dans une première étape, en
appliquant le système de ligaturage mentionné et en vérifiant s'il peut effectivement se faire sur le `!d ou
pas, s'il est jouable ou pas, et si les indications des théoriciens sur le jeu ainsi que sur la pratique sont
compatibles avec ce système de frettage ou pas.
Cette expérience sera appuyée par des démonstrations photo et vidéo montrant clairement le montage
des « frettes » et les essais de jeu instrumental (Makhlouf), ainsi que par une revue rapide des descriptions
organologiques de l’instrument dans la littérature ancienne (avec reproduction par l’image des éléments
clef), pour vérification ou infirmation de la compatibilité du manche avec les instruments modernes.
Dans une deuxième étape, nous essayerons de commenter les différents résultats obtenus d'un point de
vue théorique (Beyhom) et nous modifierons les positions des frettes selon les indications de Kind" et
d’autres auteurs afin de comparer le jeu en résultant avec la pratique contemporaine du `!d (Makhlouf et
Beyhom).

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RETOMBÉES
Cette recherche devrait nous permettre de vérifier si le système de frettage du `!d a une raison d'être
autre que théorique et, sinon, si ce frettage peut avoir été utilisé autrement que dans un cadre limité à
l’initiation au jeu de l’instrument ; elle permettra de mettre en valeur les influences réciproques de
l’instrument et de la théorie et, à travers eux, les interactions avec la pratique musicale. Un parallèle rapide
sera proposé avec le frettage du luth européen, et avec ses causes probables.

BIBLIOGRAPHIE
Beyhom, Amine, 2006, « Approche systématique de la musique arabe : genres et degrés système » – in De la
théorie à l’art de l’improvisation, Mondher Ayari (éd.), Delatour, Paris, p. 65-114.
Beyhom, Amine, 2007a, « Arabité et modernité en musique, ou de quel modèle se démarquer » au Congrès des
Musiques dans le Monde de l’Islam, Assilah (Maroc), 8-14 août 2007,
http://www.mcm.asso.fr/site02/music-w-islam/articles/Beyhom-2007.pdf.
Beyhom, Amine, 2007b, « Dossier : Mesures d’intervalles - méthodologie et pratique », Revue des Traditions
Musicales des Mondes Arabe et Méditerranéen (RTMMAM n°1), publications de l’ISM-UPA, Baabda –
Liban, p. 181-235.

Remarque :
nous avons évité de citer la bibliographie complète – très fournie – du sujet, vu le format réduit de ce résumé

BIOGRAPHIES

Hamdi Makhlouf
Hamdi Makhlouf est `!diste, compositeur-interprète et doctorant en musique et musicologie à Paris IV-Sorbonne.
Il se produit régulièrement sur scène, en France et en Tunisie ; ses recherches sont centrées sur l’analyse musicale et sur
la composition et l’interprétation de la musique du `!d de concert.
Il a participé au 6ème Congrès Européen d’Analyse musicale à Freiburg (Allemagne 2007) et a modéré une série de
conférences sur la musique et l’émotion au centre culturel d’Egypte à Paris.
Il a publié deux articles :
- « Composition, interprétation et figuralisme dans la musique du `!d de concert » dans le 3ème numéro de la
revue multimédia musimediane (www.musimediane.com)
- « Dimension musico-thérapeutique du rite Stumbâlî de Sfax (Tunisie) » dans le 2ème numéro de la revue
RTMMAM (Revue des Traditions Musicales des Mondes Arabes et Méditerranéen.
Actuellement, il co-dirige un ouvrage collectif avec Mondher Ayari (Maître de conférence à l’Université de Strasbourg,
chercheur à l’RCAM) dans le cadre de la collection Culture et cognition musicale chez Delatour France et prépare la
publication de sa communication présentée à Freiburg (Actes du congrès).

Amine Beyhom
Amine Beyhom est musicologue (PLM Paris IV – Sorbonne) et a enseigné l’organologie ainsi que diverses autres
matières aux universités Libanaise et Antonine (Liban).
Il est également guitariste, producteur, et `!diste amateur.
Ses recherches sont centrées sur les théories musicales de la modalité.
Il a publié plusieurs articles dans le domaine de la modalité arabe et européenne (populaire), ainsi que concernant les
relations de l’instrument `!d avec les théories et pratiques musicales actuelles.

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